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En quoi la nouvelle Ce jour-là de Vercors peut-elle faire penser à un conte ?

Publié le 15/10/2011

Extrait du document

conte

   Dans cette nouvelle, l’espace dans lequel évolue le petit garçon est ritualisé. L'ensemble des lieux forme une trame dont les différents points se succèdent selon un ordre si prévisible que le petit garçon est attentif à tout changement. Cette perception enfantine nous amène vers le fantastique et même le conte merveilleux. Il est difficile en voyant ce petit garçon qui part en promenade et qui se soucie de petits cailloux, de ne pas penser à Perrault.  Dans un premier temps, nous étudierons les points communs et les différences des personnages de cette nouvelle avec ceux du conte. Dans un deuxième temps, nous rechercherons en quoi les lieux de cette nouvelle sont symboliques. Et enfin dans un troisième temps, nous chercherons quels sont les points symboliques du parcours de la compréhension du lecteur dans cette nouvelle.

conte

« grand méchant loup du Petit Chaperon Rouge.

Ils et le loup représentent dans les deux cas la menace puis la mort.En tant que le lecteur, « ils » nous apparaît comme la Gestapo, la Milice ou les Nazis, qui arrêtent les résistants etles juifs pour les déporter vers les camps de la mort.

La seule différence est que le loup, lui, est seul alors qu « ils »sont plusieurs.« Ils » peut être également mis en parallèle avec les bois, élément typique des contes traditionnels.

Les boisreprésentent l'espace de l'épreuve, le lieu de transition de l'enfance vers l'âge adulte.

La forêt est la nature à l'étatsauvage qui confronte l'homme aux forces obscures.

« Ils » représentent bien les forces obscures, le mal, la foliedes hommes.

La différence est que les bois sont décris dans les contes, alors qu' « ils » ne sont pas décrits, n'ontpas de visage. On peut également remarquer que tout comme le « ils », les lieux de cette nouvelle ont une portée symbolique.L'ensemble des lieux évoqués dans ce texte forme une ligne prévisible : " jardin ", " route ", " la Grande Vue ", " leGrévisaudan ", " le grand rocher ", " les toutes petites maisons ", " les routes comme des égratignures ", " le bord dufossé ", " le rocher de pierre carrée ", " la maison ", " au petit pont, sur la Grisonne ", " le torrent ", " le chemin duhérisson ", " la fontaine de bois ", " le sentier ", " la colline ", " le mur du jardin, les deux mélèzes, la maison, lafenêtre de la cuisine ", " le petit salon ", " la salle à manger ", " la gare », ce parcours est aussi prévisible que celuique le petit poucet retrouve grâce à ses cailloux blancs semés.La maison de la mère peut être comparée à la maison de la mère du Petit Chaperon Rouge.

Dans les deux cas, nousn'avons que peu de détails sur la maison originelle.

Dans les deux cas, cette maison sert de point de départ à unepromenade qui va changer une vie.

On doit se séparer de sa mère physiquement et mentalement pour quitterl'enfance et accéder à l'âge adulte.Mais cette maison est également comparable à la maison de la Grand-Mère du Petit Chaperon Rouge.

Dans ceconte, la maison a pour le Chaperon Rouge une valeur protectrice : dans cette maison fermée, la Grand-Mère est àl'abri de tout danger extérieur, surtout de ceux venant de la forêt.

Mais pourtant, le loup est dans la maison.

LePetit Chaperon Rouge ne flairant pas le danger va entrer et enclencher son destin.

Alors que dans Ce jour-là, le pèreet le petit garçon flaire le danger grâce à la disparition du pot de géranium.

Cela leur permet de modifier leur destin,le père va sauver son fils en le confiant à une voisine.La maison de madame Bufferand peut-être comparée à la maison de la Grand-Mère du Petit Chaperon Rouge.

Lesdeux maisons représentent la protection de l'homme contre la nature sauvage et imprévisible.

Le petit garçon estprotégé dans cette maison de la barbarie, des horreurs du nazisme pour l'instant.Cette maison peut-être comparée aux maisons typiques des contes, isolées, découvertes par les héros suite à delongues heures de marche, d'errance.

Elle peut-être mise en rapport avec la maison des sept nains, qui a fait officede refuge pour Blanche-Neige.

Cette dernière aussi fuit l'atrocité de l'homme : la jalousie perfide de sa belle-mèrequi veut la tuer, l'éliminer.

Dans Hansel et Gretel, la maison est découverte de la même manière.

Mais contrairementà la maison de madame Budderand, la maison découverte semble juste être accueillante, puisque le danger estimminent, à l'intérieur (la sorcière).Lorsque Boucle d'Or est perdue dans les bois, elle aperçoit une maisonnette dont la porte est restée entrouverte.Cette maison est donc accueillante : pas de porte fermée, Boucle d'Or, perdue dans les bois hostiles, n'a plus qu'àse réfugier et à fermer la porte pour se protéger des dangers extérieurs et se sentir en sécurité.

Chez MadameBufferand, la porte n'était pas physiquement ouverte, mais symboliquement.

Madame Bufferand accepte de recueillir(et donc d'ouvrir sa porte) à ce petit garçon qui doit se protéger de la menace de la rue pesant sur lui.Dans le Petit Poucet, les cailloux blancs sont ramassés au bord d'une rivière alors que dans Ce jour-là, les cailloux dupetit garçon proviennent d'un torrent.

On peut donc remarquer la symbolique du torrent : la vie tumultueuse etdangereuse du petit garçon et de son père.

La métaphore du torrent nous indique que le père se dit à lui-même que,quoi qu'il se passe, l'eau sera toujours là , coulera toujours.

La vie continuera d'avancer même si lui, le père, meurt,la vie de son fils pourra s'écouler.

Même si l'eau symbolise la vie qui passe, elle fait ici référence à la barbarie,puisqu'elle est tumultueuse, violente, dangereuse et donc néfaste.

L'eau se heurte à des rochers, elle éclate engouttelettes, elle se déchire, comme la barbarie qui déchire des familles et brise des vies.La fontaine de bois de cette nouvelle peut aussi être mise en rapport avec une fontaine merveilleuse tirée du conte« L'eau de vie » de Grimm, fontaine dont s'écoule de l'eau qui guérit : le père veut « guérir » sa femme , la sauverde la mort. Les points symboliques du parcours de la compréhension du lecteur dans cette nouvellePremièrement, le lecteur ne comprend qu'à la fin pourquoi le petit garçon nous parle du pot de géranium.

Au débutde l'histoire, cela ne semble être qu'un détail insignifiant.

Mais à la fin, on comprend toute l'importance de ce détail.Ce simple pot de géranium est en fait un signal qui permet au lecteur que le danger est imminent, que l'histoire vabasculer.

En revenant de la promenade, le père et le petit garçon constatent que le pot a disparu « Le pot degéranium...

il n'y était plus.

Le petit garçon vit tout de suite que le pot de géranium n'était plus à la fenêtre de lacuisine.

» Cela nous permet à nous lecteur, que ce pot était un signal de danger : on peut en déduire que le pèreest un résistant et que le géranium est un message codé.

On comprend ici que le pot ayant disparu cela signifie quele réseau ou le résistant ont été démasqués ou dénoncés.

Le père et l'enfant sont donc en danger, ils ne peuventplus retourner dans ce lieu qui a été découvert.

Un second détail nous précise que le père est un résistant : « Ildisait tout le temps " c'est ma faute, c'est ma faute ! " ».

Le père culpabilise car le résistant c'est lui et si sa femmea été arrêtée c'est à cause de lui, de son activité, de son engagement dans un réseau.

Par son engagement, il amis sa famille en danger.A la fin du texte, Vercors nous fait comprendre de façon implicite que la mère puis le père vont être conduits versun camp de concentration « Madame Bufferand parlait de la gare.

Oui, disait-elle, oui, lui aussi : il cherchait àapercevoir sa femme dans un compartiment, ils l'ont reconnu.

».

Comme nous le savons tous, les juifs, lesrésistants, les opposants au régime nazi ont été transportés dans camps de concentration par des trains.

Ici les. »

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