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Commentaire Littéraire, Incipit Au Bonheur Des Dames, Zola

Publié le 22/02/2012

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« Au Bonheur des Dames » est un roman écrit pas Émile Zola, chef de file de l'école du naturalisme. Ce roman est paru en 1883, lorsque la France connait la Révolution Industrielle. Dans ce roman contemporain Zola s'intéresse au milieu social du haut commerce à travers les yeux de Denise, jeune ouvrière qui arrive à Paris, et Mouret, le patron de ce grand magasin dont les immenses projets dévorent peut à peu les petits commerces. Ce passage est le tout début du roman, lorsque Denise arrive à la capitale avec ces deux frères, Jean et Pépé, et découvre le magasin. Par la suite, Denise progressera dans le Bonheur des Dames jusqu'à ce que Mouret la demande en mariage. Ainsi, dans cet extrait, Zola évoque l'arrivée de Denise à Paris et sa première vue du magasin. De plus, ce passage donne une impression de réalité au lecteur, par la richesse d'information qui est donnée à propos du magasin, et nous fait partager l'admiration sans bornes des personnages. Cet extrait est donc à tonalité réaliste avec une touche de lyrisme. Enfin, ce texte traite de l'incipit du roman et de la puissance du magasin.
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« enfonce Valognes...

»ligne 35, «Au Bonheur des Dames, lut Jean »ligne 58.

Cette description de la découverte ainsiconstruite par Zola créé chez le lecteur la même impression de cheminement et de progression que ressentent lespersonnages.Lorsque Denise, Jean et Pépé découvrent le magasin pour la première fois, chacun a un regard différent.

Denise voitle magasin comme un réussite commerciale, un ensemble de produits, de marchandises, tous plus luxueux etabondants les uns que les autres, « en voilà un magasin! »ligne 19, « ce magasin, rencontré brusquement, cettemaison énorme pour elle, lui gonflait le coeur, la retenait, émue, intéressée, oublieuse du reste.

»ligne 39 à 41.Denise est éblouit par la prestance du magasin, à la fois émerveillée et sans voix, « mais Denise demeurait absorbée,devant l'étalage de la porte centrale » ligne 62, « l'oncle Baudu était oublié »ligne 84.

La jeune fille, charmée, oublisa volonté première, liée à son oncle, pour ne penser qu'au magasin et contempler chaque occasion, chaqueétalage, vitrine, sans pour autant céder à la tentation et pénétrer dans le magasin, comme si une certaine timiditéla tenait sur la trottoir, avec ces frères; « Denise vit une tartanelle à quarante-cinq centimes, des bandes de visond'Amérique à un franc, et des mitaines à cinq sous »lignes 80 à 82.

Jean, lui, compare tout d'abord l'ancien magasinoù travaillait Denise, « chez Cornaille », à cet impressionnant magasin : « Le tien n'était pas si beau »ligne 35-36.Dans cette comparaison, Jean met en évidence la différence entre les magasins de provinciaux et ceux des villes,que l'abondance de produits et de richesses différencient, mais aussi la puissance du Bonheur des Dames, supérieureà celle des petits commerces de Paris.

En plus de comparer la grandeur du Bonheur des Dames, Jean associe aumagasin une idée de féminité, voir de plaisir vis à vis des demoiselles qui doivent s'y rendre, ou y travailler, « Jean[…] qui avait eu déjà une histoire de femme à Valognes »ligne 59, notamment en en répétant le nom du magasinpour en dégager l'idée principale, « Au Bonheur des Dames […] c'est gentil, c'est ça qui doit faire courir le monde ! »lignes 60 et 61.

Le regard de Pépé est très peu décrit, à cause de son jeune âge, mais une telle découverte doitsans doute créer chez lui un émerveillement non pas face aux produits mais devant l'immensité du bâtiment et larichesse du décor, donnant naissance à quelques rêves d'or et de lumières, « Pépé lui-même, qui ne lâchait pas lamain de sa soeur, ouvrait les yeux énormes »ligne 85.La description du Bonheur des Dames occupe une place très importante dans cet extrait, la découverte du magasinétant en effet la principale idée développée.

L'espace qu'exploite le magasin est décrit de telle sorte que le lecteurpuisse s'imaginer l'étendue du Bonheur des Dames, couvrant plusieurs rues et ayant de nombreuses vitrines :« cette maison énorme pour elle » ligne 40, «montait jusqu'à l'entresol »ligne 43, « puis, les vitrines s'enfonçaient,longeaient »ligne 47; « quatre autres maisons, deux à gauche, deux à droite, achetées et aménagéesrécemment »lignes 49 et 50, « un développement qui lui semblait sans fin, dans la fuite de la perspective » ligne 51.Pour exprimer la grandeur du magasin, Zola a recours à certains termes : « l'entresol » ligne 43, « rez-de-chaussée »ligne 52; « en haut » ligne 54.

La comparaison ligne 33: « comme une ruche » est utilisée pour décrire lebourdonnement mais appuie aussi sur les dimensions imposantes du Bonheur des Dames.

L'intérieur du magasin estaussi richement décrit, donnant une impression d'infinité de produits au lecteur, « un éboulement de marchandises àbon marché »ligne 64.

La majorité des marchandises décrites inspire de la richesse vis à vis des étalages,particulièrement avec la description des fourrures : « des lanières de fourrures, des bandes étroites pour garniturede robe, la cendre fine des dos de petits-gris, la neige pure des ventre de cygne, les poils de lapin de la faussehermine et de la fausse martre »lignes 72 à 75.

L'énumération des autres produits présents dans le magasinaccentue l'idée d'abondance, pour que le lecteur prenne conscience de la puissance du magasin grâce à cesproduits, et de la tentation engendrée vers les consommatrices, « des pièces de lainage et de draperie, mérinos,cheviottes, molletons […] flottantes comme des drapeaux »lignes 67 à 69, « gants et fichus de laine tricotés,capelines, gilets, tout un étalage d'hiver, aux couleurs bariolées, chinées, rayées, avec des tâches saignantes derouge »ligne 77à79.

Zola emploi dans ce passage des termes spécifiques pour chaque produits, décrivant leur forme,la manière dont ils sont étalés, et leur couleur, permettant ainsi au lecteur d'imaginer l'ensemble des échantillonscomme s'ils étaient présent et réellement visibles.

De ce fait, Zola évoque la richesse qu'inspire le Bonheur desDames en décrivant l'espace et l'intérieur du magasin avec une intonation réaliste. Cet extrait se caractérise par un incipit non-traditionnel ainsi que la présentation du magasin dans lesquels Zolautilise le regard de Denise pour décrire Paris et le Bonheur des Dames, donnant un avis positif au lecteur sur celle-ci: le lecteur est en accord avec elle-même et avec sa vision du magasin.

La description progressive et pointue dumagasin, autant intérieur qu'extérieur accentue la tonalité réaliste qu'utilise Zola tout au long du roman, donnantune analyse raisonnée sur le Bonheur des Dames.

Dans ce passage sont suggérés des personnages importants ainsique les principales idées d'actions futures : Denise embauchée au Bonheur des Dames, Jean et ces aventuresamoureuses, la défaite des petits commerces face au grand magasin et la demande en mariage de Mouret.

Ainsi,dans cet incipit du roman se trouvent tous les éléments formant l'histoire elle-même.Tout au long de ce texte, Zola utilise le regard de Denise pour décrire ce qui l'entoure, sans pour autant adopterune focalisation interne.

Au contraire, Zola utilise un point de vue omniscient, pour pouvoir donner une multituded'opinion, selon les personnages.

Ainsi, si ni Denise, ni Mouret n'est la personnage principal, ne peut-on pas penserque ce rôle est attribué au Bonheur des Dames lui-même ?. »

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