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Est-il possible de réduire à l'unité tout ce que recouvre le mot Romantisme en France ?

Publié le 20/08/2012

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La Nature n'est plus seulement un décor, comme cela était vrai dans le classicisme mais c'est aussi un sujet duquel on a envie de parler, de s'extasier devant. La Nature est un refuge pour l'écrivain qui recherche la solitude. Il s'agit alors de s'éloigner de la ville, du matérialisme naissant pour retrouver son moi intérieur. Le paysage est le lieu par excellence où l'on cherche à capter son propre reflet. À travers la Nature, on recheche aussi le repos, le calme loin de la cacophonie de la ville. L'ailleurs est un thème aussi grandement utilisé pendant le Romantisme français, notamment dans les récits de voyage, qui décrivent une Nature plus exotique.  Même si sans aucun doute, la Nature est une des thématiques les plus importants et les plus récurrentes du Romantisme en France, on voit aussi apparaître la thématique de la ville, de la mise en scène de la vie moderne. Avec l'essort de paysages urbains, on assiste à la naissance des villes tentaculaires comme Paris. Paris est le décor des romans romantiques comme par exemple “Le père Goriot” de Balzac. Le personnage principal, Rastignac, s'aventure dans le Paris mystérieux, tortueux afin d'obtenir ce qu'il cherche. L'originalité du Romantisme vient dans le fait de faire entrer la vie contemporaine dans la littérature. On s'attache alors à décrire la vie moderne qui est en train de naitre. C'est d'ailleurs le but que se donne Baudelaire dans son recueil de poésie “Les Fleurs du Mal”, publié en 1857. Baudelaire dit “La modernité c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable”. On remarque donc deux grandes thématiques qui paraissent opposés servant de décor.

« Les mémoires, quant à eux, retracent une subjectvité.

Il ne s'agit plus d'un compte rendu journalier, mais plutôt d'un récapitulatif tardif d'une partie de sa vie.

Il s'agitpresque d'une confession de sa personne.

Chateaubriand en est le grand représentant: il a passé presque toute sa vie à écrire ses mémoires dans tous les domaines(militaire, littéraire, politique...) On peut citer aussi les “Mémoires” de Bésenval, “Mémoires”de Norvins, “Mémoires” de Madame de Staël”... Le roman personnel se rapproche beaucoup des deux genres cités auparavant.

Il diffère dans le fait qu'il présente cela comme fiction, d'où l'appellation roman.L'histoire est romancé, dramatisé mais le héros est considéré comme l'alter-ego de l'auteur.

“René de Chateaubriand” publié en 1802 fait parti de ce genre là, aumême titre que “Les confessions d'un enfant du siècle” de Musset, publié en 1836.

Nous retrouvons toutes ces idées aussi dans la poésie: il est vrai que tous lespoètes, depuis la nuit des temps, parlent à la première personne et expriment leurs sentiments à travers la poésie.

Cependant, c'est en 1820 avec “Les méditationspoétiques” de Lamartine que la poésie devient un moyen d'expression de la subjectivité à part entière. “Je suis le premier qui ai fait descendre la poésie du Parnasse, et qui ai donné à ce qu'on nommait la muse, au lieu d'une lyre à sept cordes de convention, les fibresmêmes du coeur de l'homme, touchées par les innombranles frissons de l'âme et de la nature”.

Lamartine. Comme nous venons de le dire, c'est une littérature tournée, ou repliée sur soi-même, sur le moi intérieur de chacun.

L'homme cherche à mieux se connaître et pource faire, il a besoin d'entreprendre un voyage intérieure et solitaire.

C'est une caractéristique indiscutable du Romantisme français.

Pourtant, on fait aussi face à dessignes contraires à ce repli sur soi.

En effet, c'est aussi une littérature tournée vers l'extérieur, vers le monde et vers la société.

Certains auteurs prennent plutôt partipour l'objectivité; c'est surtout dans le réalisme que l'on retrouvera ce besoin d'objectivité; notamment dans le courant que l'on nomme “réalisme objectif”.

L'apogéede ces nouvelles idées se fait avec Flaubert et la publication de son plus grand roman “Madame Bovary” en 1857.

On recherche alors un certain idéal d'objectivitédans le but de montrer la réalité telle qu'elle est, tel qu'on la perçoit.

On doit ce changement au triomphe des sciences, qui croient pouvoir trouver une explication (oudu moins une théorie) sur tout.

Il s'agit d'exposer les faits et d'en respecter l'objectivité.

Le romancier ne juge pas, il expose juste les faits; il peint les choses telles qu'illes voit. À mesure que le temps passe, les français de l'époque voient apparaître les premiers “best sellers”.

Avec l'essort de l'imprimerie, la culture de masse est facilitée:naissance d'une littérature dite populaire.

Un des plus grand succès de l'époque revient à l'écrivain Eugène Sue avec son roman “Les mystères de Paris”; roman-feuilleton publié entre 1842 et 1843 dans le journal “Le journal des Débats”.

Il est vrai que ce roman a tenu en haleine des milliers de lecteurs pendant plus d'un anet même si on oublie souvent de les citer parmis des grands tels que Balzac, Stendhal et Flaubert, il a eu une place unique dans ce genre littéraire.

Il faut aussi direque la société est en plein changement; c'est aussi l'époque où va avoir lieu l'ouverture des premiers grands magasins, comme le décrit si bien Zola dans son fameuxroman “Au bonheur des dames”. Nous ne pouvons pas dénier l'existence d'une nouvelle culture de masse de la part de cette nouvelle société changeante; cependant, nous retrouvons aussi unelittérature à caractère élitiste, destiné à un public visé, généralement de la haute société (la Bourgeoisie par exemple).

Le poète rejette la foule, décide de s'isoler et dese renfermer sur lui même pour produire une littérature pour quelques inités, quelques chanceux.

Le plus grand représentant de cette idée est le romancier et poèteGérard de Nerval. Dans le romantisme se trouve aussi un profond idéalisme.

Les écrivains romantiques cherchent à travers leur “moi” intérieur de nouveau idéaux.

C'est d'ailleursnormal vu les énormes changements qui se sont produits et ne cesse de se produire durant le siècle.

On assiste à une crise des idéaux et c'est à travers et grâce à leursécrits que les romantiques tentent de retrouver un idéalisme perdu.Pourtant, c'est une tâche difficile dans une société qui se rapproche de plus en plus du matérialisme.

Naissent la commercialisation et la mercantilisation de la vie etde l'art.

Beaucoup d'écrivains de l'époque placent leurs histoires dans un contexte de vie matérialiste de laquelle l'homme a dû mal à s'échapper.

Par exemple, dansl'excellent roman de Flaubert, Madame Bovary se retrouve ruinée; pourtant, elle ne peut s'empêcher d'acheter, de gaspiller l'argent qu'elle n'a pas.

C'est cette nouvellesociété moderne qui a apporté un matérialisme sans scrupule, qui ne se préoccupe que des intérêts financiers.

D'ailleurs, beaucoup d'écrivains se sont prononcés sur laquestion.

Même l'art devient un objet, un produit de consommation. “L'argent fait tout, la monnaie c'est la vie”.

Balzac On retrouve deux autres positions, complètement opposées et découlant du Romantisme.

Il s'agit de deux positions esthétiquement différentes.

D'un côté unoptimisme humaniste, qui fait confiance au pouvoir régénérateur de la science, de l'art et de la religion.

L'homme est vu comme capable de contrôler son destinindividuel et collectif.De l'autre côté, un scepticisme désenchanté qui renonce aux engagements socialistes et politiques.

Il s'agit donc d'un repli vers les espaces de l'intériorité et lesécritures tragiques du moi.

Ce scepticisme est aussi lié à un déterminisme philosophique.

C'est une nouvelle attitude “moderme”; c'est le romantisme du refus dont lereprésentant est Gérard de Nerval.

Ce scepticisme apparaît notamment après la deuxième révolution de juin 1848.

L'assemblée constituante de l'époque décided'écraser la révolution en donnant plein pouvoir au général Cavaignac; qui fera un coup d'état deux ans plus tard et proclamera un nouvel Empire.

Ceci suppose lafin de l'illusion démocratique.

Cet événement provoque une grande déception chez tous les romantiques.

Cette désillusion est synonyme de désespoir et descepticisme.

Le Romantisme vivra quelques années de repli sur soi et postule pour l'indifférence de l'artiste (on se trouve dans la troisième partie du Romantisme). Dans le romantisme français, on assiste à deux positions contradictoires à propos de la croyance de l'utilité de la littérature et de l'art en général.

Certains écrivainspensent que la littérature a une fonction sociale, qu'elle doit jouer un rôle pour la société contemporaine.

L'art en général, doit se mettre au service du progrès social.Lamartine, par exemple, était convaincu que le poète avait un rôle à jouer par sa plume et par l'action politique.

D'ailleurs, il s'engagera personnellement dans unecarrière politique et sera élu président en 1848. “La poésie sera de la raison chantée, voilà sa destinée pour longtemps; elle sera philosophique, religieuse, politique, sociale, comme les époques que le genre humainva traverser...” (Lamartine, Des destinées de la poésie, 1834). “L'art pour l'art peut être beau, mais l'art pour le progrès est plus beau encore.

Rêver la rêverie est bien, rêver l'utopie est mieux...” Victor Hugo. “L'art est utile? Oui.

Pourquoi? Parce qu'il est l'art”.

Baudelaire Contraires à cette idée, d'autres se manifestent à faveur de ce que l'on appelle “l'art pour l'art”.

Pour eux, l'art ne doit avoir aucune utilité sociale car c'est une purerévolte contre la société (ces idées sont réunis par le groupe de jeunes artistes révoltés et marginés de “la bohème littéraire”).Les hommes romantiques, dégoutés et privés de tout se réfugient dans l'art et portent leur idéal dans le culte de l'Art.

L'art devient alors presque une religion.

L'Art seveut religion commune de tous ceux qui cherchent à atteindre le Beau.

L'art pour l'art est aussi représenté par un mouvement littéraire que l'on surnomme “LeParnasse”.

C'est un mouvement qui apparaît en 1852 avec Theophile Gautier, Leconte de Lisle, Hérédia, etc...Ce mouvement se proclame pour l'art pour l'art ets'oppose radicalement à l'art pour le progrès.

Ils insistent sur l'inexistence de l'inspiration.

La seule vocation de l'art est celle de créer la beauté.. »

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