La littérature des Hébreux
Publié le 21/05/2012
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En 586, il assiste au désastre de sa patrie, à la prise de Jérusalem par les armées de Babylone. Parmi toutes ces luttes et toutes ces alarmes, il garde une foi profonde, pathétique, en son dieuJ· mais parfois il est tenté de désespérer : trop de haine autour de lui, trop de railleries, trop d'insultes! Ses poèmes sont une confession : lui dont le coeur est naturellement doux et tendre, il lui faut sans cesse, tant l'obsède le sentiment de sa mission divine, se raidir, condamner, se débattre, attaquer. Alors il se plaint à son dieu ...
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Il exerça son ministère en Juda durant une période très longue, de 740 à 700 environ av.
J.-C.
:
époque troublée, cahotique, au cours de laquelle Samarie succombe et Jérusalem connaît les assauts
des As.ryriens.
Isaïe surveille de près les événements politiques, intervient avec véhémence, fulmine
contre ses adversaires, réprouve d'une âme indignée toute alliance arJec les nations voisines, où il
voit un manque de confiance dans la protection toute-puissante du dieu d'Israël.
Le dieu d'Israël,
au début de son ministère, lui est apparu dans sa gloire éclatante, au milieu des séraphins; et cette
vision, à la fois exaltante et accablante, est toujours restée présente à sa pensée.
Nul n'a décrit en
traits plus frappants la majesté incomparable du « Roi Yahvé Sabaôt ».
Le style de ce prophète
est constamment à la hauteur de son inspiration religieuse, et d'une qualité littéraire qui fait de lui
le prince de la poésie hébraïque et peut-être de toute la littérature de l'ancien Orient.
Ses images,
ses métaphores sont d'une richesse et d'une justesse qui l'égalent aux plus grands génies littéraires.
Son éloquence est des plus variées : tantôt elle gronde et tonne, tantôt elle flagelle et ironise, tantôt
elle se fait persuasive et tendre.
La structure du discours est généralement d'une forme parfaite :
ni prolixe ni trop succincte; la pensée se développe de strophe en strophe avec une aisance souveraine,
avec une élégance digne des meilleurs classiques.
JÉRÉMIE, c'est la sensibilité; c'est le poète dont l'âme héroïque et douloureuse s'épanche avec
une sincérité totale : c'est l'un des plus grands lyriques religieux de tous les temps.
Q.uand il entend
l'appel de Yahvé,- aux environs de 626 av.
J.-C.- et qu'il comprend qu'il devra lutter, sa vie
durant, contre les rois, contre les prêtres, contre le peuple, il a peur et il se récuse : « Ah! Seigneur
Yahvé, je ne sais pas parler, car je ne suis qu'un enfant! »Et son dieu lui répond: «Ne dis pas:
je ne suis qu'un enfant ...
N'aie pas peur d'eux, car je suis avec toi pour te délivrer!» Alors il se
lance à corps perdu dans la lutte : avec une hardiesse inflexible, sûr d'être le porte-parole authentique
du dieu d'Israël, il conseille, il menace, il vitupère.
Durant plus de quarante ans, sa voix retentit
en Juda; quand Babylone, vers 6og-6o5, a successivement triomphé de l'As.ryrie et de l'Egypte
et que se crée, sous Nabopolassar et Nabuchodonosor, l'empire néo-babylonien, le prophète prêche
sans répit la soumission au nouveau vainqueur, -au grand scandale des patriotes juifs : plus d'une
fois, il
est arrêté, incarcéré, maltraité, menacé de mort.
En 586, il assiste au désastre de sa patrie,
à la prise de Jérusalem par les armées de Babylone.
Parmi toutes ces luttes et toutes ces alarmes,
il garde une foi profonde, pathétique, en son dieuJ· mais parfois il est tenté de désespérer : trop de
haine autour de lui, trop de railleries, trop d'insultes! Ses poèmes sont une confession : lui dont
le cœur est naturellement doux et tendre, il lui faut sans cesse, tant l'obsède le sentiment de sa mission
divine, se raidir, condamner, se débattre, attaquer.
Alors il se plaint à son dieu :
Tu m'as séduit, Yahvé, et je me suis laissé séduire;
tu rn 'as fait violence, et tu as été le plus fort.
Il en vient même à maudire le jour de sa naissance :
Maudit soit le jour où je suis né!
Que le jour où ma mère rn 'a mis au monde
.
b' ., ne smt pas em .....
»
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