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CONVAINCRE, PERSUADER ET DÉLIBÉRER - La peine de mort en accusation

Publié le 18/01/2020

Extrait du document

La peine de mort en accusation

Documents

A-Victor Hugo, Le Dernier Jour d’un condamné, XXVI, 1829.

B-Victor Hugo, Les Châtiments, VII, 5, 1853.

C - Albert Camus, Réflexions sur la guillotine, 1958.

►Vous répondrez d’abord à la question suivante.

Question (4 points)

Vous direz en quoi ces trois textes mettent en œuvre une stratégie argumentative différente. Votre réponse n’excédera pas 30 lignes.

►Vous traiterez ensuite un de ces sujets au choix.

Commentaire (16 points)

Vous commenterez le texte extrait des Châtiments de Victor Hugo (document B).

Dissertation (16 points)

En vous appuyant sur le corpus proposé, sur les œuvres que vous avez étudiées au cours de l’année ainsi que sur vos lectures et votre culture personnelles, vous vous demanderez quel rôle la littérature peut avoir dans les débats d’idées.

■ Écriture d’invention (16 points)

À l’âge adulte, Marie, la fille du condamné (document A), écrit une lettre au président du tribunal qui a prononcé la sentence contre son père. En variant les arguments et les registres, elle dénonce la peine capitale. Vous rédigerez cette lettre ; vous la signerez du seul nom de Marie. Cette lettre comportera un minimum de deux pages.

« SUJET • Écriture d'invention (16 points) À l'âge adulte, Marie, la fille du condamné (documentA), écrit une lettre au président du tribunal qui a prononcé la sentence contre son père.

En variant les arguments et les registres, elle dénonce la peine capitale.

Vous rédigerez cette lettre ; vous la signerez du seul nom de Marie.

Cette lettre comportera un minimum de deux pages.

!1!.füi!::iij:ip·• Un homme incarcéré et condamné à mort pour des raisons inconnues du lecteur attend son exécution.

Il est dix heures.

Ô ma pauvre petite fille! encore six heures; et je serai mort! Je serai quelque chose d'immonde qui traînera sur la table froide des amphithéâtres ; une tête qu'on moulera d'un côté, un tronc qu'on dis- 5 séquera de l'autre; puis de ce qu'il restera, on en mettra plein une bière 1, et le tout ira à Clamart2.

Voilà ce qu'ils vont faire de ton père, ces hommes dont aucun ne me hait, qui tous me plaignent et tous pourraient me sauver.

Ils vont me tuer.

Comprends-tu cela, Marie ? Me tuer de sang-froid, en céré- 10 monie, pour le bien de la chose ! Ah ! grand Dieu ! Pauvre petite ! ton père qui t'aimait tant, ton père qui baisait ton petit cou blanc et parfumé, qui passait la main sans cesse dans les boucles de tes cheveux comme sur de la soie, qui prenait ton joli visage rond dans sa main, qui te faisait sauter sur ses genoux, et le soir joignait 1s tes deux petites mains pour prier Dieu ! Qui est-ce qui te fera tout cela maintenant? Qui est-ce qui t'aimera? Tous les enfants de ton âge auront des pères, excepté toi.

Comment te déshabitueras-tu, mon enfant, du Jour de l'An, des étrennes, des beaux joujoux, des bonbons et des baisers ? Comment te 20 déshabitueras-tu, malheureuse orpheline, de boire et de manger? Oh! si ces jurés l'avaient vue, au moins, ma jolie petite Marie! Ils auraient compris qu'il ne faut pas tuer le père d'un enfant de trois ans.

Et quand elle sera grande, si elle va jusque-là, que deviendra+elle ? Son père sera un des souvenirs du peuple de Paris.

Elle rougira de moi et CONVAINCRE, PERSUADER ET DÉLIBÉRER• SUJET· 1 ·158. »

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