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LA – Baudelaire, Le désir de peindre

Publié le 17/09/2018

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baudelaire

« Le désir de peindre » renouvelle donc la poésie en posant un certain regard sur le monde, afin de le célébrer ou de l'interroger. Ici, on retrouve tout à fait cet aspect puisque l'auteur, tout en faisant la description d'une femme qu'il a rencontrée, présente la difficulté de peindre. Ce poème en prose s'inscrit aussi dans une tradition poétique puisque l'on retrouve les accents d'une poésie renouant avec le blason, éloge du corps de la femme, ouvrant au lyrisme amoureux. La prose permet à Baudelaire de décrire la femme qu'il a vue, de rapporter cet instant pris sur le vif, car son objectif n'est pas de raconter une histoire mais de placer le lecteur face à cette image. La poésie acquiert alors toute sa dimension, jouant aussi sur les autres arts : la peinture et la musique, grâce à un travail recentré sur le rythme de la phrase et les sonorités des mots. Il prouve ainsi à quel point la prose peut devenir poétique et ouvre une voie nouvelle. La célébration de la femme est un thème poétique récurrent, que des poètes comme Ronsard « Si c'est aimer madame » ou Aragon « Aimer à perdre la raison » n'ont pas cessé d'exploiter.

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« comme l’éclair » .

La forte lueur et la comparaison avec l’éclair insistent sur la luminosité mais le mot « éclair » montre aussi la brièveté de cet éclat lumineux.l.8.

Enfin, dans scintille vaguement», l’adverbe en atténue la lueur. T : Cette distinction entre le clair et l'obscur permet au poète de proposer une représentation esthétique de la femme. 3) Une représentation esthétique de la femme Dans ce texte, le poète fait l'éloge d'une femme inconnue en recourant au registre épidictique.

En effet, la triple répétition de l'adjectif mélioratif « belle » insiste sur la beauté de la femme décrite.

Le comparatif de supériorité « elle est belle, et plus que belle, elle est surprenante » souligne le fait que la beauté de cette femme intrigue et fascine.

Par ailleurs, les seuls éléments de portrait que l'on ait la valorisent également : l'adjectif « petit » associé à son front, son expression qualifiée par le substantif « grâce », quant à la caractérisation de sa « grande bouche », elle s'exprime par « le rire » mais également par une suite de trois adjectifs coordonnés « rouge et blanche, et délicieuse ».

De plus, la métaphore qui la complète « une superbe fleur éclose » accentue son caractère attirant par l’emploi de l'adjectif mélioratif « superbe », et le fait qu'elle s'inscrive « dans un terrain volcanique » le conforte.

Cette représentation esthétique est d'autant plus élogieuse qu’ elle semble quasiment irréelle, comme le montre la relative « qui fait rêver au miracle ». Enfin, toutes ces considérations mélioratives sont nuancées par la double comparaison à la lune construite sur des parallélismes pas « la lune blanche des idylles », mais « la lune sinistre et enivrante », non pas « la lune paisible et discrète », mais « la lune arrachée du ciel ». CP : La femme décrite par le poète est donc présentée, en général, de manière méliorative, mais également comme un personnage inquiétant.

Mais là est une des spécialités de Baudelaire : trouver du bon dans le mauvais, du beau dans le laid.

C'est tout ce qui semble faire de la création artistique une difficulté. II – La difficulté de la création artistique PA : P ar sa beauté et son mystère, la description de la femme rêvée par Baudelaire amène à son éloge, mais il faut souligner que cette mise en valeur est due aux sentiments et aux impressions du poète.

Le portrait qu'il en fait met en évidence l'impossibilité de la peindre. 1 .

Une peinture impossible Le poète fait ressentir sa présence à travers le « je » lyrique, il est placé en tête de deux paragraphes « Je brûle de peindre » ( §2 ) ; « Je la comparerais » ( §4 ), et c'est lui qui insuffle la suite : l'évocation de la femme. Par ailleurs, on trouve de nombreux verbes et expressions qui suggèrent la subjectivité « je brûle » ( l3 ) ; « tout ce qu'elle inspire » ( l9 ) ; « Je la comparerais » ( l13 ) ; « au bas de ce visage inquiétant » ( l28 ) ; « qui fait rêver au miracle » ( l31 ) ; « l'envie de les vaincre et de jouir d'elles » ( l34 ).

Il exprime ce qu'elle lui inspire mais n'arrive pas à la rendre réaliste, De plus, ce poème évoque pour le poète un sentiment de perte de soi, ce dernier apparaît comme incapable de dominer le temps comme le suggère l'utilisation d'une formule évoquant la passivité : « voyageur emporté » ( l5 ).

L'adjectif hyperbolique « inexprimable » ( l29 ) insiste également sur la. »

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