Discours et récit chez Maupassant

LE DISCOURS, NÉGATION DE L'ÉCHANGE

LA PAROLE À SENS UNIQUE. Chez Maupassant, le discours permet davantage de caractériser la psychologie du locuteur que d'établir l'échange. Les paroles de M. et Mme Dufour s'intègrent dans le récit et complètent la description du couple. Le mari (p. 128, CF, p. 96) demande l'avis de sa femme : il ne prend aucune déci¬sion. Plus loin (p. 130. 0E, p. 98). l'épouse exige que son mari la pousse.

LA PAROLE BÊTE. Pour Maupassant, la parole bête se borne à répéter des faits vides de sens. Le verbe « rosser «, l'exclamation « chouet « dans la bouche de l'employé soulignent les emprunts à la parole stéréotypée : les parlures ( « manières de s'ex¬primer d'un individu «) reproduisent la mode.

LA PAROLE SOCIALE. Le discours établit des relations de convention entre les indi-vidus et se trouve parasité par des représentations conventionnelles. Le langage le plus authentique est celui du corps — en témoigne le déshabillage de M. Dufour et ses « hoquets violents «, plus éloquents que les paroles.