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Grand Débat Judiciaire : Les Funérailles d'Othello

Publié le 12/04/2025

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« Grand Débat Judiciaire : Les Funérailles d'Othello Personnages : ●​ ●​ ●​ ●​ Le Juge (dirige les débats, interroge, donne la parole, annonce le verdict) Avocat de la Défense (Maître Lorenzo) Avocat de l’Accusation (Maître Foscari) Témoins : o​ Cassio (ancien lieutenant, témoin défense) o​ Lodovico (noble vénitien, cousin de Desdémone, témoin défense) o​ Bianca (courtisane, témoin accusation) Déroulement Détaillé (10-15 minutes) Juge : (frappe le marteau pour ouvrir la séance) "Nous sommes réunis aujourd’hui pour statuer sur une question grave : celle d’accorder à Othello, général disgracié, des funérailles dignes de son rang.

D’un côté, ses exploits militaires et son repentir final plaident en sa faveur.

De l’autre, le meurtre de Desdémone, épouse innocente, exige justice. Nous entendrons les témoins et les plaidoiries avant de rendre notre verdict.

Que la vérité triomphe. Maître Lorenzo, vous avez la parole.

» Maître Lorenzo : (se lève, solennel) "Messieurs les juges, Venise doit aujourd’hui choisir entre l’oubli et la reconnaissance.

Aujourd’hui, nous ne défendons pas un crime, mais l’honneur d’un homme brisé par la manipulation car Othello n’était pas un assassin, mais un héros trahi.

Rappelons ses actes : il a défendu Chypre contre les Turcs, maintenu l’ordre sous la menace, et servi la République avec une loyauté sans faille.

Son crime fut horrible, mais il ne fut pas le sien seul.

Regardez ce mouchoir ! (Il brandit le tissu.) Ce simple bout de soie, volé par Iago, a suffi à empoisonner son esprit.

Othello a cru en un homme qu’il considérait comme un frère.

Et quand il découvre la vérité, que fait-il ? Il se punit lui-même, par ce sabre qui jadis servait Venise.

(Il désigne l’arme.) Un lâche aurait fui.

Lui, il est resté, a avoué, et est mort en suppliant qu’on se souvienne de lui comme d’un homme qui « aimait trop, mais pas sagement ».

Peut-on vraiment lui refuser une sépulture digne, alors que Iago, le vrai manipulateur, vit encore ?" (Murmures dans la salle.

Maître Foscari se lève avec une froide détermination) Foscari :​ ​ "Messieurs, posons d'abord les faits incontestables.

Dans une terrible nuit, Othello a volontairement pénétré dans la chambre conjugale avec l'intention claire de tuer son épouse.

Il l'a fait méthodiquement, après avoir refusé toute explication, après avoir ignoré les supplications de la victime.

Ce n'est pas un crime passionnel - c'est une exécution." (Il fait quelques pas vers le jury, changeant de ton.) "On nous présente aujourd'hui un paradoxe : honorer un meurtrier parce qu'il fut autrefois un héros. Mais la vraie question est : qu'est-ce qui définit un homme ? Ses actes glorieux ou ses choix ultimes? Othello a choisi de croire Iago plutôt que sa propre femme.

Il a choisi la violence plutôt que le dialogue.

Il a choisi la certitude plutôt que le doute.

Quand Emilia, cette femme courageuse, lui a crié la vérité, il l'a ignorée.

La pauvre a de même été tuée par son mari.

Ahh ! C’est maitenant que je comprends la complicité entre Iago et Othello.

Comme l’on dit, qui se ressemblent s’assemblent." (Il désigne le mouchoir exposé sur la table des preuves.) "Un général qui se laisse manipuler par un bout de tissu est-il vraiment digne de commander ? Un mari qui étrangle son épouse sur de simples soupçons mérite-t-il nos hommages ?" (Regardant maintenant la défense) : "Maître Lorenzo va sans doute invoquer les services rendus à Venise.

Mais je lui réponds d'avance : on ne juge pas un homme sur ses médailles, mais sur son humanité.

Et ce soir-là, Othello a montré qu'il en était dépourvu.

Son crime exige que Venise dise non.

Non à l'impunité des puissants.

Non à l'idée qu'on peut tuer une femme et être pleuré comme un héros.

Desdémone mérite mieux." (Il regagne sa place sous les applaudissements d'une partie du public.) Juge : "Maître Lorenzo, votre réponse ?" (Maître Lorenzo se lève avec une dignité tranquille, les mains légèrement posées sur le banc devant lui.

Quand il parle, sa voix porte sans élever le ton.) Lorenzo :​ "Messieurs de la cour, avant de juger un homme, regardons-le dans son intégralité.

Maître Foscari nous présente Othello comme un meurtrier froid.

Permettez-moi de vous montrer l'autre visage de la vérité." (Il se déplace lentement vers la table des preuves, prenant la lettre d’Iago qu'il déploie avec solennité.) "Cette lettre, trouvée sur Roderigo après sa mort, est la clé de toute cette affaire.

Iago y écrit noir sur blanc : « Je ferai en sorte que le More dévore son propre cœur ».

Prémeditation, manipulation calculée - voilà le vrai crime ! Othello n'était pas le bourreau dans cette histoire, mais la victime ultime d'un stratège diabolique." (Il laisse le document circuler parmi les jurés avant de poursuivre, s'adressant maintenant directement à Foscari.) "Vous dites qu'un général ne doit pas se laisser tromper ? Mais c'est précisément sa vertu qui l'a perdu.

Sa loyauté envers Iago, son honnêteté fondamentale l'ont rendu vulnérable à celui qui exploitait ces qualités mêmes, des qualités qui devinrent des faiblesses.

Un homme méfiant aurait survécu - un homme noble est tombé." (Tournant vers le juge, son ton se fait plus pressant.) "Quant à Chypre...

Sans Othello, cette salle serait aujourd'hui un avant-poste turc.

Rappelons-nous la tempête qui dispersa la flotte ennemie - et quel homme se tenait sur le quai, calmant la panique des troupes ? Quel leader maintint l'ordre quand tout semblait perdu ?" (Il marche vers Lodovico, posant une main sur son épaule.) "Et enfin, quand tout fut révélé, Othello ne chercha pas à fuir.

Il ne se cacha pas derrière ses titres.

Il prit cette épée..." (Il désigne le sabre exposé.) "...la même qui avait défendu Venise, et s'en transperça.

Son dernier souffle fut pour Desdémone. Est-ce là un monstre ? Ou un homme brisé par la trahison la plus vile ?" (Se retournant vers l'accusation) "Vous voulez juger Othello ? Alors jugez-le entier.

Pas sur son heure la plus sombre, mais sur toute une vie de service.

Pas sur ce qu'un manipulateur en a fait, mais sur ce qu'il fut vraiment.

Othello était un soldat, pas un juge.

Il a agi en homme trompé, pas en monstre.

Et Lodovico, présent à ses derniers instants, peut en témoigner." (Il regagne sa place sous le silence consterné de l'assistance.

Le Juge fait signe à Lodovico d’avancer.) Juge : "Noble Lodovico, vous étiez présent lors des derniers instants d'Othello.

Décrivez à cette cour ce que vous avez vu." Lodovico : (voix grave, parlant avec une lenteur chargée de sens) "Ce que j'ai vu...

personne ne devrait le voir.

Othello, ce colosse qui terrassait les armées, tenait encore son sabre ensanglanté.

Lorsqu'Othello comprit l'étendue de sa folie - lorsqu'il sut que Desdémone était morte innocente, et qu'il avait été le jouet d'Iago - ce ne fut pas un homme qui s'effondra, mais un monde entier." (Il fait une pause, les yeux perdus dans le souvenir.) "Il tenait encore son épée.

Nous avons tous cru qu'il allait frapper Iago, ou pire – l'un de nous.

Mais au lieu de cela...

(sa voix tremble légèrement) il se tourna vers le lit où gisait Desdémone, et ce guerrier qui avait affronté mille dangers tomba à genoux comme un enfant.

Ses mots, je les entends encore : « Je t'ai aimée trop bien, mais sans sagesse.

» Puis il prit sa propre vie - non pas en fuyard qui se cache, mais en soldat qui accepte son châtiment." (Maître Foscari semble vouloir interrompre, mais Lodovico lève une main pour demander à poursuivre) "Attendez.

Ce qui suivit fut plus parlant encore que ses mots.

Avant de mourir, il se traîna jusqu'au corps de Desdémone et posa ses lèvres sur les siennes - un geste si tendre qu'il en était insupportable à voir.

Ce baiser n'était pas d'un meurtrier, mais d'un époux égaré qui retrouvait soudain la vérité.

Son dernier souffle fut pour murmurer son nom." (Un silence s'installe dans la salle.

Lodovico se tourne vers le juge.) Je suis de la famille de la victime.

Pourtant, quand je ferme les yeux, ce n'est pas un meurtrier que je vois.

C'est un homme qui s'est condamné lui-même...

avec la même rigueur qu'il jugeait ses soldats. Est-ce vraiment un homme qu'on enterre comme un chien ? Si je peux voir dans ce suicide non pas une fuite, mais une ultime rédemption, qui suis-je pour refuser à cet homme la paix de la tombe ?" (Le Juge, visiblement ému par le récit de Lodovico, se redresse lentement dans son siège et prend un moment avant de parler, mesurant ses mots avec gravité.) Juge : "Merci pour votre témoignage, noble Lodovico.

Vos paroles ont éclairé cette cour sur les derniers instants d’Othello avec une clarté… troublante." (Il marque une pause, tournant son regard vers l’accusation.) "Maître Foscari, qu’avez-vous à répondre à cela ?" (Foscari se lève, le visage fermé, refusant de se laisser attendrir.

Il répond d’une voix tranchante, presque méprisante.) Foscari : "Des larmes et du sang, voilà ce que nous venons d’entendre.

Mais.... »

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