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Beckett Oh les beaux jours

Publié le 28/05/2020

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Acte premier

 

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   Etendue d’herbe brûlée s’enflant au centre en petit mamelon. Pentes douces à gauche et à droite et côté avant-scène. Derrière, une chute plus abrupte au niveau de la scène. Maximum de simplicité et de symétrie.

Lumière aveuglante.

Une toile de fond en trompe-l’œil très pompier représente la fuite et la rencontre au loin d’un ciel sans nuages et d’une plaine dénudée.

  Enterrée jusqu’au-dessus de la taille dans le mamelon, au centre précis de celui-ci, WINNIE. La cinquantaine, de beaux restes, blonde de préférence, grassouillette, bras et épaules nus, corsage très décolleté, poitrine plantureuse, collier de perles. Elle dort, les bras sur le mamelon, la tête sur les bras. A côté d’elle, à sa gauche, un grand sac noir, genre cabas, et à sa droite une ombrelle à manche rentrant (et rentré) dont on ne voit que la poignée en bec- de-canne.

A sa droite et derrière elle, allongé par terre, endormi, caché par le mamelon, WILLIE.

Un temps long. Une sonnerie perçante se déclenche, cinq secondes, s’arrête.

Winnie ne bouge pas. Sonnerie plus perçante, trois secondes. Winnie se réveille. La sonnerie s’arrête. Elle lève la tête, regarde devant elle. Un temps long. Elle se redresse, pose les mains à plat sur le mamelon, rejette la tête en arrière et fixe le zénith. Un temps long.

     Winnie. – (Fixant le zénith.) Encore une journée divine. (Un temps. Elle ramène la tête à la verticale, regarde devant elle. Un temps. Elle joint les mains, les lève devant sa poitrine, ferme les yeux. Une prière inaudible remue ses lèvres, cinq secondes. Les lèvres s’immobilisent, les mains restent jointes. Bas.) Jésus-Christ Amen. (Les yeux s’ouvrent, les mains se disjoignent, reprennent leur place sur le mamelon. Un temps. Elle joint de nouveau les mains, les lève de nouveau devant sa poitrine. Une arrière-prière inaudible remue de nouveau ses lèvres, trois secondes. Bas.) Siècle des siècles Amen. (Les yeux s’ouvrent, les mains se disjoignent, reprennent leur place sur le mamelon. Un temps.) Commence, Winnie. (Un temps.) Commence ta journée, Winnie.

 

 

 

 

 

 

 

                       

Séquence 3 texte 1                                      

Beckett Oh les beaux jours, 1963             

Lecture linéaire 1 :  scène d’exposition

Dans  Théâtre de l’absurde , Martin Esslin s’appuie sur le sens que Ionesco attribue à ce mot « est absurde ce qui n’a pas de but…coupé de ses racines religieuses ou métaphysiques, l’homme est perdu, toute sa démarche devient insensée, inutile, étouffante. » Un tel théâtre met alors en scène le « sentiment de l’anxiété métaphysique face à l’absurdité de la condition humaine » où la langue semble s’effacer au profit « d’une poésie qui surgit d’images de scènes concrètes et directes ». Ainsi, en 1960, Samuel Beckett rédige en anglais Happy Days et le traduit en français l’année suivante sous le titre Oh les Beaux jours. La pièce est jouée en français en 1963 au Festival du Théâtre de Venise. La mise en scène est de Roger Blin et Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault tiennent les rôles de Winnie et de Willie. Le dispositif scénique est original : Winnie est semi-enterrée dans un « mamelon » et Willie est sur scène mais invisible au début.

En quoi cette scène d’exposition nous montre-t-elle notre condition humaine?

 

C’est à travers un premier mouvement des l 1 à 18 d’une scène d’exposition déconcertante qu’apparaîtra des l 19 à la fin, un deuxième mouvement mettant en valeur une nouvelle forme de théâtralité.

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« Séquence 3 texte 1 Beckett Oh les beaux jours , 1963 Lecture linéaire 1 : scène d’exposition Dans Théâtre de l’absurde , Martin Esslin s’appuie sur le sens que Ionesco attribue à ce mot « est absurde ce qui n’a pas de but…coupé de ses racines religieuses ou métaphysiques, l’homme est perdu, toute sa démarche devient insensée, inutile, étouffante.

» Un tel théâtre met alors en scène le « sentiment de l’anxiété métaphysique face à l’absurdité de la condition humaine » où la langue semble s’effacer au profit « d’une poésie qui surgit d’images de scènes concrètes et directes ».

Ainsi, en 1960, Samuel Beckett rédige en anglais Happy Days et le traduit en français l’année suivante sous le titre Oh les Beaux jours.

La pièce est jouée en français en 1963 au Festival du Théâtre de Venise.

La mise en scène est de Roger Blin et Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault tiennent les rôles de Winnie et de Willie.

Le dispositif scénique est original : Winnie est semi- enterrée dans un « mamelon » et Willie est sur scène mais invisible au début. En quoi cette scène d’exposition nous montre-t-elle notre condition humaine? C’est à travers un premier mouvement des l 1 à 18 d’une scène d’exposition déconcertante qu’apparaîtra des l 19 à la fin, un deuxième mouvement mettant en valeur une nouvelle forme de théâtralité. I.

l1 à 18 Une scène d’exposition déconcertante A.

un cadre spatio-temporel incertain : Abondance de détails pour décrire le décor dans une longue didascalie.

: l 1 à 6 « Etendue d’herbe brûlée s’enflant au centre en petit mamelon. Pentes douces à gauche et à droite et côté avant-scène.

Derrière, une chute plus abrupte au niveau de la scène.

Maximum de simplicité et de symétrie.

Lumière aveuglante.

Une toile de fond en trompe-l’œil très pompier représente la fuite et la rencontre au loin d’un ciel sans nuages et d’une plaine dénudée.

» Le décor est visuellement inconfortable pour le spectateur par « la lumière aveuglante ». Pas d’ornement inutile à ce décor de même la phrase elliptique « Maximum de simplicité et de symétrie », comme d’ailleurs les deux. »

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