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JLFDM_LL_P1_Sc11.pdf - Séquence 1 : Juste la fin du monde, Lagarce, 1990 Parcours : « Crise personnelle, crise familiale » Séance : LL N°2. Partie I, scène 11 (début)

Publié le 16/02/2023

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« Séquence 1 : Juste la n du monde, Lagarce, 1990 Parcours : « Crise personnelle, crise familiale » Séance : LL N°2.

Partie I, scène 11 (début) 1 LOUIS.

- Je ne suis pas arrivé ce matin, j’ai voyagé de nuit, je suis parti hier soir et je voulais arriver plus tôt et j’ai renoncé en cours de route, je me suis arrêté, ce que je voulais dire, 5 et j’étais à la gare, ce matin, dès trois ou quatre heures. J’attendais le moment décent pour venir ici. ANTOINE.

- Pourquoi est-ce que tu me racontes ça ? Pourquoi est-ce que tu me dis ça ? 10 Qu’est-ce que je dois répondre, Je dois répondre quelque chose ? LOUIS.

- Je ne sais pas, non, je te dis ça, je voulais que tu le saches, ce n’est pas important, 15 je te le dis parce que c’est vrai et je voulais te le dire. ANTOINE.

- Ne commence pas. LOUIS.

- Quoi ? ANTOINE.

- Tu sais.

Ne commence pas, tu voudras me raconter des histoires, 20 je vais me perdre, je te vois assez bien, tu vas me raconter des histoires. Tu étais à la gare, tu attendais, et peu à peu tu vas me noyer. Bon. 25 Tu as voyagé cette nuit, c’était bien ? Comment est-ce que c’était ? LOUIS.

- Non, je disais cela, c’est sans importance. Oui, c’était bien. Je ne sais pas, un voyage assez banal, vous semblez toujours vouloir croire que j’habite à des milliers, centaines, milliers de kilomètres. 30 J’ai voyagé, c’est tout. Je ne dis rien si tu ne veux rien dire. ANTOINE.

- Ce n’est pas le problème, je n’ai rien dit, je t’écoute. Tout de suite, aussitôt, je ne t’empêchais pas. 35 Oui ? La gare ? fi LOUIS.

- Non, rien, rien qui vaille la peine, rien d’essentiel, je disais cela, je pensais peut-être que tu aurais été heureux, 40 bon, pas heureux, content, je pensais que tu aurais pu être content que je te le dise, ou de le savoir, heureux de le savoir. Séquence 1 : Juste la n du monde, Lagarce, 1990 Parcours : « Crise personnelle, crise familiale » Explication du texte: Louis et Antoine : le face à face entre les deux frères. Partie I, scène 11, du début à «je pensais que peut-être tu aurais été heureux ». Eléments d’introduction : - Toujours première partie de la pièce mais dernière scène avant l’intermède. - Cet extrait constitue le premier face-à-face entre les frères.

Nous avons entendu Suzanne, Catherine, la Mère… C’est au tour d’Antoine.

La réception de ce passage est un peu orientée par la scène 10 qui précède, dans laquelle Louis se révèle capable d’ironie et de cruauté.

Les tirades d’Antoine poursuivent cette entreprise démysti catrice du personnage. - Tête tête attendu des 2 frères : le dialogue va-t-il apaiser les tensions ressenties depuis le début ? Les exacerber ? PBQ : pourquoi peut on dire que la communication est tenue en échec ds cet échange ? En quoi ce dialogue ne fonctionne-t-il pas ? I) Un dialogue à 2 vitesses (du début à la ligne 25) a) C’est Louis qui ouvre le dialogue avec une con dence, l.1 à 7.

: - « Je ne suis pas arrivé ce matin… » : révélation qui doit instaurer une complicité entre les 2 frères. - Il revient sur les conditions de son voyage : emploi du passé. - Il exprime ses appréhensions face aux retrouvailles : « j’ai renoncé en cours de route » + « J’attendais le moment décent pour venir ici » et se positionne d’emblée comme un étranger la famille. - Système de reprises et de corrections : « ce que je voulais dire » : aposiopèse, ligne 4. Hésitations, peur de dire. - Insistance marquée sur la chronologie des évènements (« ce matin » x2, « hier soir », « plus tôt », « en cours de route », « dès trois ou quatre heures », « le moment ») avec donc un nombre très important de références temporelles dans une réplique assez courte : le rapport du personnage de Louis au temps est très important (pour rappel, la pièce s’ouvre sur « Plus tard, l’année d’après… » dans le monologue de Louis) car ses jours sont comptés, car il a dé- laissé sa famille depuis longtemps, car il est question de sa mort. b) L’agacement et l’incompréhension d’Antoine, l.8 à 11 - Il se manifeste par le nombre important des questions dans sa réplique : 3 points d’interrogation mais 4 questions.

Il interroge d’abord la raison de cette con dence : «Pourquoi…» (x2) : structure de phrase identique : anaphore / épanorthose entre « racontes » et « dis » : importance de ces verbes dans le texte.

Puis il manifeste son malaise, sa gêne en demandant quelle est l’attitude adopter (« Qu’est-ce que je… ? »).

A nouveau « je dois répondre » : structure en symétrie qui insiste sur le questionnement d’Antoine. - Il remet donc en cause le sujet de la discussion et questionne les attentes de Louis : le dialogue est d’emblée impossible entre les deux frères qui ne parviennent pas communiquer. c) La réplique de Louis est déstabilisante : l.12 à 15 - Il ouvre sa phrase par une double négation : Louis s’e ace et ne veut pas énerver son frère. - Il dit qu’il n’attend rien et il est contradictoire : il dit « je voulais que tu le saches »/ « je voulais te le dire » (: épanorthose) et en même temps il souligne l’insigni ance de ce qu’il a dit : « ce n’est pas important ».

Manifeste-t-il que son frère ne l’a pas compris ? Ou qu’en e et il parlait pour ne rien dire et qu’Antoine l’a très bien compris ? d) Le ton se durcit : l.16 à 25 à à ff à fi fi ff à fi fi fi à - La réplique brève d’Antoine : l.16 : il donne un ordre son frère en employant un.... »

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