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LA LITTÉRATURE SAVANTE ET ALLÉGORIQUE

Publié le 19/05/2011

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LES ROMANS ANTIQUES. — LES POÈMES ALLÉGORIQUES, DIDACTIQUES ET MORAUX

1. — Les Romans antiques.

Rappelons qu'un classement conventionnel des épopées du moyen âge range les romans antiques dans un troisième cycle (dont les deux premiers seraient celui de France et celui de Bretagne), que l'on intitule : cycle troyen ou de Rome la Grant. C'est la division donnée, au XIIIe siècle, par Jean Bodel : Ne sont que trois matières à nul homme entendant, De France, de Bretagne et de Rome la Grant. Mais nous avons dit, et nous répétons, que cette classification est aussi inexacte que possible. Il n'y a d'épopées que les chansons de geste; la matière de Bretagne et l'antiquité n'ont fourni que des romans. Sources et esprit des romans antiques. — Les clercs connaissaient toute une mine féconde d'aventures dignes de piquer la curiosité des auditeurs par la nouveauté des paysages, des héros et des situations : c'était l'épopée grecque et latine. Mais ils ne traduisirent pas fidèlement, ils n'imitèrent même pas directement Homère, Virgile, Stace, ou des historiens comme Quinte-Curce. Les oeuvres antiques avaient suscité, dans le monde gréco-byzantin, des adaptations et des transpositions singulières : c'est dans ces compilations que puisèrent les clercs du moyen âge. Aussi ne faut-il leur demander aucune couleur locale. Déjà transformés et altérés à Alexandrie et à Byzance, les héros antiques deviennent, au XIIIe siècle, des chevaliers français.

« Jalousie, qui fait entourer le parterre d'un mur, et construire une tour où sera emprisonné Bel-Accueil.

Guillaume selamente, et c'est là que se termine ou que s'arrête le poème de G.

de Lorris.La première partie du Roman de la Rose témoigne d'une réelle connaissance du coeur.

L'amour ingénu, inquiet, tour àtour confiant jusqu'à l'imprudence et réservé jusqu'au mépris, y est très sûrement analysé.

Guillaume de Lorris estun ancêtre, très lointain, de Marivaux.

Il est courtois comme Chrétien de Troyes; il nous repose de toutes lesvilenies des fabliaux et des farces, sans sortir de la vérité psychologique.Enfin, considérée comme poème, la première partie du Roman de la Rose est un des chefs-d'oeuvre du moyen âge.La langue en est souple, claire, élégante.Analyse de la deuxième partie.

— Pendant quarante ans environ, la société française se contenta du Roman de laRose tel que l'avait laissé Guillaume.

Puis, vers 5277, Jean de Meun en entreprit la continuation; et, fait unique dansl'histoire des littératures modernes, cette suite fut désormais inséparable de l'original.Raison vient de nouveau consoler le chevalier, qui se désespère.

Ce discours de Raison a plus de deux mille vers; lesexemples tirés de l'antiquité y forment un fatras pédantesque.

Le jeune homme va trouver ensuite Ami, qui lui donnedes conseils de courtoisie, l'engage à se montrer libéral sans excès, et lui fait une satire assez spirituelle du mariage.Là se trouvent plusieurs passages célèbres par leur hardiesse, sur l'âge d'or, la naissance de la société, du pouvoirroyal, etc.

Amour, qui rentre en scène, décide de tenter l'assaut de la tour où est enfermé Bel-Accueil; il passe enrevue ses soldats : Courtoisie, Largesse, Franchise, Pitié, Hardiment, et un nouveau personnage, Faux-Semblant, filsd'Hypocrisie, qui habite tantôt le monde et tantôt le cloître.

Le poète place ici une violente diatribe contre lesmoines mendiants.

Après la confession de Nature à son chapelain Génius (2.600 vers), Vénus enflamme la tour;Danger, Honte et Peur s'enfuient; et Bel-Accueil permet au jeune homme de cueillir la rose.Autant les allégories de la première partie constituent, pour qui sait les transposer, une psychologie délicate del'amour à la fois timide et passionné, autant, dans la seconde partie, l'action fictive devient obscure et incohérente.Cc n'est plus qu'un cadre, dans lequel un esprit érudit et audacieux, plein de verve et d'âpreté, place ses théoriesscientifiques et ses revendications sociales.Succès du Roman de la Rose.

— Ainsi complété, le Roman de la Rose devint, de la fin du xive siècle au milieu duxvte, l'oeuvre la plus célèbre de notre littérature.

Les .

manuscrits encore existants sont très nombreux; et, dès ladécouverte de l'imprimerie, les éditions se multiplièrent.

Marot, en 1527, en donna une nouvelle, dont la préface estun excellent document.

Et la Pléiade, qui condamnait le moyen âge, en excepte le Roman de la Rose. III.

— La littérature didactique. A aucune autre époque de notre histoire, les traités didactiques de tout genre, en vers ou en prose, ne furent aussinombreux qu'au moyen âge.

Sur boutes les questions scientifiques ou morales, les clercs ont écrit.

Qu'il nous suffisede mentionner les Bestiaires, les Lapidaires (ouvrages où l'histoire naturelle la plus fantaisiste ne sert qu'à dessymboles de morale); —les Chastiements (ouvrages pédagogiques); — et les Dits, sortes de petits monologuesdirigés contre les moines, les métiers, etc...

Enfin, on trouve une véritable encyclopédie de la science du moyen âgedans l'Image du monde (XIIIe siècle).. »

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