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Existe-t-il une frontière clairement délimitée entre tragédie et comédie ?

Publié le 09/05/2012

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Dans La Rhétorique ou l'art de parler en 1741, , Bernard Lamy dit « La tragédie et la comédie diffèrent entre elles par la qualité de leur sujet et par les fins différentes que les poètes s'y proposent. (...) La comédie comprend la joie et les surprises agréables, la tragédie renferment la terreur et la compassion. La fin de l'une et de l'autre est d'épouvanter et d'instruire le peuple par des changements de fortune et la punition du crime. « .  A l'époque où l'auteur écrit ces mots, la tragédie genre à l'honneur  au XVIIème siècle perd de son importance et se transforme en une tonalité dramatique, la comédie, elle, est bouleversée par l'apparition du drame bourgeois. Rappelons que   la comédie est une pièce de théâtre ayant pour but de divertir en représentant les ridicules des caractères et des moeurs, et  que  la tragédie, peut être opposer à la comédie car  elle met en scène des personnages de rangs élevés et se dénoue souvent par la mort d'un ou de plusieurs personnages. Alors existe-il une frontière clairement délimité entre tragédie et comédie ou possèdent-ils des points communs ? Dans un premier temps nous verrons comment Lamy qui différencie la comédie et la tragédie, semblant  s'opposer dès leurs origines de part leurs sujets, leurs fins et les sentiments ressentis, proclame cependant que tous deux se réunissent dans leurs volonté d'instruire et de corriger les moeurs . Puis comment, au contraire, comédie et tragédie peuvent avoir les mêmes sujets et susciter les mêmes sentiments alors que  leurs objectifs, eux, différents. Enfin, nous tacherons de voir s'il existe réellement une frontière strictement délimitée entre tragédie et comédie et si leurs points communs et ressemblances ne varient pas plutôt selon les pièces. 

« vices, les tromperies et le mariage notamment.

Quant au lieu, la tragédie se passe dans un endroit assez noble comme despalais, mais la comédie préfère des endroits plus simples ; les lieux communs et les maisons bourgeoises.

La langue,maintenant, se veut plus soutenu dans les tragédies, avec également l'utilisation de vers et d'alexandrins,, la comédie certespeut employer aussi ce langage soutenu toutefois celui-ci se trouve mêlé à celui courant et est écrit le plus souvent en prose.Les fins sont aussi différentes, dans la comédie ;les bons sont récompensés, les ridicules échouent et les amoureux semarient, les personnages sont libres et maîtres de leur destin.

Tandis que dans la tragédie, on termine sur un drame, c'estdonc le plus souvent une catastrophe ; elle est tragique, violente, la tragédie opère ainsi à un renversement du bonheur versle malheur.

En somme, au XVIIe siècle se mettent en place les principes théoriques de la dramaturgie classique, dominée parla séparation des genres et le respect des règles.

Ainsi, tant que sur les personnages, les lieux, la langue et le registre, lacomédie et la tragédie se distinguent clairement.

La comédie se veut plus libre à travers sa forme que dans son contenu.

Ainsiles sentiments éprouvés face à l'assemblage de tous ces facteurs se trouvent aussi différenciés.Ensuite, on trouve une différence de fins et de sentiments éprouvés qui se manifeste à travers les différents registres.

Tousd'abord on a le registre tragique qui domine donc la tragédie, il mêle le combat de la raison et des passions reposant sur laforce de la destinée, de la fatalité, le sentiment de la mort et de l'amour et donc la fin tragique avec des morts, des fous, quiest mise en valeur par un début gai pour que le spectateur soit frappé plus violemment par les accidents sanglants quisurviennent à la fin de la pièce.

Ces catastrophes conduisent à des morts, des pleures et de terribles souffrances.

Ainsi ontrouve une forte présence du lexique du désespoir et le spectateur se retrouve apeuré et triste, remplit de compassion, faceà ce qu'il vient de voir.

En témoigne, la compassion qu'on éprouve devant Phèdre, être machiavélique aimant Hippolyte quiest presque son fils et qui va jusqu'à tuer celui-ci.

Ainsi, Racine écrira dans l'une de ses préfaces qu'il faut à la tragédie deshéros "propres à exciter la compassion et la terreur ».

Mais, dans la comédie, c'est le registre comique qui prédomine, celui-ci repose sur le comique de geste (grimaces, coups, chute...), de mots, de situations avec des situations incongrues ouparadoxales et des personnages grotesques.

Il repose également sur des quiproquos, des malentendus, ou des conjonctionsd'événements.

Tous ces comiques amènent le rire du spectateur qui se trouve associé à la surprise.

Quant à la fin, elle se veutheureuse et débouche à une satire sociale.

Tandis que la fin tragique, comme nous avons pu le voir, est le plus souvent unecatastrophe qui se veut tragique et violente, c'est une clôture de drame causées par de nombreux conflits.

Ainsi, la tragédieopère forcément du bonheur vers le malheur alors que la comédie finit elle sur un bon.

Donc, la comédie amène bien lessentiments de joies et des surprise agréables à travers les différents comiques et la fin heureuse tandis que la tragédieamène ceux de la terreur et de la compassion à travers le destin, la fatalité, la violence, les catastrophes ou encore la mort.Cependant, malgré des sujets, des fins, et des sentiments différents, tous deux gardent le même objectif ; celui d'instruire etde corriger les moeurs.

Ainsi, Euripide disait « je ne le laisse jamais sortir du théâtre que punie et roué ».Tous d'abord,rappelons qu'instruire consiste à faire acquérir des connaissances, amener quelqu'un à se modifier en lui faisant trouver desraisons de le faire.

Pour les Anciens, le théâtre avait pour objectif premier de transmettre des idées et donc d'instruire,rappelons en effet que le théâtre était créé dans le seul but de se jouer durant les cérémonies de Dionysos.

Ainsi, Il semblepouvoir permettre de transmettre les idées des auteurs, qu'elles soient politiques, romantiques et satyriques obligeant ainsile spectateur à réfléchir sur lui-même ou sur la société qui l'entoure.

Reprenons l'exemple de la tragédie de Racine, Phèdre,où nous pouvons voir les relations entre les personnes qui aiment celles de leur famille, à travers cette relation incestueuse,on instruit le lecteur et lui apprend les difficiles étapes de la vie amoureuse auxquelles on doit résister.

Mais la comédieaussi nous permet aussi une réflexion sur des sujets importante ; ainsi dans Le Bourgeois gentilhomme de Molière, celui-cinous montre la déchéance d'un être qui perd petit à petit le sens de la réalité pour se réfugier dans un monde artificiel.

Ainsi,on y voit une véritable critique de la la bourgeoisie à travers la satire.

Le rire va provoquer et nous permettre de nous mettreen distance par rapport au sujet.En somme, tragédie et comédie amènent ce qu'Aristote appelait la catharsis, c'est-à-dire la purgation des sentiments, despassions et la correction des moeurs même si leurs sujets, les sentiments perçus et les fins sont différents.

Cependant, la comédie et la tragédie peuvent avoir les mêmes sujets et peuvent susciter les mêmes sentiments, mais leursobjectifs ne sont pas les mêmes .

En effet, tous d'abord, tragédie et comédie peuvent se ressembler en terme de sujet.Notamment sur la notion de liberté.

Par exemple, on a un renouvellement véritable dans la pièce de Jeune d'Arc représentéà l'Odéon, elle va transgresser les règles de bienséances de la tragédie car celle-ci sera représenté sur le buchet.

La tragédieau 19ème siècle va adopter aussi une certaine souplesse comme le fait si bien la Comédie.

Par exemple, dans la pièce de LeBrun, même si elle se passe dans un seul lieu, il va y avoir plusieurs décors qui vont représenter plusieurs pièce du château.Pierre Le brun va utiliser le mot mouchoir, mot simple qui va faire scandale par sa trop grande simplicité alors que la tragédieemploie un langage noble, ici elle emploie un vocabulaire standard et familier comme la comédie.

On a aussi, Le Mercier quine va pas respecter les unités de lieu dans Christophe Colomb et tout comme la comédie qui peut utiliser un langage noble,la tragédie ici va utiliser un vocabulaire bas.

Le Mercier va également utiliser des figures légendaires : par exemple avec lesMalmenés , on va avoir une désacralisation des grandes figures mythiques, ce qui va provoquer des petits scandales.

Clovis vaapparaître aussi comme une sorte de Tartufe.

Théophile de Viau, dans Les Amours tragiques de Pyrame et Tisbée, va lui, uséni de vraisemblance , en témoigne le dénouement finale, ni d'équilibre.

Il utilise aussi la satire, qu'on trouve fréquemment. »

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