Après avoir montré, par des exemples précis, ce qu'on peut entendre par « société de masse » et « homme-masse », vous vous demanderez comment vous envisageriez cependant vos possibilités de « dépassement individuel » et de « réalisation personnelle ».
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
De nombreux textes soulignent la place que tiennent les objets - dans le monde contemporain.
Par exemple, dans Le Bonheur en plus , François de Closets soutient que la société technicienne « compense dans le domaine matériel ce qu'elle refuse dans le domaine psychologique ».
Le confort, la moto à vingt ans, la résidence secondaire à quarante...
autant de désirs forgés par la société pour répondre à un certain bien-être mais ces possessions correspondraient aussi à un besoin : « en cherchant un surcroît d'avoir, on oublie le mal d'être », écrit encore François de Closets.
Transition 1
Cette aspiration de « l'avoir » caractérise, nous l'avons dit, la société de masse ; elle correspond à ses structures économiques, à ses objectifs, mais, en même temps, elle s'inscrit en réaction contre l'uniformisation.
Il s'agit pour l'homme-masse de trouver des objets « biographiques » : on tâche de distinguer la moto par tel ou tel signe distinctif, d'échapper à la masse grâce à la propriété privée.
Mais n'existe-t-il pas d'autres moyens de dépassement individuel et de réalisation personnelle ?
Transition 2
Deux axes sont envisageables :
Comme nous l'avons vu à propos de l'épreuve 3, l'individualisme et la compétitivité animent aussi la civilisation contemporaine.
Le candidat réfléchit alors sur sa façon de vivre personnellement cette tendance.
Face à un phénomène de « massification », le candidat « moyen » — comme Béranger dans Rhinocéros , petit bourgeois, citoyen moyen, d'âge moyen — peut réfléchir à la manière de se « dépasser » et de se « réaliser ».
Deuxième partie : « dépassement individuel » et « réalisation personnelle »
Remarques préalables : Georges Bernanos souligne dans La France contre les Robots (voir la citation) combien il est difficile de lutter contre la pression de masse.
Lorsqu'un individu est formé, dès son plus jeune âge, à désirer le confort, les améliorations matérielles, comment pourrait-il souhaiter une « indépendance spirituelle ».
Notons que Maurice Maschino se place dans une société où même l'obtention de ces biens matériels ne requiert pas d'efforts particuliers.
Il faut sans doute une certaine quantité de travail, mais point d'esprit d'initiative, d'imagination...
ni de culture générale.
« Dépassement individuel » : Cette attitude suppose un effort, le franchissement d'un obstacle.
On pense facilement à des situations exceptionnelles où s'effectuent des actes d'héroïsme.
Certes, on peut se demander s'il ne s'agit pas là d'une valeur périmée : le monde de la consommation, le besoin de sécurité, une société réglementée engendrent des citoyens respectueux de la loi, indifférents parfois, et qui se satisfont d'un cocon protecteur.
Une telle société ne sécrète pas le dépassement de soi.
Existe-t-il en dehors des époques troubles des actes d'héroïsme que l'on pourrait qualifier de civils, ou de simplement humains ? Ces actes de total désintéressement sont bien vivants. Ils apparaissent régulièrement. Le courage est alors reconnu par la société.
Accède-t-il pour autant au rang de valeur ? C'est probable, mais pas certain.
On admire, mais on considère le caractère extraordinaire de l'action et on en dénie l'exemplarité.
Mais il s'agit là de « dépassements » exceptionnels et le libellé incite sûrement à chercher des voies plus quotidiennes, plus vraisemblables aussi.
L'insistance du « vous vous demanderez...
», de « vos possibilités » montre bien que la réponse attendue est celle d'un jeune d'aujourd'hui.
Les domaines du travail, du sport, les
aspirations à un métier, la prise de conscience des grands problèmes d'aujourd'hui (faim, analphabétisme, torture...)peuvent être les supports à un dépassement individuel. A cette notion qui sous-entend le franchissement d'un obstacle, un arrachement, on peut opposer la formule de Jean-Paul Sartre dans les entretiens avec Simone de Beauvoir (la cérémonie des adieux) : « Chacun a en soi, dans son corps, dans sa personne, dans sa conscience, de quoi être sinon un génie, en tout cas un homme réel, un homme avec ses qualités d'hommes.
»
• Réalisation personnelle : Notion très voisine de la précédente, elle néglige cependant l'effort pour valoriser l'exécution, l'action. De plus, la « réalisation personnelle » suppose un épanouissement, un équilibre, une maturité qui contrastent avec la vie superficielle et les plaisirs faciles de l'homme-masse.
Cette partie serait sans doute plus simple à traiter que celle du « dépassement ».
De l'hédonisme, recherche du plaisir immédiat, aux satisfactions profondes d'une personnalité, l'écart n'est pas très grand ; en tout cas, il est moins grand que celui qui sépare l'individu « moyen » de la tension, voire du sacrifice et d'un certain stoïcisme.
Enfin, l'élève pourrait s'interroger sur la relation qui unit « dépassement individuel » et « réalisation personnelle ».
Seréalise-t-on uniquement par le dépassement ? La citation de Sartre disait que non.
citation.
»
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