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DE L'ESCLAVAGE DES NEGRES - Montesquieu

Publié le 22/02/2012

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esclavage
Introduction Cette page très célèbre est tirée de l'Esprit des Lois. Il s'agit, à partir d'un fait historique, la traite des Noirs et le commerce triangulaire, de dénoncer un abus particulièrement criant de l'Ancien Régime : l'esclavage, lequel ne sera supprimé qu'en 1794, pour être immédiatement rétabli en 1802. Il ne sera définitivement supprimé qu'en 1848. La dénonciation de l'esclavage repose sur une argumentation en 9 points. Mais en réalité, cette argumentation est entièrement antiphrastique, c'est-à-dire que l'auteur fait semblant de défendre l'esclavagiste, au moyen d'arguments absurdes et inadmissibles qui s'auto détruisent. Après avoir rapidement étudié le type de texte, nous examinerons sa structure et la valeur de l'argumentation.
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« En apparence, l'argumentation paraît complète et solide. C.

La valeur de l'argumentation Un examen même rapide de l'argumentation fait apparaître que le raisonnement est constamment vicié (sans valeur).

Les arguments sont inadmissibles et révélateurs de la mauvaise conscience des esclavagistes.

Ils se réduisent à trois : a.

La nécessité de remplacer la main d'oeuvre amérindienne b.

Le souci de rentabilité c.

Le faciès. Les deux premiers arguments servent à dénoncer l'égoïsme des esclavagistes. Le premier se réfère au massacre des Indiens par les Espagnols : un crime, le génocide, sert à justifier un autre crime, la mise en esclavage.

A cet égard, « ils ont dû » (ligne 3) est particulièrement ironique : il fait apparaître le cynisme des Occidentaux (mépris de la morale). Cela est confirmé par le deuxième argument tout aussi odieux : il est faux.

Les hommes sont considérés comme des objets (ligne 4 « pour s'en servir ») et on les méprise. Les quatre arguments suivants sont racistes : Montesquieu dénonce les préjugés. L'argument n° 3 n'a aucune valeur intellectuelle ; il est utilisé par les racistes de tous les temps et de tous les pays.

Le quatrième est simpliste : il fait appel à la symbolique médiévale des couleurs.

En effet, le noir représente le Mal, par opposition au blanc qui représente le Bien.

La race noire descendrait de Cham, maudit par Noé. Le cinquième est sans intérêt : c'est de l'ironie bouffonne avec une astuce sexuelle.

Le sixième est un ragot de Diodore de Sicile (historien grec) sur les Égyptiens. Le septième argument se retourne contre ses auteurs : il fait apparaître leur soif de l'or, ce qui n'est pas une marque de civilisation.

En plus, c'est un préjugé ethnocentrique.

On peut même comprendre que les Noirs, contrairement aux Blancs, ne sont pas corrompus par le luxe. Le huitième argument montre simplement la mauvaise conscience des négriers et la contradiction radicale entre le christianisme et l'esclavagisme. C'est à ce moment que le texte bascule et que Montesquieu jette le masque de l'humour froid pour laisser place à son indignation. Le neuvième argument désigne les responsables : ce sont les souverains européens qui, par intérêt et indifférence aux sentiments humains laissent pratiquer l'esclavage. Les deux derniers mots du texte dévoilent à ceux qui n'auraient pas encore compris le vrai sentiment de Montesquieu : la pitié.

Nous sommes donc en présence d'une contreargumentation particulièrement efficace, où rien ne tient.

La critique est morale, religieuse, politique et surtout intellectuelle : en général, moins un argument a de valeur, plus on. »

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