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"La Chartreuse de Parme"

Publié le 26/05/2014

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Lecture Analytique n°2 : « La Chartreuse de Parme » - STENDHAL Texte: 1 Nous avouerons que notre héros était fort peu héros en ce moment. Toutefois la peur ne venait chez lui qu'en seconde ligne ; il était surtout scandalisé de ce bruit qui lui faisait mal aux oreilles. L'escorte prit le galop; on traversait une grande pièce de terre labourée, située au-delà du canal, et ce champ était jonché de cadavres.   5 -Les habits rouges ! les habits rouges ! criaient avec joie les hussards de l'escorte, et d'abord Fabrice ne comprenait pas ; enfin il remarqua qu'en effet presque tous les cadavres étaient vêtus de rouge. Une circonstance lui donna un frisson d'horreur ; il remarqua que beaucoup de ces malheureux habits rouges vivaient encore, ils criaient évidemment pour demander du secours, et personne ne s'arrêtait pour leur en donner. Notre héros, fort humain, se donnait toutes les peines 10 du monde pour que son cheval ne mît les pieds sur aucun habit rouge. L'escorte s'arrêta ; Fabrice, qui ne faisait pas assez d'attention à son devoir de soldat, galopait toujours en regardant un malheureux blessé.   - Veux-tu bien t'arrêter, blanc-bec ! lui cria le maréchal des logis. Fabrice s'aperçut qu'il était à vingt pas sur la droite en avant des généraux, et précisément du côté où ils regardaient avec leurs 15lorgnettes. En revenant se ranger à la queue des autres hussards restés à quelques pas en arrière, il vit le plus gros de ces généraux qui parlait à son voisin, général aussi, d'un air d'autorité et presque de réprimande ; il jurait. Fabrice ne put retenir sa curiosité ; et, malgré le conseil de ne point parler, à lui donné par son amie la geôlière, il arrangea une petite phrase bien française, bien correcte, et dit à son voisin: 20 - Quel est-il ce général qui gourmande son voisin ? - Pardi, c'est le maréchal ! - Quel maréchal? - Le maréchal Ney, bêta ! Ah çà! où as-tu servi jusqu'ici ? Fabrice, quoique fort susceptible, ne songea point à se fâcher de l'injure ; il contemplait, perdu 25dans une admiration enfantine, ce fameux prince de la Moskova, le brave des braves. Tout à coup on partit au grand galop. Quelques instants après, Fabrice vit, à vingt pas en avant, une terre labourée qui était remuée d'une façon singulière. Le fond des sillons était plein d'eau, et la terre fort humide, qui formait la crête de ces sillons, volait en petits fragments noirs lancés à trois ou quatre pieds de haut. Fabrice remarqua en passant cet effet singulier ; puis sa pensée se remit à 30 songer à la gloire du maréchal. Il entendit un cri sec auprès de lui : c'étaient deux hussards qui tombaient atteints par des boulets ; et, lorsqu'il les regarda, ils étaient déjà à vingt pas de l'escorte. Ce qui lui sembla horrible, ce fut un cheval tout sanglant qui se débattait sur la terre l...

« volait en petits fragments noirs lancés à trois ou quatre pieds de haut. Fabrice   remarqua en passant cet effet singulier ; puis sa pens ée se remit  à  30  songer  à la   gloire du mar échal. Il entendit un cri sec aupr ès de lui : c' étaient deux hussards qui   tombaient atteints par des boulets ; et, lorsqu'il les regarda, ils  étaient d éjà à vingt   pas de l'escorte. Ce qui lui sembla horrible, ce fut un cheval tout sanglant qui se   d ébattait sur la terre labour ée, en engageant ses pieds dans ses propres entrailles ; il   voulait suivre les autres : le sang coulait dans la boue.   35   Ah ! m'y voil à donc enfin au feu ! se dit­il. J'ai vu le feu ! se r épétait­il avec   satisfaction. Me voici un vrai militaire. A ce moment, l'escorte allait ventre  à terre, et   notre h éros comprit que c' étaient des boulets qui faisaient voler la terre de toutes   parts. Il avait beau regarder du c ôté d'o ù venaient les boulets, il voyait la fum ée   blanche de la batterie  à une distance  énorme, et, au milieu du  ronflement  égal et   continu produit par les coups de canon, il lui semblait entendre des d écharges   40 beaucoup plus voisines ; il n'y comprenait rien du tout. Analyse        :   Introduction   : Henri Beyle, plus connu sous le nom de Stendhal, est un  écrivain fran çais du d ébut du   19 ème si ècle. Il se place souvent comme un auteur  à part, en effet au d ébut de sa carri ère   en d éfendant le romantisme (1800­1850), puis il est devenu l'un des fondateurs et des piliers   du r éalisme (1830­1890). Parmi ses œuvres les plus connues nous notons «   Le Rouge et le   Noir   » ou encore «   La Chartreuse de Parme   », dans laquelle se situe l'extrait que nous   allons  étudier. «   La Chartreuse de Parme   » a  été écrite en 1839 et a connu un grand succ ès, il a m ême  été   mis en film plusieurs fois. Ce roman est difficile, tout comme son auteur,  à placer dans un   mouvement, il se situe entre le romantisme et le r éalisme. Le roman pr ésente la vie de   Fabrice Del Dongo, un jeune noble venu de Milan, qui est un grand admirateur de Napol éon   et qui tombera amoureux de Cl élia, la fille de son  ge ôlier. Dans l'extrait que nous allons   é tudier, Fabrice souhaite se battre avec l'arm ée de Napol éon, mais il ne peut  être enr ôlé   officiellement. Il arrive malgr é tout  à trouver un cheval et  à se jeter dans la bataille de   Waterloo.  En quoi  à travers le portrait d'un anti h éros, Stendhal d ésillusionne t'il la guerre   ? I­ Un anti­h éros Rmq   : Qu'est­ce qu'un anti­h éros   ?   C'est un personnage principal ne poss édant pas les →   caract éristiques habituelles d'un h éros. Le plus souvent un  être banal, il a un quotidien   souvent vide et ne trouve souvent pas sa place dans la soci été de son  époque. Le physique,  . »

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