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La mêlée littéraire des années 1880-1886. Histoire de la littérature

Publié le 27/06/2012

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Avant 1880, l'oeuvre de Baudelaire, de Verlaine, de Rimbaud, de Mallarmé, reste, il faut bien le dire, mal connue et peu appréciée, non seulement du grand public, mais même de la plupart des gens cultivés. Mais un certain nombre d'influences vont orienter les esprits vers un idéalisme qui ouvrira les âmes à l'oeuvre de ces poètes et permettra à celles-ci d'avoir tout leur effet. L'idéalisme poétique, qui avait affleuré en 1820, avec les Méditations, puis avait été recouvert par le romantisme réaliste, s'épanouit alors, moins comme une tradition française que sous des influences étrangères, celle de Carlyle, du roman russe, de Schopenhauer et sous l'influence de la peinture de Turner, de Manet et des Impressionnistes, d'une part, de Puvis de Chavanne et des Préraphaélites anglais, d'autre part. Mais c'est la musique qui aura l'influence la plus décisive; ....

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« 574 KISTOIRE DE LA LITTÉRATURE gauche, Lutèce, où l'on proposait assez timidement de libérer l'art de l'emprise parnassienne.

Mais plus tard, la Revue indépendante (1885) de Dujardin et Wyzewa, puis (1888) de Gustave Kahn, prendra nettement posi­ tion en faveur de l'idéal symboliste; en même temps, la Revue Wagnérienne de Dujardin (1885) ouverte à toutes les inspirations, fait l'union, à travers Mallarmé, de la musique et de la poésie.

Bientôt, le mouvement se développe : les petites revues poétiques se multiplient, chacune offrant du Symbolisme un aspect particulier : Le Décadent de Baju (1886) et La Décadence de René Ghil (1886), Le Scapin (1885) d'Ernest Raymond, La Vogue de Gustav~ Kahn (1886), Le Symboliste (1886) ce Moréas, les Ecrits pour l'Art de Ghil (1886), un peu plus tard La Plume (1889), L'Ermitage (1890).

L'existence de ces revues fut en général fort brève; quelques-unes n'eurent que trois ou quatre numéros.

Mais elles sont accueillies avec curiosité et, si elles périssent, ce n'est certes pas faute de matière ou d'inté­ rêt; c'est faute de pécune.

Elles contiennent des poèmes, de factures bien diverses, mais de tendances assez unifiées, et de nombreux articles de théorie et de cri­ tique, où l'idéal nouveau se cherche à grand renfort de doctrines.

On découvre là, entre 1884 et 1886 surtout, un monde grouillant d'idées, une prodigieuse abondance de tentatives, une vie merveilleuse de l'esprit autour des problèmes de la poésie.

Sans doute, ce sont souvent combats de fantômes dans la nuit; on dispute pour des mots mal compris, pour des notions vagues; mais quelle ardeur, quelle foi dans l'existence du trésor à découvrir 1 quel refus de se contenter de l'exercice traditionnel de la parole rythmée! quel mépris des gloires faciles, quelle conviction sacrée de l'Absolu! D'autre part, l'esprit nouveau se développe dans des groupes éphémères d'artistes bohêmes qui tiennent leurs assises dans des cabarets : dès 1870, les dîners des Vilains Bonhommes; en 1878, les réunions des Hydro­ pathes; en 1881, les Hirsutes; la même année, le Chat noir, de Rodolphe Salis; en 1884 les Zutistes, de Charles Cros et les J emenfoutistes...

Il ne faudrait pas croire que cette bohême de lettres groupée tantôt au Quartier Latin, tantôt à Montmartre, s'attaquât uniquement à la réforme de la poésie; le chahut, les blagues de tout. »

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