Devoir de Philosophie

Il vous est arrivé de vous rendre dans un endroit qui a fait naître en vous d'intenses émotions. Rédigez, dans une description au passé, cette arrivée. Consignes : 1. Le devoir mettra l'accent sur la description et non sur la narration. 2. La description sera une description subjective et devra traduire les sentiments ressentis. 3. Elle sera riche d'images (métaphores, comparaisons et personnifications notamment). 4. Elle comportera de nombreuses expansions du nom. 5. Les temps d

Publié le 17/01/2022

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Ce sujet ne présente pas de difficulté particulière si ce n'est l'obligation pour vous d'obéir à des consignes de forme vraiment contraignantes. Avant de vous lancer dans la rédaction proprement dite, prenez le temps d'analyser ces indications et d'en extraire le sens : le sujet devra être traité sur un mode personnel (« description subjective») et poétique (« elle sera riche d'images »). De plus, vous devez soigner votre style et construire des phrases riches (« elle comportera de nombreuses expansions du nom »). Enfin, il vous faudra respecter les règles de concordance des temps (« les temps du passé seront utilisés de façon cohérente »). Notez que ces consignes cherchent à vous guider : en les respectant, vous éviterez le piège des clichés, de la sécheresse et de l'incorrection grammaticale.

« jaune safran, pourpre délavé : une harmonie de teintes chaudes s'inscrivait en contraste sur le bleu pâle d'un cielencore tout neuf.

Mes yeux ont clignoté : il a fallu que mon regard s'habitue à ces sensations délicates, à cesvolumes raffinés, à ces formes baroques. Nous avons pris le « vaporetto » (bateau servant d'autobus dans cette ville qui ne connaît pas l'enfer des voitures).Et le paysage vénitien a défilé sous mes yeux : rongés à la base par le flux et le reflux de l'eau, des palais en dentelle de marbre gris étaient léchés par les vagues qui s'écrasaient avec une grâce molle sur les fondationsdélavées.

Des algues s'agrippaient aux perrons des maisons, comme des mains vertes sculptées dans la pierre. Collés les uns aux autres, les bâtiments ressemblaient à un décor de théâtre attendant les acteurs.

Dans cette villequi m'apparaissait comme une immense scène, je me plaisais à imaginer toutes sortes d'histoires où l'aventure semêlait à l'amour : un homme en cape noire enlevait sa bien-aimée par une belle nuit d'été; il était poursuivi de ruelle en ruelle, par un père vengeur.

Mais il parvenait à s'échapper et il disparaissait sous un porche sombre.

Unejeune fille soupirait à un balcon, comme Juliette attendant Roméo...

On échangeait des coups d'épée sur une place déserte...

Mais bien vite, le ronronnement du « vaporetto » m'a rappelé à la réalité : une réalité de rêve ! Les fenêtres dessinaient des arabesques gracieuses sur les façades fatiguées ; de grandes fissures couraient parfoisd'une maison à l'autre mais, chose étrange, ces marques du temps donnaient à la ville le charme particulier desruines : vieille dame pleine de charme et d'orgueil, Venise refusait d'avouer sa fatigue.

Parée de ses plus beauxatours, elle donnait un bal : les jardins suspendus d'où jaillissaient des guirlandes de lierre formaient avec les terrasses fleuries une parure fraîche et somptueuse.

Les gondoles noires, luisantes, griffaient l'eau verte d'un sillon verni qui laissait s'échapper un frisson d'écume, tel unbouillonnement de soie blanche. Quand nous sommes passés devant la Ca' d'Oro, j'ai jeté un bref coup d'oeil vers mes parents : ils étaient immobiles,le regard tendu vers cette beauté offerte.

Je les ai trouvés princiers.

Soudain, ils n'étaient plus ma mère et monpère mais un couple d'amoureux liés par un serment secret. Conclusion Je ne peux comparer la révélation de Venise qu'à un autre souvenir : le jour où, pour la première fois, j'ai vu la mer.Dans les deux cas, j'ai ressenti la même émotion, le même dérèglement de l'imagination.

Une fête intime, uneexplosion de joie, le sentiment d'une perfection enfin atteinte.

Pour retrouver ces sensations, je voudrais avoir lesmoyens et la liberté d'acheter quand je veux un billet de train Paris-Venise.

Après une nuit en wagon-lit, j'arriveraisun beau matin à la gare de Santa Lucia, à 8h20 exactement...

Vaguement ensommeillé, je tituberais jusqu'à lasortie.

Et puis, ce serait à nouveau l'émerveillement.

Comme la première fois, Venise m'emporterait dans ses grandsbras fatigués pour une promenade sans fin dans les coulisses de son théâtre.. »

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