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LA CLOCHE COEUR - Pierre Reverdy, La lucarne ovale dans Plupart du temps

Publié le 08/03/2011

Extrait du document

reverdy

   La cloche qui sonne on ne l'entend pas L'air est trouble    Un bruit de pas glisse sur le palier    Personne n'entre    Non personne ne veut entrer    Il y a là une ombre qui tremble    Le soir est à la vitre et baigne la maison    Je suis seul    Et le temps d'attendre    A noué l'heure à la saison    Plus rien ne me sépare à présent de la vie Je ne veux plus dormir Le rêve est sans valeur Je ne veux plus savoir ce qui se passe Ni savoir qui je suis    Dans la nuit les murs blancs, fondent autour du poêle Quand le chat regardait les signes du plafond Il n'y aura rien ce soir Arrête ta mémoire Personne ne viendra te voir    Le cœur mieux étouffé bat sous la couverture    Et se démène à corps perdu    Qui viendra lui donner    Sa dernière blessure    Et qu'il ne se réveille plus.    Pierre Reverdy, La lucarne ovale dans Plupart du temps, 1916.   

reverdy

« découvrez.

Vous pourriez, par exemple, étudier comment les ima­ges, les rythmes et les sons évoquent le sentiment de la solitude et les progrès de l'angoisse.

Mais ces indications ne sont pas contrai­ gnantes : vous avez toute latitude pour orienter librement votre lecture.

c La cloche cœur ,., publié en 1916, est un poème très caractéristi­ que de la manière de Pierre Reverdy, en qui les Surréalistes voyaient un précurseur, et le plus grand poète du xxe siècle.

Le style dépouillé et la tonalité même du poème lui confèrent un accent désespéré, qui exaspère le sentiment de l'absence ressenti par l'auteur .

Il semble que la solitude poignante qui a envahi son être ait fait place à l'indifférence, à une sorte de résignation stoïque.

Cependant, le passé ressurgit sans cesse, et le poète ne peut s'empêcher d'espérer.

Le tragique de ce texte est ainsi celui de la vie même, d'une attente toujours déçue, et qui paraît ne devoir se résoudre que dans la mort .

Comme la cloche, le cœur rythme la fuite du temps : le battant de l'une sonne les heures, les battements de l'autre semblent ponctuer les secondes .

Les deux notions ainsi rapprochées dans le titre (et en quelque sorte soudées par l'allitération en [k)) deviennent synonymes l'une de l'autre, et le premier vers du poème prend un sens symbolique .

c La cloche qui sonne on ne l'entend pas ,., comme tous les appels qui restent sans réponse, comme le cœur de l'homme solitaire, aux battements duquel nul ne prête attention.

Ce poème est en effet celui de la solitude, d'une solitude monacale .

L'homme y vit enfermé dans un lieu clos, entre les quatre murs de sa chambre.

Les fenêtres ne sont même pas, pour lui, une ouverture sur l'extérieur, puisque la seule c présence ,.

qu'il y décèle est l'approche de la nuit : c Le soir est à la vitre et baigne la maison.

,.

Ce moment de la journée, qui pourrait engendrer la quiétude, correspond au contraire à une montée de l'angoisse .

Toutes les impressions de l'homme sont floues : c L'air est trouble ,.

; c Dans la nuit les murs blancs fondent autour du poêle ,., comme à la chaleur.

Aucun contour net; la réalité extérieure n'a pas de consistance .

Toutes les perceptions sont de même fugitives, vagues : « Un bruit de pas glisse sur le palier ,.

; « Il y a là une ombre qui tremble ...

,.

Avec un style extrêmement simple, où les adjectifs et les images sont rares, Reverdy réussit à nous communiquer une impression de. »

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