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La Chanson de Roland : de l'histoire à la légende

Publié le 08/05/2012

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La Chanson de Roland est une poésie épique des plus illustres du Moyen Âge qui appartient à l’un des plus anciens genres littéraires en France : la “Chanson de Geste”. En effet, les chansons de geste (du latin gesta : exploits, actions, faits d’armes d’un certain héros) étaient des récits héroïques, généralement légendaires, transmis oralement, récités ou psalmodiés sur un peu de musique, par les trouvères du XIème siècle, à un public qui n’avait pas la moindre culture.

Aucune trace authentique n’existe de ces prétendues cantilènes, toutefois, en ce qui concerne La Chanson de Roland, neuf manuscrits nous sont parvenus dont le plus ancien, rédigé en anglo-norman et retrouvé à Oxford en 1837 est considéré comme étant l’original. En fait, La Chanson de Roland, achevé vers la fin du XIème siècle, avant 1098, a pour auteur présumé un certain Turold ou Turoldus, d’origine normande dont le nom apparaît au dernier vers du manuscrit : “ Ci fast la geste que Turoldus declinet ” (Ici prend fin l’histoire que Turold raconte).

 Pourtant, l’auteur de cette chanson de geste reste aujourd’hui encore inconnu. Était-il  simplement le copiste, l’auteur même de la rédaction, le récitant ou le jongleur ? Finalement, comme cette énigme ne sera probablement jamais résolue, l’axiome est de définir Turold comme auteur du texte.

Dans sa forme actuelle, le poème comprend 4002 vers décasyllabiques assonancés, distribués en 291 laisses (strophes d’une chanson de geste) de longueur inégale et, comme toute épopée, retrace un événement historique où le merveilleux se mêle au vrai. En effet, La Chanson de Roland se base sur un fait réel historique qui correspond à la destruction de l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne, commandée par le comte Roland et surprise au col de Roncevaux (Summus Pyréneus) par les Basques en 778. Dans cette mêlée sanglante, Roland périt mais Charlemagne prend une revanche éclatante sur ses ennemis.

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« 2 De l’histoire à la légende 1. Le réel Véracité historique : Cet épisode historique sous le règne de Charlemagne correspond bien à des faits réels qui apparaissent plus ou moins signalés dans les Annales royales de l’an 778.

Apparemment, l’embuscade pyrénéenne dans laquelle tombe l’arrière-garde de Charlemagne ne représente qu’un malencontreux épisode sur lequel les historiographes de cour ne veulent pas insister, poussés par une propension naturelle à conserver les souvenirs des épisodes les plus glorieux du règne.

En effet, il est probable que les Annales officielles aient voulu passer sous silence une défaite peu glorieuse pour Charlemagne, le conquérant.

Pourtant, dans ces mêmes Annales, en 798, une nouvelle rédaction ajoute qu’au retour d’une expédition en Espagne de nombreux chefs francs ont succombé dans une embuscade tendue par les Basques.

Par contre aucune victime n’est citée et aucune précision n’est donnée sur la bataille. En fait, c’est grâce à Eginghard, le biographe de Charlemagne, dans la Vita Caroli , que nous trouvons plus de détails sur cette traversée fatidique des Pyrénées.

Il nomme les victimes du guet-apens comme Roland, comte de la Marche de Bretagne et il nous donne la date exacte de la bataille, le 15 août 778. Cette année-là, Charlemagne se dirigea effectivement vers les Pyrénées pour mener une expédition en Espagne où il fut appelé par l’Emir de Saragosse, soulevé contre l’Emir de Cordoue.

Pour Charlemagne, c’était l’occasion d’affaiblir les musulmans et de s’emparer d’une bonne partie de l’Espagne.

Certes, les troupes franques soumirent la vallée de l’Èbre mais malheureusement, pour Charlemagne, Saragosse resta aux mains des infidèles.

Aussi, après cet échec du siège de Saragosse, il décida de rentrer au pays. Le gros de l’armée passa les monts sans encombre, mais l’arrière-garde, commandée par Roland, fut surprise dans les gorges de Roncevaux par des Vascons qui les attaquèrent si violemment que les Francs périrent jusqu’au dernier. Cette expédition en Espagne de 778 fut la première et il fallut, vingt ans plus tard, entre 797 et 812, mener six nouvelles expéditions afin de s’assurer la domination et la conquête de ces territoires en Espagne. Il est évident que La Chanson de Roland est construite sur un fond historique véridique qui correspond à la guerre de Charlemagne contre les musulmans.

Dès les premiers vers, l’auteur nous plante le décor historique de son œuvre : « Le roi Charles,. »

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