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De nombreux écrivains ont parlé dans leurs oeuvres de la solitude. En confrontant votre expérience personnelle de la solitude avec ce qu'en ont dit ces écrivains — ou, si vous voulez, ces auteurs, car vous pouvez emprunter des exemples au cinéma ou à la chanson — vous tenterez de distinguer et de classer les différentes significations du mot solitude. Vous mettrez en évidence les agréments, l'utilité, les dangers de la solitude.

Publié le 01/02/2011

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Introduction • La solitude goûtée par ceux qui : — recherchent paix, sécurité, liberté ; — désirent se retrouver eux-mêmes. • En opposition beaucoup cultivent le « divertissement « (sens Pascalien). Première partie : Dangers de la solitude • imposée : punition (cachot - cellule) ou exil, abandon. • incompréhension (poète ; artiste ; puissant ; détenteur d'l Connaissance) ; • incommunicabilité ; • frustration ; •« Quelles solitudes que ces corps humains)) (Musset). Deuxième partie : Mérites de la solitude • Echapper aux entraves de la collectivité, au fardeau de l'Autre. • Solitude à 2 (amour - amitié) ou en petit groupe (famille). • Besoin de liberté, d'être « maître de soi «. • La vie collective fait perdre le Temps, la retraite, gêne l'imagination, la création. • La solitude inspiratrice de l'artiste. nécessaire au chercheur apporte le silence fécond. • La solitude systématique (Rousseau) < solitude originelle. Conclusion • Est-elle inadaptation ? orgueil ? égocentrisme ?

« présence même qui accentue la solitude où ils le contraignent et qui se double de peur ou de désespoir.

Tels Poil deCarotte si seul, si écrasé, en pleine famille (J.

Renard), Jacques Thibault muré dans sa révolte solitaire contre unpère sévère, orgueilleux, qui ne le comprend absolument pas (Les Thibault de Roger Martin du Gard), ThérèseDesqueyroux à la destinée sans issue et tragiquement solitaire, « renfermée » dans l'horreur que lui inspirent sonmari, son milieu, sa tentative de crime, héroïne à laquelle « rien ne peut arriver de pire que cette indifférence, cedétachement total qui la séparent du monde et de son être même.

Oui, la mort dans la vie...

; ...sa solitude lui estattachée plus étroitement qu'au lépreux son ulcère : « Nul ne peut rien pour moi ; nul ne peut rien contre moi ».(Mauriac : Thérèse Desqueyroux) Non moins vaste et désespérante est la solitude du poète ou de l'artiste, seulsinitiés et livrés en pâture aux profanes qui, ne pouvant le suivre, le haïssent ou le persécutent : « Hélas ! je suis, Seigneur, puissant et solitaireLaissez-moi m'endormir du sommeil de la terre ! » s'écrie Moïse (Vigny : Poèmes antiques et modernes).

A partir du moment, en effet, où il a détenu la Connaissance,les autres « se sont dit : « Il nous est étranger »; ils n'ont plus osé que se prosterner à ses pieds et le regarder àdistance de loin et depuis «[Il a] marché devant tous, triste et seul dans [sa] gloire » Tantôt c'est la solitude orgueilleuse de l'aigle royal des romantiques ou du Condor de Leconte de Lisle, ou bien celledouloureuse, symbolique, de l'Albatros ou du Cygne de Baudelaire (Fleurs du Mal et repris dans l'Etranger des PetitsPoèmes en Prose) : « Exilé sur le sol au milieu des huéesSes ailes de géant l'empêchent de marcher ». Pour tous, exilés, blessés de la vie, la solitude est une souffrance supplémentaire, comme l'exprime Mallarmé, ce «hanté » de l'Ennui, du dégoût, de la monotonie et de la laideur quotidiennes (L'Art).

Que dire de la solitude dansl'Amour, au moment de la séparation (Bérénice de Racine) ; de la solitude même d'un amour partagé, car y a-t-iljamais accord absolu ? de celle intensément cruelle et tragique quand l'amour est unilatéral ? les héros et héroïnesraciniens en sont la preuve constante (Hermione dans Andromaque, Phèdre, Mithridate...) Ce n'est d'ailleurs que lapréfiguration de toute solitude humaine obtenue dans l'amertume de l'incommunicabilité : qui comprend Hamlet, sedébattant seul dans ses hésitations, pas même Ophélie, abandonnée elle aussi à sa solitude ; qui — même pasPhilippe Strozzi — arrive à se rapprocher seulement de Lorenzaccio...

et Musset lui-même n'est-il pas en proie à unesolitude désespérante ? « Quelles solitudes que ces coeurs humains ! » soupire son Fantasio. *** Ainsi la solitude peut devenir un sentiment pénible d'abandon, quand nous ressentons d'autant plus le besoin desautres, qu'ils se détournent de nous ou qu'une incompréhension réciproque s'établit.

Mais par contre, quelle voluptépeut goûter celui qui la recherche et l'atteint ! « Enfin seuls ! » est le cri des amoureux, car la solitude peut-êtrevécue à deux ou à quelques-uns.

C'est celle dont rêve Phèdre qui s'écrie :« Dieux ! que ne suis-je assise à l'ombre des forêts ! » ...avec celui qu'elle aime et qui l'aimerait...

C'est l'asile des 2Pigeons (La Fontaine) « qui s'aimaient d'amour tendre » et que veut préserver celui qui en goûte réellement lecharme : « Voulez-vous quitter votre frère ?»gémit-il à l'adresse de l'aventureux qui veut rompre cette solitude des deux amis.

C'est celle du nid familial, préservédes ingérences extérieures, pas tellement le foyer que peint Hugo dans 0 Souvenirs (Contemplations), car une faille(l'infidélité de Mme Hugo, puis de Victor lui-même) y rompt le fragile équilibre nécessaire à la solitude de toutgroupement ; mais celui, si parfait, de la famille de Lamartine, « Quand la maison vibrait comme un grand cœur de pierreDe tous ces coeurs joyeux qui battaient sous ses toits ! »(La Vigne et la Maison) Plus fréquente cependant est la solitude goûtée d'un être seul, loin de l'intrusion de l'Autre, quel qu'il soit.

VoiciRousseau, racontant à M.

de Malesherbes (3e Lettre) ses manœuvres pour échapper à l'intrus possible : « ...je mehâtais de dîner pour échapper aux importuns [...].

Avant une heure [...] je partais par le grand soleil, pressant lepas dans la crainte que quelqu'un ne vînt s'emparer de moi avant que j'eusse pu m'esquiver ; mais quand une foisj'avais pu doubler un certain coin, avec quel battement de cœur, avec quel pétillement de joie je commençais àrespirer, en me sentant sauvé, me disant : « Me voilà maître de moi pour le reste de ce jour ! ».

Tous les termesutilisés montrent que Rousseau est comme prisonnier des Autres ; c'est vers la liberté qu'il fuit ; lorsqu'il a échappé. »

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