étude linéaire prière à Dieu (Traité sur la tolérance) de Voltaire

« INTRODUCTION Voltaire, écrivain et philosophe emblématique du siècle des lumières est l’auteur de nombreux articles de l’Encyclopédie et de contes philosophiques comme Candide ou l’Ingénu, Toute son œuvre est marquée par son combat contre le fanatisme religieux et la défense de la tolérance. Le Traité sur la Tolérance a été écrit en 1763 par Voltaire suite à l’affaire Calas. Le 13/10/1761, Marc Antoine Calas est retrouvé assassiné dans la maison car on le soupçonne d’avoir tué son fils pour que ce dernier ne se convertisse pas au catholicisme. Voltaire rédige le Traité sur la Tolérance pour contribuer entre autre à réhabiliter la mémoire de Jean Calas, injustement condamné. Le texte étudié est une prière manifestement adressée à Dieu, LECTURE DE L’EXTRAIT Comment cette prière à Dieu est-elle paradoxalement une critique à l’intolérance religieuse ? On peut distinguer trois mouvements dans cette prière.

Un 1er mouvement dans lequel, en apparence, Voltaire s’adresse à Dieu.

Puis un second temps où on verra qu’en réalité ce sont les hommes qui sont visés par Voltaire qui dénonce leur fanatisme et leur intolérance.

Dans le dernier paragraphe, Voltaire appelle les hommes à vivre en paix. Étude linéaire Prière à dieu - Voltaire 1er mouvement : ligne 1 - 4 Début du texte à "...que ces erreurs ne fassent point nos calamités." : Adresse de la prière à Dieu (en apparence). I.

Prière déiste En apparence, il s’agit d’une prière adressés à Dieu... 1.

Présence de Dieu (=> omniprésence divine) -Présence de Dieu dès le titre : "prière à Dieu". L’adresse de la prière à Dieu ("c'est à toi, Dieu").

Cela place le lecteur d’emblée dans l’espace sacré de la religion, du culte. -Dieu est interpellé à la 2ème personne du singulier : "à toi", "te demander.il s’agit bien d’une prière. Reprise anaphorique de "à toi".

Cela valorise la puissance de Dieu. -insistance sur les qualités de Dieu : •son universalité : Dieu de tous … (Voltaire s’adresse à tous les Dieux, pas seulement aux dieux des Chrétiens) => il y a une gradation pour montrer le pouvoir de Dieu, en opposition à la faiblesse des hommes. •L'insistance sur l'infériorité des hommes :"faibles créatures", "imperceptibles", « perdues » Dieu n’est pas à l’origine des maux •sa générosité absolue : "à toi qui a tout donné" , •sa puissance et son éternité : "dont les décrets sont immuables comme éternels" 2.

Petitesse de l’homme Demande humble qui souligne la soumission de l’homme devant dieu : "s’il est permis à de faibles créatures", "oser te demander", "daigne"... C’est une demande universelle, Voltaire s’englobe dans les hommes, ce n’est pas une demande personnelle. Les seuls responsables sont les êtres humains, il utilise un registre pathétique « pitié », répétition du mot « erreur », l’homme est l’unique responsable des maux des hommes Étude linéaire Prière à dieu - Voltaire (Transition) : cette prière est en réalité un appel aux hommes et non à Dieu. Ce 2ème mouvement va critiquer l’intolérance et la religion. 2ème mouvement : ligne 5 – 17 : De "Tu ne nous as point donné un cœur pour haïr..." à "...ni de quoi s’enorgueillir." : II.

Une prière en réalité adressée aux hommes Il y a une contradiction apparente entre ce destinataire et la forme qu’il a donné à ce texte.

En réalité ce texte n’est pas une vraie prière qui s’adresse à Dieu, c’est en fait un texte qui s’adresse aux hommes. Evolution dans l’utilisation des pronoms : de "toi", "tu", "te" (l’adresse à Dieu au début du texte) pour ensuite passer à "nos", "nous" qu’on voit apparaître à plusieurs reprises (Voltaire et les autres hommes) puis « ceux qui » La présence de Dieu disparaît peu à peu pour laisser place aux hommes. Reprise anaphorique « entre tous » x6 => Il y a un effet d’accumulation, d’insistance : ainsi les imperfections des hommes sont tellement importantes qu’il ne semble n’y avoir aucun espoir de changement. 1.

Critique de l’homme intolérant Les hommes sont responsables de la violence : champs lexicaux de la haine, de la violence : "haïr, égorger, persécution, "... Les hommes sont caractérisés par des termes péjoratifs, souvent marqués par la forme négative : « débiles corps, nos langages insuffisants, nos usages ridicules nos opinions insensées » L’expression : "tu ne nous a point donné un cœur pour nous haïr et des mains pour nous égorger" écarte la responsabilité divine pour mettre en avant celle des hommes.

Dieu a donné des capacités aux hommes mais eux les utilisent mal. Étude linéaire Prière à dieu - Voltaire 2.

Une critique des rites catholiques et protestants -L’antithèse ironique qui ridiculise les rites religieux en soulignant leur absurdité « allument des cierges en plein midi »  paradoxe qui crée du ridicule -T’aimer ne détestent pas => d’un côté le CL de l’amour (adressé à Dieu) et de l’autre le CL de la haine (entre les hommes) Voltaire souligne le paradoxe suivant : la volonté de rendre hommage à Dieu qui conduit les hommes à s’entre-tuer. -la reprise anaphorique« de ceux qui » amplifie l’idée d’une intolérance entre les hommes. -La critique de la hiérarchie religieuse est très présente.

Voltaire reproche aux ecclésiastiques leur goût pour l’argent, la fortune et le pouvoir.

Il utilise des périphrases pour désigner cette hiérarchie ecclésiastiques qui sont une manière de la refuser et de la dévaloriser: "ceux dont l’habit est teint en violet" (évêques), "ceux dont l’habit est teint en rouge" (cardinaux)..... »