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ARTS DE BIEN MOURIR (Histoire de la littérature)

Publié le 15/11/2018

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histoire

ARTS DE BIEN MOURIR. Les modèles de ces textes sont latins (Ars moriendi; Tractatus artis bene moriendi), mais les traductions sont nombreuses jusqu’en 1538 (Émile Mâle en attribue une à Guillaume Tardif, lecteur de Charles VIII, en 1495). Leur valeur littéraire est médiocre, mais ils méritent l’attention pour avoir été, avec les bibles, des œuvres à grande diffusion grâce à l’imprimerie : vers le milieu du XVe siècle sont diffusées des éditions illustrées à xylographies, qui mettent en regard le texte et l’image, montrant alternativement à l’agonisant la tentation du démon et la bonne inspiration de l’ange. Ils sont exemplaires de l’époque des danses macabres, du grand charnier des Innocents, contemporains d’un tableau lugubre de l’univers secoué par les guerres et les épidémies, atteint de vieillissement, celui de la lutte entre l’armée des vivants et l’armée des squelettes représentée par Jean Colombe dans les Très Riches Heures du duc de Berry. Le pathétisme eschatolo-gique dramatise les lieux communs sur la mort, les vices et les vertus. La terreur de la mort se concrétise en l’image de la dernière heure, et c’est avec cruauté que l’on évoque la peur devant le « pas amer ». Cinq tentations assaillent le mourant : le doute; le remords; l’attachement aux biens terrestres; le désespoir de la souffrance; l’orgueil. Chaque fois, l’ange écarte les pièges de Satan et console. L’accent est mis plus sur la crainte de la damnation que sur la misère physique : l’agonie est le moment de la reddition des comptes, le signe d’un échec de l’individualisme. Le Miroir de la mort de Georges Chastellain en est très marqué.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

A. Chartier, « les Arts de mourir », Annales ESC, janv.-févr. 1976; J.M. Paquette, Poèmes de la mort, texte bilingue, U.G.E., « 10-18 », 1979.

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