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ARTS D'AIMER MÉDIÉVAUX (Histoire de la littérature)

Publié le 15/11/2018

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ARTS D'AIMER MÉDIÉVAUX. Troubadours et trouvères, roman et lyrisme proposent, à partir du XIIe siècle, une esthétique et une éthique où l’amour tient une place fondamentale. Mais la théorisation des valeurs de la fin’amor reste longtemps implicite, et se limite aux concepts évoqués par les vers du chant ou du roman. Si l’on excepte les Ovidiana, perdus, dont Chrétien de Troyes se dit l’auteur, le premier système cohérent apparaît dans le De Amore d’André le Chapelain, fusion des traditions ovidiennes conservées avec ferveur par les clercs, et de l’érotique courtoise. La production est importante au XIIIe siècle, surtout à la fin, et se répartit en deux grandes catégories : le didactisme indirect, qui glisse les leçons d’amour dans des œuvres en forme de débat ou de montage allégorique; les traités, traduits ou inspirés d’Ovide et d’André, dont certains (Richart de Fournival) sont relativement autonomes. Si tout poème ou roman comporte un enseignement amoureux, certains textes ont une finalité plus expressément pédagogique : les débats connus sous le terme générique de Jugements d'Amour posent la question de la supériorité du clerc ou du chevalier en amour (Altercatio Phyllidis et Florae, Florence et Blancheflor, Concile de Remiremont)\\ les débats du cœur et du corps (Flours d’Amours), les dialogues entre l’amant et la dame (Donnei des Amants) traitent des thèmes clefs de la sagesse et de la folie, de la courtoisie et de la vilenie. L’allégorie courtoise — visite, en songe, au paradis d’Amour — comporte souvent un discours du dieu fait de conseils à l’amant. Le Roman de la Rose « où tout l’ars d’amors est enclose » en est l’exemple le plus célèbre, mais non le plus explicite. Des œuvres moins prisées comme Bien est raison et droiture ou le Nouvelet proposent des règles de conduite plus précises. Mais la véritable théorie existe dans des traductions plus ou moins remaniées de l’Ars Amatoria et des Remedia Amoris d’Ovide ou d’André. Si Ovide fournit les motifs de l’initiative masculine et du rôle primordial du regard, l’exclusion du mariage, les rapports de soumission et de service, la crainte des médisants viennent d’un imaginaire plus typiquement féodal. Maistre Elie adapte le deuxième et le troisième livre d’Ovide, Guiart et Jacques d’Amiens composent chacun un Art d’Amors inspiré du modèle latin, tandis que le Livre d'Amours de Drouart la Vache, VEnanchet franco-italien et la Clef d'Amour suivent le De Amore. Tous les ouvrages, en

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