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ETUDE D'UNE SAISON EN ENFER A TRAVERS DEUX TEXTES : JADIS… (Premier poème du recueil) et NUIT DE L'ENFER d'Arthur Rimbaud

Publié le 19/08/2012

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rimbaud

On peut remarquer que la dualité intérieure de Rimbaud se marque par l'opposition entre catholicisme et satanisme : Satan, Ferdinand, court avec les graines sauvages…Jésus marche sur les ronces purpurines sans les courber. Je me crois en enfer donc j'y suis. C'est l'exécution du catéchisme…Le surnaturel ou spirituel est omniprésent : sorcières, démon, Satan, Jésus, Dieu, Seigneur, concert spirituel, magies, enfer…  On assiste alors à un Rimbaud en grand duel intérieur. C'est comme si une partie de lui avait conservé ce qu'il nomme sa sale éducation d'enfance, sa culture catholique, les fondements bibliques, et les principes moraux, alors qu'une autre partie de lui s'acharne à détruire toute valeur, à fuir l'ancienne Beauté, à inverser tout fondement.  Pour résumé, une partie est conservatrice et l'autre est révolutionnaire (et révolutionnaire au sens le plus extrême). Ce combat intérieur est symbolisé par une sorte de lutte entre Dieu (l'ancienne Beauté) et Satan (la violence, la nouvelle Beauté): c'est une lutte poétique spirituelle.  Mais, cette lutte, ne va-t-elle pas jusqu'à la folie ? (ma vie ne fut que folie douce, c'est regrettable).

rimbaud

« 1) Paradoxe : un nouveau monde désiré mais infernal, mais souffrant : C'est Rimbaud qui a fait appel aux fléaux, au feu, au crime etc.: il s'est mutilé lui-même : un homme qui veut se mutiler est bien damné.En fait, comme exposé auparavant, il a repoussé la beauté pour remettre sa vie aux mains de ses démons et il souffre terriblement de ses propres violences : pitié !Seigneur.

Je meurs de lassitude.

Je m'en vais au vers, horreur de l'horreur ! Ce poison, ce baiser mille fois maudit ; mais cher Satan, je vous en conjure une prunellemoins irritée, assez ! etc.Arthur vit donc, avec omniprésence, un duel intérieur qui se reflète dans bon nombre de ses poèmes.

Il désire l'enfer mais souffre terriblement, ce qui est trèsparadoxal car un désir assouvi est rarement une souffrance.

On pourrait penser que s'il est si violent et si révolté, c'est surement parce qu'il souffre constamment.

Ets'il souffre constamment, c'est parce qu'il n'a pas atteins la Beauté.Cette opposition entre envie de violence et de révolte et, souffrance et envie de Beauté est flagrante lorsque Rimbaud oppose Satan à la religion Chrétienne. 2) Un concert spirituel comme révélateur d'une dualité : On peut remarquer que la dualité intérieure de Rimbaud se marque par l'opposition entre catholicisme et satanisme : Satan, Ferdinand, court avec les grainessauvages…Jésus marche sur les ronces purpurines sans les courber.

Je me crois en enfer donc j'y suis.

C'est l'exécution du catéchisme…Le surnaturel ou spirituel estomniprésent : sorcières, démon, Satan, Jésus, Dieu, Seigneur, concert spirituel, magies, enfer…On assiste alors à un Rimbaud en grand duel intérieur.

C'est comme si une partie de lui avait conservé ce qu'il nomme sa sale éducation d'enfance, sa culturecatholique, les fondements bibliques, et les principes moraux, alors qu'une autre partie de lui s'acharne à détruire toute valeur, à fuir l'ancienne Beauté, à inverser toutfondement.Pour résumé, une partie est conservatrice et l'autre est révolutionnaire (et révolutionnaire au sens le plus extrême).

Ce combat intérieur est symbolisé par une sorte delutte entre Dieu (l'ancienne Beauté) et Satan (la violence, la nouvelle Beauté): c'est une lutte poétique spirituelle.Mais, cette lutte, ne va-t-elle pas jusqu'à la folie ? (ma vie ne fut que folie douce, c'est regrettable). 3) Plus qu'une dualité : un poète possédé schizophrène ? Dans le prologue et dans nuit de l'enfer certes, la dualité est fortement exposée mais, plus encore, il se fait une opposition comme une double identité du poète : unesorte de dialogue entre deux poètes fondamentalement différent : le poète innocent capable d'aimer la Beauté et de songer à rechercher la clef du festin ancien et, unpoète violent, cynique, ironique et moqueur désirant l'enfer, qui injurie la Beauté et qui se moque de lui et du monde.Beaucoup d'exemples expriment ces propos.

Dans nuit de l'enfer : Un crime vite, que je tombe au néant de par la loi humaine (poète violent) qui s'oppose à Tais-toi,mais tais-toi !...c'est la honte, le reproche …C'est comme un véritable échange entre deux personnes.

D'ailleurs, ces sortes de dialogues sont repérables par les tirets, etpar une syntaxe rappelant une situation orale : Je devrais avoir mon enfer pour la colère, mon enfer pour l'orgueil,- et l'enfer de la caresse…Mon Dieu, pitié, cachezmoi, je me tiens trop mal ! –je suis caché et je ne le suis pas !Ou encore, dans le prologue : j'ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit (le poète de Beauté) contre, cette inspiration prouveque j'ai rêvé ! (le poète violent)La présence de ce dédoublement de personnalité oppose des regrets, un besoin de ne plus souffrir en retrouvant la Beauté et de sortir des portes de l'Hadès : -Ma viene fut que folie douce, c'est regrettable.

Ah ! Mon château, ma Saxe, mes bois de Saule…Suis-je las ! Ou encore, la charité est cette clé, Ah ! J'en ai trop pris…à uneenvie orgueilleuse de transformer la Beauté qui l'a refusé et qu'il a refusé et donc, de rester encore un peu en enfer: j'ai tous les talents, j'ai un jugement sain et arrêté,je suis prêt pour la perfection…Orgueil.

Veut-on des chants de nègres, des chants de houris ?… On voit donc que le poète est en profonde transformation.

Il est à la recherche d'une nouvelle beauté mais souffre de ne pas avoir accédé à l'ancienne et de l'avoirinjurié et repoussé.

Rimbaud est profondément scindé en deux et est en mutation poétique violente.Cette mutation poétique l'a et le conduit vers un « nouveau monde ». III) L'ACCES A UNE DIMENSION SUPERIEURE : 1) De nouvelles valeurs : Ces poèmes paraissent au premier regard comme une rupture, une révolte, une déconstruction, une folie : le rejet de la Beauté mêlée de violence et souffrance.Mais il ne faut pas oublier que ces poèmes constituent surtout un dépassement des conventions sociales et morales au bénéfice d'un ordre supérieur.En effet, les valeurs traditionnelles sont écartées mais celles de l'enfer sont invoquer pour affronter un nouveau monde enflammée.

Une partie de Rimbaud tient tête àSatan et commande le feu : va, démon ! Mais cher Satan…Les valeurs qu'il prône lui permettent de s'adapter à ce nouveau monde infernal et de se rendre complicedu Diable : O sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié, Orgueil, soyons avare, mon enfer pour l'orgueil etc. 2) Des conventions poétiques rejetées : Par ces poèmes, une harmonie toute nouvelle est créée.

Un rythme, une richesse sonore compense largement l'absence des vers, de rimes, et de formes fixes.Des anaphores dans le prologue donnent l'impression qu'il reste comme des traces de vers : je me suis armé contre la justice, je me suis enfui, j'ai appelé lesbourreaux, j'ai appelé les fléaux… Dans nuit de l'enfer, les phrases ont un rythme précis créant une beauté qui éveille les sens sans que nous n'en ayons comprisentièrement leurs sens : la violence du venin tord mes membres, me rend difforme, me terrasse.

Je meurs de soif, j'étouffe, je ne puis crier : Ici, nous avons deuxphrases scindés en trois et qui se font échos.Des formes de rimes persistent quelque peu : périssant, sang, charité, rêvé… Rimbaud a su créer une harmonie complexe pour des poésies du désordre et du chaos qui renverse les règles établies au profit d'une forme de Beauté plus sauvage etprimitive.

Du moins, c'est se qu'il semble clamer lorsqu'il déclare «je vous détache ces quelques hideux feuillets de mon carnet de damner » ou encore lorsqu'ilquestionne : « veut-on des nègres, des chants de houris ? Veut-on que je disparaisse, que je plonge à la recherche de l'anneau…je ferai de l'or, des remèdes ! Conclusion : Ces deux poèmes marquent une rupture entre un « avant harmonieux » marqué par l'innocence de la Beauté et un présent chaotique à la Beauté novatrice.Ils marquent aussi une scission entre un Rimbaud d' « avant », de l'innocence idéaliste à un Rimbaud nouveau mais en crise identitaire et poétique.

En effet, Rimbaudest scindé en deux personnalités opposées.Néanmoins, ce nouveau et fragile Rimbaud semble être parvenu à son long et déraisonnable dérèglement de tous les sens (cf.

lettre du voyant) mais en passant parles plus grandes souffrances.. »

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