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Commentaire: La Mort de Roland - La Chanson De Roland

Publié le 15/09/2011

Extrait du document

La structure du récit montre une délibération, un passage entre la terre et le ciel. Cette transition accompagne l’évolution de la pensée de Roland et de son acceptation de la mort. Regardons de plus près la structure du récit : des vers 1 à 9, des vers 21 à 27, il est question de la terre et de la vie terrestre. Des vers 10 à 12, des vers 15 à 20, des vers 28 à 42, il est question du ciel et de la vie céleste.

« dans la mort, Roland est courageux malgré la peur et il accepte son destin.

Le narrateur prépare de plus à la montéeau ciel, en opposant fortement des champs lexicaux de la terre et du ciel.

Nous verrons comment il utilise aussi lessymboles, pour faire de récit un passage de la vie à la mort, un passage de la terre au ciel. II.

Du terrestre au céleste 1.

De la vassalité terrestre à la vassalité céleste (divine)Le narrateur construit, à l’intérieur de l’opposition terre/ciel, une opposition de personnage, à haute valeursymbolique.

On peut noter, aux vers 10 et 11, que Roland tend son gant à Dieu.

Ce geste n’est pas chrétien, et n’apas de valeur religieuse au départ.

Ce geste est un geste d’hommage que le vassal rend à son suzerain.

Ce gesteest répété trois fois (v10-11, v19, v35).

S’il est répété autant de fois, c’est qu’il n’est pas anodin.Par ce geste, levassal montre sa gratitude envers son suzerain, qui l’éduque et lui fournit un toit et à manger.

Ici le suzerain n’estpas Charlemagne mais Dieu.

Autrement dit, le narrateur implique que Roland deviendra, en mourant, le vassal deDieu.

Il sera donc encore un chevalier.

Quand on analyse la chanson, on s’aperçoit qu’au vers 40, « Saint-Michel duPéril », saint patron et protecteur des chevaliers, vient chercher Roland pour l’emmener au paradis, avec d’autressaints.

Cela ne fait plus aucun doute : Charlemagne transmet sa suzeraineté à celle de Dieu, faisant de Roland unchevalier de Dieu au ciel.Plus qu’une simple transmission de suzeraineté, on remarque une réelle et forte opposition symbolique avant ledénouement final.

En effet, aux vers 10, 19 et 34, nous avons déjà vu que Roland tend son gant vers Dieu.Pourtant, entre ces passages, il fait aussi référence à Charlemagne comme à son suzerain : « de Charlemagne, sonseigneur, qui l’a nourri » v26.

L’appellation « seigneur », est aussi une façon de nommer Dieu dans la religionchrétienne.

(Seigneur).

Puis au vers 30 on peut lire : « « Père véritable ».

Ici, Roland reconnaît enfin qu’il va mouriret que son seul suzerain, son « véritable » suzerain est désormais Dieu.

Cette évolution et cette opposition fontpartie d’un ensemble plus vaste, l’extrait en lui-même, qui reflète l’humanité de Roland et son chemin intellectuelavant la mort. 2.

De la délibération à la délivranceLa structure du récit montre une délibération, un passage entre la terre et le ciel.

Cette transition accompagnel’évolution de la pensée de Roland et de son acceptation de la mort.

Regardons de plus près la structure du récit :des vers 1 à 9, des vers 21 à 27, il est question de la terre et de la vie terrestre.

Des vers 10 à 12, des vers 15 à20, des vers 28 à 42, il est question du ciel et de la vie céleste.

Ces passages sont alternés.

D’abord, la terre prendplus de place que le ciel, puis aux vers 13 et 14, on trouve l’opposition ainsi écrite : « Vers Espagne il est sur unmont aigu, /et d’une main il bat sa poitrine.

» Le premier vers rappelle le refus de la mort, le second rappelle ledépart au ciel, et la situation de Roland : il est en train de mourir.

Ces deux vers renferment toute la délibérationintellectuelle de Roland : les regrets et le départ.

Puis, après un passage de tristesse où il se remémore toute savie, douze vers, jusqu’à la fin, sont consacrés à la vie céleste.

Le conflit intérieur de Roland est résolu, sa vie lequitte, et sa nouvelle vie au ciel commence.Comme nous l’avons dit plus tôt, Roland refuse donc la mort, en s’imaginant le futur.

On remarque pourtant unchangement, des vers 23 à 27 : « De maintes choses (…) qu’il n’en pleure et soupire ».

Ici, Roland se rappelle lepassé.

Il a donc évolué vers une acceptation de la mort.

Il se rappelle les bons souvenirs de sa vie, pour lui direadieu.

Il pleure pourtant, ce qui montre qu’il est malheureux de mourir, même s’il est chrétien et qu’il croit auParadis.

On peut donc affirmer que cet extrait montre l’évolution du caractère du personnage qui, au fur et àmesure, accepte la mort et fait ses adieux à la vie terrestre.

C’est pourquoi on peut dire que ce récit est construitde manière progressive afin de mieux décrire le passage de Roland vers la mort. ConclusionCet extrait, qui conclut la Chanson de Roland, est une des plus belles morts de la littérature médiévale.

Cette scènepathétique a été maintes fois représentée en peinture au Moyen-âge.

Elle réunit en effet tous les effets de lachanson de geste, tout en donnant un caractère encore plus fort au chevalier Roland, valeureux jusque dans lamort.

Le fort symbolisme à caractère religieux, et le merveilleux chrétien permettent de diffuser la croyance enJésus-Christ, à donner à cette œuvre un caractère moral, qui serait impossible si les chansons de geste n’étaientque des récits épiques.. »

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