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Question de corpus Après avoir lu attentivement les textes du corpus, vous répondrez à la question suivante : comment l’hypocrisie est-elle dénoncée dans les différents textes ?

Publié le 27/03/2019

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Question de corpus Après avoir lu attentivement les textes du corpus, vous répondrez à la question suivante : comment l’hypocrisie est-elle dénoncée dans les différents textes ? « L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu », c’est ainsi que François de La Rochefoucauld définie l’hypocrisie. L'hypocrisie désigne l'art de cacher ses intentions, ou de tricher sur ses sentiments, ses pensées. Le personnage hypocrite a donc des actes qui ne correspondent pas à sa pensée et il tient une parole trompeuse en dissimulent ses véritables sentiments. Il peut aussi faire preuve de vertus qu’il n’a pas. Le corpus à notre disposition nous permet d’approfondir cette notion d’hypocrisie relativement répandue dans la littérature. Ce corpus est composé de textes au nombre de trois et de genres littéraires différents. Le premier est un sonnet figurant dans le recueil Les Regrets : sonnet CL et écrit par J. DU BELLAY (1558). Au cours du XVI°, les rois de France cherchent à affermir leur pouvoir en s’appuyant notamment sur une réorganisation et une centralisation de la cour. Le personnage du courtisan fait alors pleinement son entrée dans le monde politique et dans l’univers des Lettres. Du Bellay en dresse un portrait poétique dans son sonnet. Le deuxième est la célèbre comédie de MOLIERE, Le Tartuffe ou l’imposteur écrite en 1667 et à l’origine de tant de scandales à l’époque. En effet, elle fut interdite quelques jours après la première représentation. Pourtant, Molière n'y renoncera jamais. Parmi les thèmes abordés dans la pièce, le thème principal est effectivement l’hypocrisie. Le troisième et ultime texte est une œuvre écrite par J. de La BRUYERE en 1688 : Les Caractères, « De la société et de la conversation». Lorsque La Bruyère publie sa première édition des Caractères, traduits du grec, il s’affirme par ce titre partisan des « Anciens », et l’œuvre a rencontré immédiatement le succès : les lecteurs se plaisent à chercher qui se cache derrière chaque portrait… Ainsi, comment l’hypocrisie est-elle dénoncée dans les différents textes ? Notre étude portera tout d’abord sur la façon dont les auteurs (au moyen de divers mécanismes) introduisent et dévalorisent le comportement hypocrite dans la perspective de leur texte. Par la suite, nous étudierons en quoi ces textes constituent un réquisitoire de la cour, du monde mondain, religieux et éventuellement de l’autorité, jugés hypocrites par ces auteurs. De prime abord, chacun des textes du corpus qui nous est proposé offre une vision péjorative et ostensiblement négative de l’hypocrisie que cela soit à travers la critique des « vieux singes de cour » de DU BELLAY, du « franc charlatan » de MOLIERE ou encore de la « souffrance » des partisans de Théodecte dans le texte de La BRUYERE. En effet, le poète humaniste qu’est DU BELLAY use ici du cadre du sonnet pour émettre un jugement sévère sur le courtisan au XVIe siècle. Il recourt initialement à un discret dialogisme pour exprimer son mépris envers ces favoris, un dédain que mime l’allitération en « R », notamment dans la première strophe. Il use de ses vers pour exposer une prise de position virulente ainsi qu’en témoignent les marques de la 1ère personne, « je ne saurai regarder d’un bon œil « au v 1, puis « me dépite » au v 12. Sa désapprobation est signifiée dès l’entame du poème par l’expression « regarder d’un bon œil », employée dans un contexte négatif, et son dépit se trouve renchéri par la rencontre à la rime des termes « dépite » et « hypocrites ». On relève également l’omniprésence du registre satirique à travers le poème. La métaphore animalière des « Singes de cour » s’avère, à ce titre, particulièrement dépréciative, ce que renchérit le recours surprenant à la majuscule. Loin de magnifier le courtisan, elle semble là pour exhiber ses défauts et souligner l’inanité de son comportement. Le courtisan est en effet présenté comme un être ridicule, un imitateur ainsi que le signifient les termes appartenant au ch...
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« personnages adoptant tout comportement faux, hypocrite et, plus largement, la satire de l’hypocrisie tout simplement.

De la même manière, la scène 5 de l’acte I de Le Tartuffe ou l’imposteur nous dessine un bien sombre portrait de l’hypocrisie (et de l’imposture en prime!).

Avant d’étudier le texte à notre disposition, il paraît nécessaire de présenter Tartuffe, personnage central de la pièce.

Tartuffe est un personnage à double facette, l'allégorie de l’hypocrite et sa morale peut se résumer dans sa célèbre citation « ce n'est pas pécher que de pécher en silence », Lorsque Tartuffe apparaît dans la pièce pour la première fois, le spectateur connaît déjà la sournoiserie du personnage et se demande seulement comment « les honnêtes gens » vont réussir à mettre à jour sa supercherie.

Pour arriver à ses fins (toucher un héritage), le personnage n’hésite pas à jouer de son talent d’hypocrite.

Il parle sous le masque de la sincérité.

Or dans sa tirade, Cléante emploi une énergie sans failles à discréditer ce (vil) personnage auprès de son frère, Orgon.

Pour ce faire (et esquiver la censure accessoirement), MOLIERE utilise la tirade de Cléante, habile manieur des mots et joue sur un effet de contraste et d’opposition entre le portrait d’honnête homme de la période classique du XVII e siècle et le portrait fourbe de Tartuffe.

Ainsi, il oppose le « faux » du « vrai » et le « zèle spécieux» du « véritable zèle ».

On relève d’abord un champ lexical de la tromperie et du faux omniprésent dans le texte : « spécieux » ; « franc charlatan » (oxymore insiste une fois de plus sur la malhonnêteté par un effet de contraste) ; « trompeuse grimace » ; « faux » (répété plusieurs fois) ; « plein d’artifices »… Le lexique péjoratif est, tout comme dans le texte précédent, répandu par souci de dévaloriser l’hypocrisie et corollairement d’engager une prise de conscience chez Orgon : « odieux » ; « dehors platré » ; « dévot de place » ; « prompts, vindicatifs, sans foi, plein d’artifices ».

MOLIERE emploi également un lexique religieux, pieux plutôt redondant dans le texte, il en donne l’impression que les hypocrites et les imposteurs seraient des pêcheurs, évidemment, mais également des êtres diaboliquement sournois et insoumis à la rigoureuse dogme de l’époque : ces « francs charlatans » et « dévots de place » useraient du « sacrilège » et de la « trompeuse grimace » pour abuser « de ce qu’ont les mortels de plus saint et sacré » par « une âme à l’intérêt soumise ».

MOLIERE semble donc diaboliser voire même sataniser le comportement hypocrite en le distinguant du comportement exemplaire de l’honnête et sain(t) homme. Le troisième et ultime texte peint un portrait à la fois similaire en fond mais différent en forme, de l’hypocrisie.

Tandis que les deux premiers textes étaient respectivement de la poésie puis du théâtre et s'efforcer à une dénonciation virulante et ostentatoire, on a ici un texte narratif intitulé dont la dénonciation réside dans la subtilité d'une description abondante mais brève : le sonnet CL in Les Regrets de La BRUYERE.

Ici, La Bruyère décrit Théodecte, un homme tapageur et beau parleur semble-t-il qui « n’est pas moins redoutable par les choses qu’il dit que par le ton dont il parle ».

Théodecte est ici décrit comme un personne vaniteuse et qui ne sait pas ce qu’il raconte (« bredouiller des vanités et des sottises »).

De plus, d’après tout ce que raconte l’auteur, Théodecte paraît malpoli et sans manières (« il se met le premier à table et dans la première place », « il interrompt tout à la fois ».

Il n’a aucune estimation « des personnes, ni du maître, ni des conviés ».

A table, Théodecte « rappelle à [lui] toute l’autorité de la table » et les personnes savent qu’il y a moins de problèmes à lui laisser la parole que la lui disputer.

Malgré tout cela pourtant, La BRUYERE nous indique que ses courtisans sont (au moins) aussi nombreux que ses discourtoisies.

Premièrement, le terme « antichambre » signale au lecteur que la scène se déroule dans une vaste demeure/appartement et donc désigne implicitement la statut et la posture de l’hôte : Théodecte.

Dès les premiers mots, on peut deviner que le lecteur du XVII e siècle s’attend à l’apparition d’une personne influente, aisée et potentiellement un « honnête homme ».

Or dès la fin de la première phrase déjà, ce symbole imagée de l’exemple masculin de courtoisie et d’élégance est brisé.

Le verbe cognitif « entendre » laissé d’or et déjà supposer que Théodecte est un homme pour le moins bruyant.

Les hyperboles renforcent cet effet de bruyance excessif : « de l’antichambre » ; « on bouche ses oreilles, c’est un tonnerre ».

Cette même mention de tonnerre suggère les pics et flèches que Théodecte lancera à son entourage par la suite.

Elle pourrait également être le fruit d’une métaphore railleuse de La BRUYERE qui comparerait Théodecte à Zeus (dieu tout-puissant dans la mythologie grec) et dont le symbole est la foudre.

Tout comme ce dernier, Théodecte est libre de « foudroyer » ses convives « sans égard » ou distinctions aucunes entre ceux-ci sans pour autant que son omnipotence soit contestée.

L’interrogative « est-ce Euthydème qui donne le repas » renforce que c’est Théodecte le maître de maison.

Cependant, il y a quelque chose d’énigmatique dans ce texte : pourquoi un tel personnage, dont l’impertinence n’a d’égal que l’incivilité attire-t-il une « folle déférence » ? Serait-ce en raison de sa position sociale qu’il attire éloges et considération ? Quelle est la raison exacte du zèle hypocrite qui lui est dévoué ? « Je cède enfin » marque toutefois la fin du calvaire du narrateur et interrompt la description (toujours péjorative) de cet ‘anti-honnête-homme’ qu’est Théodecte et de la satire de ces courtisans hypocrites et avides de ces possessions (sans doutes) et qui, pour parvenir à leurs fins, « souffrent » d’un personnage aux antipodes de la courtoisie et du classicisme (véritable mode de vie de l’époque). Ainsi, nous avons étudié le portrait qu’ont dressé les différents auteurs des textes de corpus de l’hypocrisie.

Néanmoins, l’hypocrisie de ces textes semble inaliénable à la satire de ceux-ci… Satire dont nous allons étudier les rouages ci- dessous. Ensuite, nous pouvons diriger notre étude en fonction de l'interrogation suivante : Quel sens exact (aussi implicite soit-il) ces auteurs donnent-ils à la critique de l'hypocrisie à travers les textes de corpus ? Quelle en est la raison/visée exacte ? Est-ce par complaisance ? Par amusement ? Je ne le pense.

Si nous revenons au texte premier de DU BELLAY on relève que les courtisans (pareils à des comédiens) offrent un mauvais spectacle, pénible à regarder comme l’indique au v 1 l’affirmation « Je ne saurai regarder d’un bon œil ».

Ceci nous amène alors à comprendre comment ce portrait violent constitue également une attaque contre la cour, théâtre d’une véritable comédie sociale Si l’on considère que l’étymologie de terme hypocrite réfère à l’univers du théâtre et désigne le mime le souffleur, qui accompagnait de ses. »

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