Dans quelle mesure pouvez-vous affirmer avec J. Calvet que « Si Polyeucte est la plus parfaite des tragédies c'est peut-être d'abord parce que le métier y est d'une adresse achevée » ?
Publié le 29/03/2014
Extrait du document
«
CORNEILLE
il est naturel que Félix, pour gagner les bonnes grâces du favori
de l'empereur, s'empresse d'organiser au plus vite la cérémonie qu'il exige.
Dans l'exécution sommaire de Néarque, le même
Félix voit à la fois une occasion d'affirmer sa fermeté et son loyalisme et le moyen peut-être de faire fléchir Polyeucte.
Enfin,
la démarche tentée par Sévère en faveur du condamné décide le gouverneur, qui craint un piège, à précipiter le supplice de son gendre, et l'illumination de Pauline est sur-le-champ provoquée par la mort du martyr.
Cette succession de péripéties, qui s'appellent les unes les autres selon une logique pressante,
confère à l'action un rythme haletant.
L'unité d'action En dépit des apparences, Corneille respecte
aussi l'unité d'action.
Sans doute a-t-on cru découvrir que dans Po!yeucte l'action était double et que Je roman de Sévère et de Pauline se développait en marge de
l'ascension de Polyeucte vers le martyre.
Or en réalité 1 'action est complexe mais rigoureusement unifiée, et toutes les péripéties
de l'action secondaire exercent une influence déterminante sur la
progression de l'action principale.
C'est l'arrivée de Sévère et le sacrifice auquel elle donne lieu qui offrent à Polyeucte l'occasion d'affirmer sa foi intransigeante en brisant les idoles.
C'est la
présence de Sévère qui empêche Félix de pardonner à son gendre
et c'est encore la démarche de Sévère en faveur de celui-ci qui
J'amène à précipiter l'exécution.
Enfin le comportement de Pauline à l'égard de Sévère, la manière dont elle se détache
progressivement de lui, permettent de mesurer par contraste la
place grandissante que prend Polyeucte dans son cœur.
En un mot l'action secondaire, loin de disperser l'intérêt, contribue au contraire à le renforcer et à l'éclairer.
li.
LES CONVENTIONS
Les confidents Corneille sait utiliser avec un égal bonheur « l'arsenal » des conventions généralement en usage dans la tragédie classique.
C'est ainsi que les confidents, qu'on accuse assez souvent à bon droit d'être des caractères sans consistance et dont l'intérêt essentiel est de permettre
aux personnages principaux de s'épancher devant eux, possèdent au contraire dans Polyeucte un certain relief.
Albin n'est pas seulement Je « messager » chargé d'annoncer ponctuel
lement les principaux événements qui se passent en dehors de
la scène ;
il témoigne dans ses entretiens avec Félix d'un esprit.
»
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