Devoir de Philosophie

analyse linéaire pour un oui pour un non scene de l'aveu

Publié le 02/11/2025

Extrait du document

« INTRODUCTION : ➔ Contexte : Nathalie Sarraute, figure du nouveau roman et autrice de pièces théâtrales singulières dont Pour un oui ou pour un non, écrite en 1981, explore les sous conversation par ces non dits, ces micros- tensions qui afÒeurent sous les échanges les plus banals, qui glissent très rapidement aux limites de notre conscience qu’elle nomme Tropismes.

Elle qualifie son théâtre de malaise fantastiquement grossi en insistant sur la manière dont le moindre incident verbal peut prendre des proportions démesurées et plonger personnages et lecteurs dans une situation inconfortable ➔ Oeuvre : Pour un oui ou pour un non est, à l’origine, une pièce écrite pour la radio en 1981, et publiée en 1982.

C’est donc un texte qui laisse une place importante à la parole et au langage parlé.

Nathalie Sarraute étant l’une des figures importantes du Nouveau Roman (qui prône une nouvelle forme d’écrits littéraires, sans intrigue, sans héros), ose ici un choix d’écriture qui peut surprendre le spectateur : les protagonistes n’ont même pas de nom ! Pour résumer succinctement ce qui se passe dans cette pièce atypique, voici ce que l’on peut dire : H.1 et H.2 se retrouvent après une séparation.

Le premier interroge le second sur la distance qu’il a mise entre eux : ils ne se côtoient plus, et H.

1 semble en avoir pris ombrage.

H.1 cherche à comprendre la raison de cette distance. Cependant, au fil de leur dialogue, cette raison ne cesse de se dérober à leur parole. Au bout d’un certain temps de leur « dispute » (= discussion argumentée), ils parviennent à mettre un mot sur ce qui les a éloignés : la condescendance de l’un envers l’autre.

La discussion tourne bien vite au « procès », en impliquant les voisins, mais sans rien résoudre puisque la pièce se clôture sur un silence entre les personnages, confirmant l’incapacité du langage à résoudre les conflits. ➔ Extrait : Sentant qu’ « il y a quelque chose de changé », H1 engage une discussion avec son ami destinée à comprendre les raisons de ce changement.

H1 utilise tous les moyens pour susciter l’aveu de H2, dans un véritable combat verbal.

Après une résistance et une tension dramatique croissante, H2 s’apprête enfin à dévoiler ce « quelque chose » qui a occasionné la distance. ➔ Problématique : En quoi le motif de la dispute, apparemment dérisoire, permet-il de comprendre la théorie des tropismes, qui repose sur un double langage ? ➔ En quoi, cette difficulté de dire le motif de la dispute permet à N.

Sarraute de nous exposer sa théorie des tropismes? ➔ Mouvements : ➔ le début d’un aveu difficile : H1 est insistant et H2 réticent. ➔ l’aveu tourne au comique : l’aveu de H2 semble comique tant le motif de la dispute apparaît dérisoire. ➔ L’interprétation des tropismes : Dans un deuxième temps, H2 interprète les tropismes : il met en lumière le double langage de H1, l’intention inconsciente qui se cache derrière la banalité des mots (la mise à nu de l’intention inconsciente) MOUVEMENT 1 - le début d’un aveu difficile De « Eh bien »… à « H1 : alors chiche on verra” H.2.

– Eh bien, c’est juste des mots… H.1.

– Des mots? Entre nous? Ne me dis pas qu’on a eu des mots… ce n’est pas possible… et je m’en serais souvenu… H.2.

– Non, pas des mots comme ça… d’autres mots… pas ceux dont on dit qu’on les a «eus»… Des mots qu’on n’a pas «eus», justement… On ne sait pas comment ils vous viennent… H.1.

– Lesquels? Quels mots? Tu me fais languir… tu me taquines… H.2.

– Mais non, je ne te taquine pas… Mais si je te les dis… H.1.

– Alors? Qu’est-ce qui se passera? Tu me dis que ce n’est rien… H.2.

– Mais justement, ce n’est rien… Et c’est à cause de ce rien… H.1.

– Ah on y arrive… C’est à cause de ce rien que tu t’es éloigné? Que tu as voulu rompre avec moi? H.2, soupire.

– Oui… c’ est à cause de ça… Tu ne comprendras jamais… Personne, du reste, ne pourra comprendre… H.1.

– Essaie toujours… Je ne suis pas si obtus… H.2.

– Oh si… pour ça, tu l’es.

Vous l’êtes tous, du reste. H.1.

– Alors, chiche… on verra… Extrait Nom du procédé Analyse de l’effet produit « c’est juste des mots » → ironie → atténuation avec le terme « juste » → ironie car ce sont particulièrement ces mots “minimisé” qui seront tout le noeud de la dispute et du drame « Des mots ? » Entre nous? → forme interrogative elliptique → H1 est stupéfait : il reprend sous forme interrogative les derniers mots de H2 → et les deux questions marquent clairement son étonnement : il ne comprend pas à quoi fait allusion son ami. Ne me dis pas qu’on a eu des mots… ce n’est pas possible… → impératif à la forme négative (défense) → négation totale → il nie la possibilité de l’existence de ces « mots » dans les deux phrase négatives (négation totale) H2 « pas des mots comme ça » → implicite → H2 vient rectifier son propos en atténuant l’accusation/l’idée mais sans jamais être clair ou précis à propos de ces « mots » : il y a un implicite entre eux qui est levé.

a présent ils se comprennent → référence à l’expression « avoir des mots » qui signifie se disputer et il joue sur le sens de l’expression : « Des mots qu’on n’a pas « eus » justement » => ils ne se sont pas disputés, rien n’a été clairement exprimé. → Notons l’utilisation des guillemets qui mettent le langage à distance : c’est tout l’enjeu de la pièce que de réfléchir sur les mots. et il précise : « pas ceux qu’on dit qu’on a « eus » » → polysémie → utilisation des guillemets « on ne sait pas comment ils vous viennent » → → des mots à l’origine inconnue : l’inconscient ? Notre intériorité ? , mots qui semblent nous traverser : « ils »= sujet du verbe « vous » COI Lesquels? Quels mots? Tu me fais languir… tu me taquines… → phrases interrogatives Mais non, je ne te taquine pas… Mais si je te les dis… → répétition de la → H2 dans la réticence.

l’aveu est conjonction de difficile coordination « mais » → points de suspension → phrase incomplète « si = proposition subordonnée conjonctive CC d’hypothèse » mais pas de principale Alors? Qu’est-ce qui se passera? →- toujours des phrases interrogatives → incompréhension H1 : Tu me dis que ce n’est rien… H.2.

– Mais justement, ce n’est rien… Et c’est à cause de ce rien… - →- répétitions → H1 s’impatiente : reprise du mot « rien » (trois fois) => H2 donne du poids à ce « rien » dont l’enjeu ici est le dévoilement (impatience du lecteur/auditeur!) « on y arrive » → → H1 soulagé : expression de triomphe → forme emphatique → met en évidence le mot et l’idée de cause → phrases interrogatives rhétoriques → il attend une réponse affirmative (une confirmation) « C’est à cause de ce rien que ...

» C’est à cause de ce rien que tu t’es éloigné? Que tu as voulu rompre avec moi? « éloigné » « rompre avec moi » : →H1 toujours dans l’incompréhension : + suppose un jeu/manipulation : « languir »/ « taquines » (mode amical, ne soupçonne pas ou ne veut pas imaginer que cela pourrait être le début de la fin de leur relation amicale → lexique de la distance → c’est presque une relation amoureuse H2 « soupire » → didascalie : → accablement, impuissance Tu ne comprendras jamais… Personne, du → utilisation du futur (deux fois) et de la → première phrase à la deuxième personne puis reprise sous une forme reste, ne pourra comprendre… négation : générale : il est incompris car il est trop sensible (?) ou trop intelligent => il comprend des nuances du langage qui échappent aux autres (?) H.1.

– Essaie toujours… Je ne suis pas si obtus… → impératif « essaie » → H1 reprend sa pression : → formule sous forme négative → sa capacité à comprendre « obtus » terme qui exprime la bêtise . La réplique de H2 est comique car inattendue (elle rompt avec les convenances sociales) : → « oh si! » “chiche », → généralisation : on retrouve sa tendance à s’écarter de la masse. → renvoie à l’enfance « on verra » → H1 encouragements → lance la parole (et la pièce) RÉSUMÉ / TRANSITION : MOUVEMENT 2 - Un aveu comique De « Eh bien »… à « H1 : Et alors je t’aurais dit : « c’est bien, ça » ?» H.2.

– Eh bien… tu m’as dit il y a quelque temps… tu m’as dit… quand je.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles