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LA LITTÉRATURE FINNOISE

Publié le 24/10/2011

Extrait du document

A côté de cette littérature écrite qui sera bientôt de langue suédoise ou finnoise indifféremment. il existe une littérature orale dont la grande heure vient avec le XIXe siècle et la prise de conscience nationale. C'est essentiellement à Elias Lonnrot (1802-1884) que l'on doit les premières recollections de cette tradition orale. Paradoxalement elle n'est pas purement finnoise car E. Lonnrot a recueilli les chants, poèmes et récits de la région où il était médecin : la Carélie. C'est en 1835 qu'il publie ses premiers recueils sous le titre qui va très vite être mondialement connu : le Kalévala qui respecte la métrique populaire où alternent le tétramètre octo-syllabique, son double, et le décasyllabe.

« poésie orale rappelle par bien des côtés les sagas et a deux caractéristiques « nationales • : elle est pay­ sanne et un grand nombre de femmes y participent.

Si très vite les poèmes caréliens et à leur suite les chansons populaires publiées dans la K cmteletar de­ viennent un symbole de la littérature de Finlande.

il n'est pas moins paradoxal de constater que les pre­ miers grands ouvrages écrits en finnois sont l'œuvre d'auteurs d'origine et de langue suédoises.

Cela ap­ paraît cependant comme tout naturel quand on sait qu'à l'époque les Suédois de Finlande détenaient en­ core une sorte de m~nopole de la culture comme de l'argent.

LE« DEUXIÈME REVEIL» La première rupture dans ce « front » vint des Sué­ dois eux-mêmes qui ne voulant être ni à la Suède ni à la Russie se voulurent à la Finlande et pour cela prônèrent l'emploi d'une langue nationale distincte qui fut tout naturellement le finnois.

C'est ainsi que du premier grand groupe littéraire -qui donna naissance à ce qu 'on appela par la suite le c Romantisme de Hel ­ sinki • ou encore le «deuxième Réveil • (le premier étant le c Romantisme de Turku » qui avait vu dans le premier quart du XIXe siècle la naissance de l'His­ toire de Finlande avec H.G.

Port han)- seul J.L.

Ru­ neberg 0804-1877) écrit encore en suédois tandis que les autres écrivent en finnois.

Avec son t Roi F.ialar • et surtout ses • Récits de l'enseigne Stàhl • J.L.

Runeberg par son lyrisme contri­ bua à éloigner le courant artistique du romantisme et à le rapprocher des arts populaires traditionnels.

dont la littérature orale.

Runeberg fut très vite ressenti comme le poète national et c'est à ce titre qu'encore aujourd'hui il est célébré.

Il y a avec le c deuxième Réveil • une volonté évi­ dente de culture nationale qui ne peut trouver ses sources que dans le monde paysan d'alors.

C'est dans ce cadre qu'il faut comprendre le succès que remporte le K alévala puis toute la littérature c paysanne • dont le meilleur représentant demeure Aleksis Kivi (1834- 1872.

de son vrai nom : Alexis Stenvall, d'origine sué­ doise) qui, avec ses 'Savetiers de la Lande •.

tient en­ core la tête d'affiche des théâtres en Finlande.

et avec ses «Sept Frères • continue d'être apprécié comme le grand romancier de la Finlande du XIXe siècle.

Des t Sept Frères •.

Lucien Maury qui en préfaça la première traduction française écrivait que c'est « un ro­ »man touffu, qui déborde de nos définitions et nos ca­ >tégories , et dont la forme insolite reflète une époque, »une société, un génie volontaire capable d'assembler »des éléments disparates pour doter son pays d'une »tradition littéraire toute nouvelle, voilà les Sept Frè­ Jres , roman de mœurs, roman d'aventures.

roman sati­ »rique, roman épique, glorification d'une race pay­ » sanne par un paysan lettré, œuvre singulière et peut­ » être unique en Europe.

• Avec A.

Kivi la littérature débouche sur un natura­ lisme fortement influencé par Maupassant, Flaubert.

Zola mais aussi Bjômson, Ibsen et Tolstoï.

A cette ten- dance s'ajoute le mouvement naturel local de résis­ tance à la tendance panslaviste du gouvernement de Saint Pétersbourg tandis que, l'industrialisation s'éta­ blissant.

une littérature • sociale » et • ouvrière » ap­ paraît.

ORIENTATIONS DE LA LITTËRATURE FINNOISE AVANT 1914 Les auteurs qui alors écrivent participent bien sou­ vent aux différents mouvements sociaux qui.

ne pou­ vant pas toujours se manifester officiellement.

pren­ nent le couvert d'associations féministes ou antialcooli­ ques (ou ligues de tempérance).

Mais toujours la na­ ture fait des intrusions massives que ce soit dans les romans à thèse de Mina Canth (1884-1897).

les • Co­ peaux • de Juhanni Aho (1861-1921), les récits paysans et sociaux d'IImari Kianto (1874-1957) ou de Joël Leh­ tonen (1881-1934) .

Cette participation de la nature à la littérature mène aisément au lyrisme qui se mani­ feste surtout dans le domaine poétique avec Eino Leine (1878-1926) dont l'optimisme transparaît jusque dans l'ironie la plus tragique , Otto Manninen (1872-1950) parfois hermétique mais traducteur de talent , ou V.A.

Koskenniemi (1885-1962).

Cette période de l'avant-première guerre mondiale est particulièrement riche en personnalités et la pro­ duction littéraire abondante et diversifiée.

Mais deux écrivains tiennent une place particulière.

Ce sont Jo­ hannès Linnankoski et Maiju Lassila .

Instituteur de campagne et journaliste.

J.

Linnan­ koski (1869-1913) est à mi-chemin du romantisme et du naturalisme.

Il se fait tout d'abord connaître par ses articles et ses prises de position en faveur du mou­ vement féministe (en 1907 la Finlande sera le premier pays à accorder le droit de vote national aux femmes) et du mouvement tempérant.

Mais c'est surtout avec son roman • Le Chant de la fleur rouge • -traduit en français en 1924- qu'il se fait une place de choix dans le domaine littéraire.

Par bien des côtés Linnankoski continue Kivi.

Il s'en diffé­ rencie sur un point qui peut paraître accessoire mais est ici essentiel : son héros n'est plus le simple paysan mais le flotteur de bois, être social mi-paysan.

mi-ou­ vrier.

De plus le héros , Olavï, personnage Kalévaléen.

est chargé de nombreux défauts dont le moindre n'est pas un don juanisme assuré.

Ce qui cependant ap­ paraît au long des aventures d'Oiavi est un hymne à la beau té, que ce soit celle de la nature ou celle de la femme.

Les thèmes essentiels du ' Chant de la .fleur rouge • seront repris dans les autres œuvres de Linnan­ koski, qu'il s'agisse de romans (comme ' Les Fugitifs •> ou de nouvelles (comme • La fermière de Heikkilii •).

Linnankoski demeure dans tès mémoires non seule­ ment en raison de sa production littéraire mais aussi de son action sociale quotidienne qui lui coOta la santé et la vie.

Maiju Lassila (1868-1918) écrivit aussi sous les noms de Tietiiviiinen, Untola (qui était son véritable nom) et de Rantamala.

Son œuvre est abondante et fort di­ verse.

Son point d'unité est la critique sociale qui est sans cesse transparente.

De plus, avec • .La Quête aux. »

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