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GUITRY Alexandre Georges Pierre, dit Sacha : sa vie et son oeuvre

Publié le 14/12/2018

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GUITRY Alexandre Georges Pierre, dit Sacha (1885-1957). Un ton souvent emphatique, une apparente autosatisfaction à dire « Moi-même », pourrait, si l’on ne tombait pas sous son charme qui était immense, rendre Sacha Guitry irritant. On l’a beaucoup accusé de prétention. En réalité, aucun écrivain aussi doué que lui ne fit jamais preuve d’autant de modestie vis-à-vis de son œuvre. Il se voulait divertisseur avant tout, et dans tous les domaines qu’il aborda. « Illusionniste né, vite il m’est apparu qu’au mépris des coutumes et des conventions, j’avais pour mission de plaire à mes contemporains — sans cependant déplaire à Jules Renard » (Toutes réflexions faites, 1947).

 

Un roi du théâtre

 

Né à Saint-Pétersbourg où les hasards de la carrière avaient conduit son père le très illustre comédien Lucien Guitry, Sacha ne tardera pas à s’imposer. Pourtant, cela débute mal : il se fait chasser de onze collèges! Il évoquera plus tard son itinéraire de cancre avec humour (Si j'ai bonne mémoire, 1934). Après quelque hésitation entre les métiers d’auteur, d'acteur et de dessinateur — il excellera dans la caricature —, Sacha Guitry s’affirme à vingt ans avec une comédie : Nono. C’est le triomphe. Dans ces trois actes se trouvent déjà réunis tous les ingrédients qui caractériseront son œuvre : élégance et virtuosité, mots qui font mouche, cynisme, amoralité, rejet des conventions et des fausses sentimentalités, totale liberté d’expression, et une lucidité dont l’auteur ne se départira jamais.

Suivront cent vingt-trois pièces dans la plupart desquelles se produira Sacha. Elles illustreront, avec plus ou moins d’optimisme, cette conviction déjà profondément ancrée en lui : si les hommes sont laids, la vie — elle — est magnifique. La Pèlerine écossaise (1914) confirme sa notoriété. Il interprète cette comédie, dont le sujet démontre que le mariage est la mort de l’amour, avec sa première femme, Charlotte Lysès. Guitry puise l’inspiration dans son expérience personnelle et se donne le plaisir d’être vraiment chez lui en scène. Dorénavant, il s’y installera de plus en plus confortablement, entouré de ses meubles et de ses toiles de maîtres ainsi que de ses différentes épouses, et il commentera ses successives expériences conjugales pour un public complice et ravi. Plus que jamais, la vie et l’œuvre vont s’imbriquer étroitement. Guitry dira lui-même : « Tout ce que je fais tourne en littérature. Tout ce qui m’arrive, je le note ». Faisons un rêve (1916) lui permet d’exercer contre la femme — sa cible favorite — une verve particulièrement acérée. Dans tous ses écrits, on retrouvera l’analyste souvent indulgent, toujours désabusé, de l'âme féminine et de sa mauvaise foi.

 

Mon père avait raison (1919) marque les retrouvailles de Lucien Guitry et de son fils, brouillés depuis le mariage de ce dernier avec Charlotte Lysès. Tous deux se partagent l’affiche avec Yvonne Printemps. Avant de devenir sa seconde épouse et sa partenaire officielle, Yvonne Printemps était apparue auprès de Sacha dans Jean de La Fontaine (1916) et dans Deburau (1918) où le personnage du mime fameux sert de prétexte à glorifier « le plus beau métier du monde », celui de comédien. Élargissant le sujet, l’auteur en profite pour méditer sur la vieillesse et le renoncement. Vers libres et prose rythmée alternent dans une écriture d’une belle aisance.

 

De 1920 à 1932, le couple Guitry-Printemps — mariage du talent, de la grâce et de l'esprit — va enchanter Paris. Pièces légères et graves, comédies musicales, fantaisies-revues vont se succéder à un rythme accéléré : Je t'aime (1920); Un sujet de roman (1923), œuvre pessimiste dans la lignée de Mirbeau, qui traite du paradoxe de l’écrivain; F Amour masqué (1923) avec une musique d’André Messager; Mozart (1925), musique de Reynaldo Hahn; Désiré (1927); Mariette (1928), musique d’Oscar Strauss; Histoires de France (1929); Frans Hais ou F Admiration (1931): comme pour Stendhal, l'admiration, selon Guitry, engendre l'amour. Mais justement, l’amour se défait. Il survivra encore le temps de quelques pièces et donnera en scène ses derniers soubresauts avec Françoise (1932). C’est dans le Nouveau Testament (1934), encore un constat sur le mariage, aussi féroce que comique, qu’apparaîtra la troisième madame Guitry : Jacqueline Delabac.

 

L'homme de cinéma

 

Guitry, qui jusqu’alors avait dédaigné le cinéma, va découvrir toutes les possibilités de renouvellement qu’il lui offre. A dater de 1935, et sans pour autant abandonner le théâtre, il consacrera au septième art le meilleur de sa créativité. Il porte à l’écran plusieurs de ses comédies, théâtre filmé brillamment. Mais c’est avec le Roman d'un tricheur (1936) qu’il trouve son style cinématographique, inventant, avec la technique de la voix off, le film à la première personne. François Truffaut y verra « une œuvre qui a trouvé sa forme parfaite et définitive », et Orson Welles subira son influence pour Citizen Kane et la Splendeur des Amberson.

 

En 1937, Guitry prend pleinement conscience des possibilités visuelles et sonores du cinéma et produit un film de grande envergure : les Perles de la couronne, auquel participe une pléiade d’acteurs célèbres, dont certains étrangers qui — pour les besoins du scénario — parlent

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« Suivront cent vingt-trois pièces dans la plupart des­ quelles se produira Sacha.

Elles illustreront, avec plus ou moins d'optimisme, cette conviction déjà profondément ancrée en lui : si les hommes sont laids, la vie - elle - est magnifique.

La Pèlerine écossaise (1914) confirme sa notoriété.

Il interprète cette comédie, dont le sujet démontre que le mariage est la mort de l'amour, avec sa première femme, Charlotte Lysès.

Guitry puise l'inspira­ tion dans son expérience personnelle et se donne le plai­ sir d'être vraiment chez lui en scène.

Dorénavant, il s'y installera de plus en plus confortablement, entouré de ses meubles et de ses toiles de maîtres ainsi que de ses différentes épouses, et il commentera ses successives expériences conjugales pour un public complice et ravi.

Plus que jamais, la vie et 1' œuvre vont s'imbriquer étroi­ tement.

Guitry dira lui-même : «Tout ce que je fais tourne en littérature.

Tout ce qui m'arrive, je le note».

Faisons un rêve (1916) lui permet d'exercer contre la femme- sa cible favorite -une verve particulièrement acérée.

Dans tous ses écrits, on retrouvera l'analyste souvent indulgent, toujours désabusé, de l'âme féminine et de sa mauvaise foi.

Mon père mait raison ( 1919) marque les retrouvailles de Lucien Guitry et de son fils, brouillés depuis le mariage de ce dernier avec Charlotte Lysès.

Tous deux se partagent l'affiche avec Yvonne Printemps.

Avant de devenir sa seconde épouse et sa partenaire officielle, Yvonne Printemps était apparue auprès de Sacha dans Jean de La Fontaine (1916) et dans Deburau (1918) où le personnage du mime fameux sert de prétexte à glori­ �ier. »

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