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BRÉBEUF, saint Jean de : sa vie et son oeuvre

Publié le 20/11/2018

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BRÉBEUF, saint Jean de (1593-1649). D’ancienne noblesse normande, Jean de Brébeuf, futur saint et martyr du Canada, naît le 25 mars 1593 à Condé-sur-Vire, dans le diocèse de Bayeux. En novembre 1617, il entre dans la Société de Jésus. Reçu d’abord en tant que frère lai, il enseigne la grammaire au Collège de Rouen. Ordonné prêtre en 1622, il est membre de la mission jésuite envoyée en Nouvelle-France au printemps 1625, pour y prendre la relève des pères récollets alors présents depuis une dizaine d’années sur le terrain. Débarqué à Québec à la mi-juin, il passe l’hiver suivant dans une tribu d’indiens montagnais, afin de se familiariser avec la langue et les mœurs de ceux qu’il est appelé à convertir. A l’été 1626, une flottille de canots hurons l’emmène après de longues tractations en terre de mission, dans la région des Grands Lacs. Il étudie la langue, compose une grammaire et un dictionnaire hurons, mais n’obtient aucune conversion. Rappelé à Québec en 1629, il y est fait prisonnier par les Anglais qui viennent de s’emparer de la ville, et se trouve ramené de force en Europe. Après le traité de Saint-Germain-en-Laye (1632) qui rend la Nouvelle-France à l’Ancienne, il retourne chez les Hurons pour y rencontrer son tragique destin. Dès ce moment, il a fait le vœu solennel de « ne jamais refuser pour sa part la grâce du martyre ».

 

Un nouvel échec missionnaire auprès de la nation dite des «Neutres» en 1640 précède le début des guerres iroquoises qui voient à partir de 1642 l’extermination des Algonquins et l’encerclement progressif des Hurons

« alliés des Français.

Prisonnier des Iroquois qui détruisent en 1649 les postes de Saint-Ignace et de Sainte-Marie, au cœur de la Huronie dont l'agonie est dès lors consom­ mée, Jean de Brébeuf meurt après de longues tortures et sans un cri à quatre heures de l'après-midi, le 16 mars de la même année.

Lui et sept de ses compagnons de martyre seront béatifiés en 1925.

La canonisation suivra, le 29 juin 1930.

Les Relations de ce qui s'est passé au pays des Hurons, qui couvrent la période 1635-1648, relèvent d'un genre apologétique bien codifié.

Destinées à illus­ trer et à promouvoir l'action missionnaire des jésuites dont elles exposent le programme et s'efforcent de démontrer l'efficacité, les Re/arions joignent à la propa­ gande l'édification.

« Réussite de haute vulgarisation » qui masque un retentissant échec sur le plan stratégique (1.

Warwick), les Relations de Nouvelle-France donnent en outre matière à exercices spirituels pour les chrétiens d'Europe à même de communier par la lecture avec les souffrances des intrépides pères missionnaires.

A cela s'ajoutent des informations de toute première main sur des peuples encore mal connus, et dont des explorateurs comme Champlain avaient eu tendance à négliger la culture et les mœurs.

Chez Brébeuf, l'alliance intime entre la passion ethnographique et le vertige d'une souf­ france propédeutique atteint une sorte de perfection.

Hanté par le sang du Christ dont il imite la passion, en un chemin de croix qui le mène, haletant et brisé, de portage en portage, jusqu'au sacrifice de sa chair, il étu­ die avec une prédilection marquée les rites funéraires collectifs qu'il a lui-même observés en 1636 chez les Hurons de la nation de l'Ours.

De la piété minutieuse avec laquelle les femmes décharnent les os.

les enfer­ ment dans des sacs qui seront portés jusqu'au lieu du festin solennel, et les parent de manteaux de castors, il tire des leçons d'humilité chrétienne.

Une telle pédago­ gie de la charogne, par Indiens interposés, se rattache indéniablement aux rituels macabres et baroques de la Contre-Réforme.

Relevant du genre pénitentiel, elle engage 1 'enquête scrupuleuse de l'ethnographe en terre hurçnne au service de la plus grande gloire de Dieu.

BrBLIOGRAPHIE Les Re/arion� de ce qui s' esr passé au pays de.f Hurons ( 1635- 1648) ont été éditées par Théodore Besterman, Genève.

Droz.

1957.

A consulter.

-- René Latourelle, Brébeuf, Mon tré al, Fides, 1953; et surtout le numéro spécial des Quaderni del Seicemo Francese, n° 6, 1984 (Bari, Adriatica et Paris, Nizet), consacré aux « Scritti sulla Nouvelle-France nel Seicenro >>, avec en parti­ culier les contributions de Gilles Thérien et Jack Warwick.

F.

LESTRINGANT. »

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