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Georges Duhamel écrivait à propos du cinéma, dans les « Scènes de la Vie Future », ces lignes sévères : « C’est un divertissement d’ilotes, un passe-temps d'illettrés, de créatures misérables, ahuries par leurs besognes et leurs soucis. » Partagez-vous cette opinion ?

Publié le 02/11/2016

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INTRODUCTION : Le cinéma n'a pas été d'emblée considéré comme un art. Les milieux cultivés sont restés longtemps méfiants en face de ce divertissement nouveau et le sont encore ; Duhamel se fait, dans les Scènes de la Vie Future, l'écho de cette hostilité.

 

I. UN DIVERTISSEMENT D’ILOTES

 

Entre les deux guerres on parle beaucoup du « ciné » dans la chanson de café-concert. Il ne s'agit encore, s'il faut en croire les chansonniers, que d’une distraction facile, recherchée le samedi soir ou le dimanche par une foule qu'elle avilit.

 

1° Un spectateur passif. Les images se succèdent sur l'écran et l'on ne peut à aucun moment revenir sur ce qui précède, comme on ferait devant un livre. L'esprit est si vite absorbé par ce rythme visuel qu'il oublie de réagir, de critiquer. Le spectacle ne demande aucun effort et n'enrichit ni l'intelligence ni la volonté.

 

2° Une mythologie malsaine. Autour du cinéma se sont créées les idoles nouvelles, acteurs et actrices. On a parlé avec raison de mythes à propos de Greta Garbo, de James Dean, de Brigitte Bardot. Une partie du public se laisse fasciner par l'éclat artificiel d'étres qu'il envie et auxquels il voudrait s'assimiler.

 

D'autres mythes se créent dans les films eux-mêmes. Les surhommes, dont James Bond est une incarnation, offrent l'image de ta violence ou de l'érotisme. La vogue du film policier a succédé à celle du western, mais ces productions ont pour effet commun d'exalter les bas instincts du public. Les statistiques montrent à que! point la masse des films justifie la critique de Duhamel. Mais une minorité active de cinéastes tente de créer autre chose qu'une drogue dominicale.

Georges Duhamel écrivait à propos du cinéma, dans les « Scènes de la Vie Future », ces lignes sévères : « C’est un divertissement d’ilotes, un passe-temps d'illettrés, de créatures misérables, ahuries par leurs besognes et leurs soucis. »

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« II.

UN DIVERTISSEMENT DE CHOIX Le cinéma a conquis ses lettres de noblesse.

L'un iversité l'adm et, l'utilise et même en jàit un suje t d'étude .

1° Le cinéma d oc um entaire.

11 attire un public nombreux curieux de géographie et de sciences qui se presse aux films d'Haroun Tazieff, du comma ndant Cousteau.

La création artistique est évoquée aussi, co mm e en témoig nent les films sur Breughel , Van Gogh, Picasso ...

Le sport a fait nai'tre une œu vre Ionique retr açant les J eux Olymp iques de Tokyo.

L'homme appa raÎt cons tamm ent dan s sa diversité ethnique ou sociale : le cinéma­ vérité de Chris Marker en est l'illustration.

2° Le cinéma littéraire.

On a porté à l'écran des œuvres théâtral es comme le Bou rgeois Gent il ho mme et le Mariage de Figaro , joués par les acteurs de la Comédie Française.

Ces pièces y gagnent parfois des résonances no u velles: le D om Juan de J\1 olière, tourné pou r la télévisio n, prenait un ton shaki?Spl?ar ien.

On a égalem en t adapté des ouvrages romanesques .

Le procédé sans doute est di scutable, mais le Ro uge et le No ir d'A utant-La ra a certainement amené de nombreux lecteurs à Stendha l.

3° L'h umanisme cinématographique.

Les grands problèmes humains trouvent lettr expressio n au cinéma et y all irent fe public : problèmes de la guerre (Quand passent les cigogn es), de l'amour (Un hom me et une fem me), de la religion et de la métaphysique (œu vre s de Bresso n, de Bergmann) .

Les problèmes sociaux som aussi évoqués : la misère dans les film s du néo-réalisme et nota m­ ment dans la S trad a de Fellini, la justice et ses imperfec tions dans les films de Cayatte.

Dans ce doma ine pourtant le cme ma ne fait qu'illustrer et élargir le s thèmes traités dans les livres.

Ne peut - il être un art en lui-même ? III.

UN ART ORIGINAL Duhamel fonde sa critique sur la vision de spectacles comm erciau x.

Mais de véri tables arti stes ont trouvé leur voie au ciném a.

1° fi est intégré aux mouv eme nts artist iques.

Le Surréalisme s'y est exprimé, C'Om me en li ttérature, en peinture, en sc ulpture .

Le Chien Andalou de Bunuel en est le témoignage.

Des poètes en ont fait leur instrument d'expression, tel s Préve rt et Cocteau ( L e sang d'u n Poè te, Orphée).. »

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