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Commentaire de la fin des Mots de Jean-Paul Sartre

Publié le 14/06/2011

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INTRODUCTION Sartre a conçu son livre en deux parties, "lire" et écrire". Par l'utilisation de ces verbes pour séparer les différents parties e sa vie, nous voyons que la littérature prend une place très importante dans la vie de Sartre, ce pourquoi il dira "j'ai commencé ma vie comme je la finirais sans doute : dans les livres". Notre extrait se situe à la toute fin de l'oeuvre, et se présente, malgré cette affirmation, comme un adieu à la littérature. Comment Jean-Paul Sartre choisit t'il de terminer son oeuvre autobiographique par un adieu à la littérature ? Plusieurs parties composent cet extrait. Tout d'abord Sartre dit qu'il a changé, annonce un second livre de récit de vie pour compléter celui-là, et parle de ce en quoi il a changé, notamment par une critique de la religion (jusqu'à "ne m'attend") . Il va ensuite parler de son statut d'écrivain, en renonçant à la littérature engagée (jusqu'à sa récompense). Pour conclure, il revient sur son enfance avec une phrase de sa grand-mère, pour ensuite exprimer comment sa "folie" lui a permis d'integrer l'humanité, d'être un homme comme tout les autres hommes. 

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« le martyre-, à la reconnaissance par l'écriture -le salut-, et la gloire littéraire, l' "immortalité dans l'écriture", car,pour transformer quelques peu le proverbe, les hommes meurent, les écrits restent.

Sartre joue ici sur les différentessignifications que peuvent avoir les mots, titre de son autobiographie.

L'auteur continue dans l'autodérision par lestermes "je mérite sûrement un prix de civisme", car il a très souvent été en conflit avec les lois de la Republique, eta participé à de nombreuses manifestations interdites à l'époque de De Gaulle.

Il a d'ailleurs créé un nouveau partipolitique, éphémère, le rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR).L'auteur dit que, "depuis à peu près 10ans", il est "un homme qui s'éveille".

Sartre a fini d'écrire son autobiographie dans les années soixante.

"Dix ans",signifierait que Sartre "s'éveille" depuis qu'il a rejoint le mouvement communiste, dans les années cinquante.

On a denouveau l'image de la religion comme d'un lavage de cerveau, une "longue, amère et douce folie" dont Sartre estguéri.

Pour Sartre, Dien n'existe pas, ce pourquoi les hommes n'ont pas d'autres choix que de prendre en mains leurdestinée à travers les conditions politiques et sociales dans lesquelles ils se trouvent.

C'est pourquoi Sartre est trésengagé politiquement.

Il dira d'ailleurs que "la religion, c'est l'échappatoire de ceux qui sont trop lâches pour sereconnaître responsables de leur propres destinées".

On peut également interpréter cette phrase d'une autre façon :la littérature est une "longue, amère et douce folie" dont Sartre est guéri, présentant cet extrait comme un adieu àla littérature.Dans ce passage on retrouve la négativité, avec toujours cette utilisation de l'effet déceptif : "une entreprise" mais"cruelle", et surtout "je suis un homme qui s'éveillle" mais "qui ne sait plus quoi faire de sa vie".L'auteur reprend ensuite la métaphore du voyageur sans billet, qu'il avait utilisé beaucoup plus tôt, aux pages 92/93.Jean-Paul attend des autres la confirmation de son existence.

Il se sent insignifiant et superflu, et réagit donc en segonflant d'orgueil, en se donnant la vocation imaginaire du sauveteur de l'humanité.

C'est ce qu'on retrouve dans lapremière utilisation de la métaphore du voyageur sans billet, quand il dit "je révélais donc que des raisonsimportantes et secrétes m'appelaient à Dijon, qui intéressait la France et peut-être même l'humanité".

On trouveégalement dans cette métaphore le besoin pour Sartre de résoudre le mystère de la personnalité, en se désarmant,par cette absence de billet, afin de pouvoir se reconstruire, par l'excuse.

Cette métaphore a donc une valeur trèspositive, elle met en avant la notion de liberté et permet de découvrir le mystère de la personalité.

Mais la reprise decette métaphore que nous avons ici est très négative : nous voyons que l'auteur n'a plus envie de jouer la comédiedu sauveteur de l'humanité.

Il ne joue plus la comédie familiale, car il est désillusioné de l'enfance, et donc ne trouveplus plaisir à s'inventer une vie.

La métaphore est dans notre extrait beaucoup plus courte qu'à sa premièreutilisation, elle est réduite à quelques lignes, et on trouve en particulier cette négativité dans la pgrase"malheureusement je n'en trouve aucune et, d'ailleurs, je n'ai même pas l'envie d'en chercher" : on voit bien que lepetit Jean-Paul a disparu en découvrant le monde adulte, les illusions de l'enfance sont parties, et Sartre n'a plusenvie de jouer un rôle, il veut jouer le sien, celui d'un simple "voyageur sans billet", et sans excuse.

La négativité sepoursuit par le vocabulaire employé : "malaise", "je sais fort bien que personne ne m'attend".

Cette dernière phraseest en contradiction avec la première utilisation de la métaphore, où le jeune Sartre se disait être attendu pour desraisons d'état. LE STATUT DE L'ECRIVAIN Sartre poursuit en parlant de la littérature, disant qu'il a "désinvesti" mais pas "défroqué", ce qui veut dire qu'il n'apas arrêter d'écrire, mais qu'il a aujourd'hui une autre vision de l'écriture que celle qu'il avait à sept ans.

Par lestermes "j'écris toujours.

Que faire d'autre", l'auteur ironise sur son statut d'écrivain, disant presque, sur un ton delassitude, que c'est un "métier de secours", qu'il fait parce qu'il ne peut ou ne sais rien faire d'autre, omettantcomplètement la vocation des écrivains, le plaisir d'écrire, mais également le pouvoir qui lui procure la littérature,celui de soumettre ses idées librement, malgré les controverses, et de dire ce qu'il pense.

Il fait ensuite référence àune phrase de Pline, écrivain et naturaliste romain du 1er siècle, à propos d'Apelle, un peintre du IVème siècle avantJésus Christ.

"Nulla dies sine linea" signifie "pas un jour sans tracer une ligne".

Ainsi on voit bien l'ironie que Sartreutilisait auparavant, car par l'utilisation de cette citation on voit qu'il ne peut passer un jour sans écrire une ligne,même s'il n'y ait pas forcé, c'est donc un plaisir, et même un besoin qu'à Sartre d'écrire.

Sartre va continuer sur unton de lassitude "c'est mon habitude", et par "et puis", exprime une autre raison pour laquelle il écrit que l'habitude,"c'est mon métier".

A cette époque, Sartre n'a plus confiance dans le pouvoir de la littérature.

Il écrira d'ailleurs sonpoint de vue dans Les communistes et la paix, après les manifestations contre le général Ridgway et l'arrestation deJacques Duclos, qu'il trouve abusive.

Il exprime exprime cela ici par l'expression "j'ai pris ma plume pour une épée, àprésent je connais notre impuissance".

Le statut de l'écrivain héros est mis à mal.

Mais la littérature n'est pascondamnée, elle a seulement changée d'objet, Sartre écrit maintenant pour les hommes de son époque.

On voit larésignation de Sartre par la phrase "n'importe : je fais, je ferai des livres; il en faut, cela sert tout de même".

On aune vision négative, pessimiste dans les termes "la culture ne sauve rien ni personne, elle ne justifie pas".

La culturepermet simplement à l'homme de se comprendre, de se regarder à travers la vie ou les écrits d'un autre.

JohnIreland, dans son livre Sartre un art déloyal fait une remarque à propos de l'oeuvre autobiographique de cet auteur,en disant que "Les Mots écartent d'emblée toute possibilité d'action réelle, le projet final s'élabore sur les ruines del'engagement, entreprise par laquelle Sartre espérait faire de la littérature un acte." C'est bien ici ce que nous ditSartre par ce "vieux bâtiment ruineux".

L'entreprise qu'il avait de faire de la littérature "une épée" a échoué, et ilreconstruit sur ces ruines un autre projet, faire des mots "pour les hommes".

"Ce vieux bâtiment ruineux" c'est lalittérature engagée dans laquelle il s'était plongée mais qu'il a abandonnée, découvrant son impuissance.

Par sonimposture, il parle de son statut d'écrivain.

Il est aujourd'hui un vrai écrivain, mais tout a commencé par uneimposture, lorsqu'enfant il recopiait des histoires lues quelques mois auparavant en changeant simplement les noms,il se faisait passer pour un écrivain, d'où l'imposture.

Son caractère, c'est l'écriture, il est né dedans, a grandi avec,c'est donc une part entière de lui même, indissociable de sa personne, elle fait partie de son "caractère".

Sartre finitde voir la littérature comme un absolu, puisqu'il se "défait d'une névrose", mais il ne perd pas pour autant son statutd'écrivain car "on ne se guérit pas de soi", l'écriture est une part de lui même.

L'auteur fait ensuite une énumération. »

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