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LES HÉBREUX ET LA LITTÉRATURE

Publié le 18/04/2012

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EzÉcHIEL, c'est l'imagination; c'est le visionnaire grandiose dont le regard d'aigle fixe la splendeur du Char mystérieux où étincelle la Gloire de Yahvé. L'extase le saisit et le bouleverse jusqu'à la paralysie et l'aphasie. Sa prédication commence du vivant même de Jérémie, en 593; il est alors, depuis cinq ans déjà, sur la terre d'exil, en Babylonie, et c'est à ses compatriotes déportés qu'il adresse ses oracles. Avec une obstination inlassable, il annonce qu'en punition de Se.f fautes Jérusalem doit être détruite : « Ainsi a dit le Seigneur Yahvé : Je vais profaner mon sanctuaire, sujet de votre immense orgueil et objet des désirs de votre âme; vos fils et vos filles que vous avez laissés là-bas tomberont sous le glaive ... «

« 1 ~ i 1 1 r Il exerça son ministère en }uda durant une période très longue, de 740 à 700 environ av.

}.-C.

: époque troublée, cahotique, au cours de laquelle Samarie succombe et ]érusalem connatt les assauts des Assyriens.

Isaïe surveille de près les événements politiques, intervient avec véhémence, fulmine contre ses adversaires, réprouve d'une âme indignée toute alliance avec les nations voisines, où il voit un manque de confiance dans la protection toute-puissante du dieu d'Israël.

Le dieu d'Israël, au début de son ministère, lui est apparu dans sa gloire éclatante, au milieu des séraphins; et cette vision, à la fois exaltante et accablante, est toujours restée présente à sa pensée.

Nul n'a décrit en traits plus frappants la majesté incomparable du « Roi Yahvé Sabaôt ».

Le style de ce prophète est constamment à la hauteur de son inspiration religieuse, et d'une qualité littéraire qui fait de lui le prince de la poésie hébraïque et peut-être de toute la littérature de l'ancien Orient.

Ses images, ses métaphores sont d'une richesse et d'une justesse qui l'égalent aux plus grands génies littéraires.

Son éloquence est des plus variées : tantôt elle gronde et tonne, tantôt elle flagelle et ironise, tantôt elle se fait persuasive et tendre.

La structure du discours est généralement d'une forme parfaite : ni prolixe ni trop succincte; la pensée se développe de strophe en strophe avec une aisance souveraine, avec une élégance digne des meilleurs classiques.

JÉRÉMIE, c'est la sensibilité; c'est le poète dont l'âme héroïque et douloureuse s'épanche avec une sincérité totale : c'est l'un des plus grands lyriques religieux de tous les temps.

Quand il entend l'appel de Yahvé,- aux environs de 626 av.

}.-C.

-et qu'il comprend qu'il devra lutter, sa vie durant, contre les rois, contre les prêtres, contre le peuple, il a peur et il se récuse : « Ah! Seigneur Yahvé, je ne sais pas parler, car je ne suis qu'un erifant .' » Et son dieu lui répond: « Ne dis pas : je ne suis qu'un enfant ...

N'aie pas peur d'eux, car je suis avec toi pour te délivrer! » Alors il se lance à corps perdu dans la lutte : avec une hardiesse inflexible, sûr d'être le porte-parole authentique du dieu d'Israël, il conseille, il menace, il vitupère.

Durant plus de quarante ans, sa voix retentit en Juda; quand Babylone, vers 6og-6o5, a successivement triomphé de l' As.ryrie et de l' Egypte et que se crée, sous Nabopolassar et .Nabuchodonosor, l'empire néo-babylonien, le prophète prêche sans répit la soumission au nouveau vainqueur, - au grand scandale des patriotes juifs : plus d'une fois, il est arrêté, incarcéré, maltraité, menacé de mort.

En 586, il assiste au désastre de sa patrie, à la prise de Jérusalem par les armées de Babylone.

Parmi toutes ces luttes et toutes ces alarmes, il garde une foi prrifonde, pathétique, en son dieu; mais parfois il est tenté de désespérer : trop de haine autour de lui, trop de railleries, trop d'insultes! Ses poèmes sont une confession : lui dont le cœur est naturellement doux et tendre, illuifaut sans cesse, tant l'obsède le sentiment de sa mission divine, se raidir, condamner, se débattre, attaquer.

Alors il se plaint à son dieu : Tu rn 'as séduit, Yahvé, et je me suis laissé séduire; tu rn 'as fait violence, et tu as été le plus fort.

Il en vient même à maudire le jour de sa naissance : Maudit soit le jour où je suis né! Que le jour où ma mère rn 'a mis au monde .

b' ., ne s01t pas em ..... »

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