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Francis Ponge (1899-1988), Le Parti pris des choses. Les Plaisirs de la porte

Publié le 06/10/2018

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ponge

Les Plaisirs de la porte

 

Les rois ne touchent pas aux portes.

 

Ils ne connaissent pas ce bonheur : pousser devant soi avec douceur ou rudesse l’un de ces grands panneaux familiers, se retourner vers lui pour le remettre en place, tenir 5 dans ses bras une porte.

 

... Le bonheur d’empoigner au ventre par son nœud de porcelaine l’un de ces hauts obstacles d’une pièce ; ce corps à corps rapide par lequel un instant la marche retenue, l’œil s’ouvre et le corps tout entier s’accommode à son nouvel 10 appartement.

 

D’ une main amicale il la retient encore, avant de la repousser décidément et s’enclore ; ce dont le déclic du ressort puissant mais bien huilé agréablement l’assure.

 

Commentaire

 

Vous commenterez ce poème de Francis Ponge.

 

Dans un travail préliminaire, nous nous attacherons à exposer les questions à se poser et les connaissances à utiliser pour étudier le poème en prose.

Bref rappel historique

 

Le poème en prose a été inventé autour de 1830 par des auteurs romantiques tels qu’Aloysius Bertrand et Xavier Forneret. La création de ce genre fut préparée par la lecture de traductions d’œuvres poétiques étrangères ou par celle d’œuvres narratives présentant des exemples de prose poétique relevant souvent du registre lyrique, comme la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau ou les ouvrages de Chateaubriand.

 

Comment identifier un poème en prose ?

 

Il s’agit toujours d’un texte en prose relativement bref : les poèmes en prose de Baudelaire, par exemple, dépassent rarement deux pages, et la plupart des textes appartenant à ce genre n’excèdent pas quinze à vingt lignes. Il s’agit également d’un texte autonome, qui se suffit à lui-même et qui peut donc être lu isolément.

 

Par sa disposition, le poème se présente comme un texte en prose, et non comme un texte en vers libres ou réguliers matérialisés par un alinéa et une majuscule en tête de vers : les majuscules marquent le début des phrases, les alinéas délimitent des paragraphes. Cependant, comme tout texte poétique, le poème en prose joue sur les échos de sonorités, les images, le rythme et la construction des phrases, et sa brièveté met en valeur ces procédés. Le découpage de certains textes en paragraphes brefs évoque un découpage en strophes.

 

Quel projet poétique révèle le choix de ce genre ?

 

Le poème en prose relève souvent du discours narratif ou descriptif : les poèmes d’Aloysius Bertrand se présentent ainsi comme des tableaux pittoresques ; ceux de Baudelaire se développent fréquemment autour d’une anecdote. Mais ces textes se caractérisent toujours par un travail particulier sur le langage qui empêche de limiter leur intérêt au récit ou au tableau qu’ils présentent.

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« Notions et questions clés de l'analyse Br ef rappel histor ique Le poème en prose a été inventé autour de 1830 par des auteur s romant iques tels qu'Aloy sius Bertrand et Xa vier Forner et.

La créa tion de ce genr e fut préparée par la lectur e de trad uctions d'œuvres poé­ tique s étr angèr es ou par celle d'œuvres narra tives présentant des ex empl es de prose poétique relevant souvent du regis tre lyrique, comme la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau ou les ouv ra­ ges de Cha teau brian d.

Com ment identifier un poème en prose ? Il s'agi t toujour s d'un texte en prose relative ment bref: les poème s en prose de Baudelair e, par exem ple, dépassent rarement deux pages, et la plup art des textes appartenant à ce genr e n'e xcèdent pas quinze à vingt lignes.

Il s'a git également d'un texte autonome, qui se suffit à lui-même et qui peut donc être lu isolément.

Par sa disposi tion, le poème se présente comme un texte en prose, et non comme un texte en ver s libres ou régulier s ma térialis és par un alinéa et une majuscule en tête de vers : les majuscule s mar­ qu ent le début des phrases, les alinéas délim itent des parag rap hes.

Cependant, comme tout texte poétique, le poème en prose joue sur les échos de sonor ités, les ima ges, le rythme et la cons truction des phr ases, et sa brièveté met en valeur ces procédés.

Le découpage de certai ns textes en paragrap hes brefs évoque un découp age en str ophes.

Quel projet poétique révèle le choix de ce genr e ? Le poème en prose relève souvent du discour s nar ratif ou descrip ­ tif : les poèmes d'Aloy sius Bertrand se présentent ainsi comme des tableaux pittor esques ; ceux de Baudelair e se dév eloppent fréquem­ ment autour d'une anecdote.

Mais ces textes se car acté risent tou­ jour s par un travail particulier sur le langage qui empêche de limiter leur intérêt au récit ou au tableau qu'ils présentent.

Le choix de ce genr e trad uit souvent un désir de contester les co nven tions du genr e poé tique qui aboutit au choix de thème s et de. »

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