Dom Juan de Molière : Quels sont les différents sens du mot « libertin » et ces emplois dans la pièces ?
Publié le 08/01/2013
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sentiments et me réduit d’applaudir bien souvent à ce que mon âme déteste «. S’il n’est peut-être pas
totalement faux qu’il le craigne, il avoue surtout une obscure fascination pour lui. Sa fascination se lit dans
le fait qu’il le présente dans toute sa démesure et ses excès (que confirme l’usage d’une hyperbole : « le
plus grand scélérat que la terre ait jamais porté«), il insiste également sur le fait qu’il est inconnaissable
et ne peut être comparé qu’au mal suprême, qu’il surpasse d’ailleurs, puisqu’« il (…) vaudrait bien mieux
d’être au diable que d’être à lui «).
De même, il semble l’imiter lorsqu’il emploie un discours savant qu’il maîtrise mal, cherche à se montrer
supérieur à Gusman et propose par son éloge paradoxal du tabac, un éloge évident du plaisir, car même
s’il prête des vertus morales au tabac, le tabac n’a pour seule finalité le plaisir, sa défense du tabac est
donc déjà une défense de la conduite de son maître. D’ailleurs, avant de révéler la personnalité de celuici,
il tente de le défendre (« Non, c’est qu’il est jeune encore, et qu’il n’a pas le courage… «) et de la
cacher avant de la révéler, mais n’est-ce pas une façon pour lui de se protéger car cette scène révèle le
double jeu qu’il joue vis-à-vis de son maître, peut-être le joue-t-il avec tout le monde.
3. La critique implicite de la religion
Les
dévots viennent de faire interdire Tartuffe lorsque Molière écrit et met en scène Dom Juan, il saisira, bien

«
Sganarelle :
Oui
Dom Juan :
Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit.
Sganarelle :
La belle croyance et les beaux articles de foi que voici.
Votre religion, à ce je vois, est donc l'arithmétique
En fait, tout au long de la pièce de Molière, non seulement Dom Juan expose sa conception matérialiste
du monde, mais il refuse le pouvoir de Dieu et s'estime même au-dessus de ses lois.
Dans cette tirade , Dom Juan defend le libertinage de mœurs:
Don Juan (acte III, scène 4)
Songez que la nature est tout ce qui nous mène
Que, malgré la raison, son pouvoir nous entraîne
Que le crime n'est pas si grand qu'on nous le fait
Que tous ces châtiments, dont vous prêchez l'effet
Ne sont bons à prôner qu'à des âmes timides
Que l'on ne doit souffrir rien que ses sens pour guides
Qu'il faut assouvir jusqu'aux moindres désirs
Et n'avoir point d'égard qu'à ses propres plaisirs
Qu’appel ton le libertinage d’esprit et quelles en etaient les
manifestations a l’époque de moliere ?
Le libertinage est un courant de pensée qui naît au XVI ème siècle en Italie avec des auteurs comme
Machiavel puis au siècle suivant en France.
A sa naissance, le libertin est celui qui se libère des
contraintes religieuses et philosophiques.
On parle alors de libre penseur.
On retrouve cette liberté dans
les conversations de salon mais également dans la façon dont les romanciers traitent le récit et refusent
les règles.
Par exemple, dans Jacques le fataliste de Diderot (1774), le lecteur a l'impression de participer
à l' élaboration du roman.
Le libertin ne reconnaît aucune autorité supérieure à celle de sa conscience.
On assiste donc à un
dérèglement des mœurs : cette image correspond à de nombreux personnages de romans libertins.
Ils se
moquent des autres en les séduisant, en les trompant et en les soumettant à leurs seuls désirs, comme le
fait le Don Juan .
Aussi, à l’instar des autres courants de pensée, le libertinage veut s’attaquer à plusieurs aspects de la vie
des hommes pour les modifier en profondeur.
Pour cette raison, il épouse diverses formes.
C’est
pourquoi, au cours des siècles, on parlera de :
v Libertinage moral : Synonyme de donjuanisme et d’épicurisme, il se résume à la recherche des plaisirs
sensuels et sexuels.
v Libertinage social : Il représente
tous les libertins qui contesteront l’ordre politique établi et défendront la liberté d’expression de l’individu
en élaborant des idéaux politiques fondés avant tout sur la tolérance.
v Libertinage scientifique : Ce type de libertinage regroupe les penseurs critiques et sceptiques qui
exigent une démarche rigoureuse dans la recherche.
v Libertinage religieux : Estimé comme le plus dangereux et le plus grave, le libertinage religieux est celui
de tous les « jouisseurs » qui ne croient pas en Dieu.
Pour ces libertins, ancêtres des philosophes des.
»
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