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la négritude (histoire du concept)

Publié le 01/06/2023

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« LA NEGRITUDE PLAN INTRODUCTION I-HISTORIQUE DU MOUVEMENT A-La négro-renaissance à Harlem (19031929) B-La Négritude: Paris, le quartier latin de la Sorbonne II-NEGRITUDE : essai de définition A-La Négritude, l’expression d’une race opprimée B-La Négritude, la manifestation d’une manière d’être originale C-La Négritude, un instrument de lutte D-La Négritude, un outil esthétique III-EVOLUTION ET PORTEE A-EVOLUTION B-PORTEE CONCLUSION -3 - INTRODUCTION Le continent africain a subi dans son histoire deux événements violents et douloureux qui vont avoir des conséquences sur le plan politique, économique, social et culturel : l’esclavage et la colonisation.

Les africains après ces événements vont prendre conscience et rivaliser avec les autres sur le plan culturel.

De la lointaine Amérique vont s’élever des voix qui auront des répercussions jusqu’en Afrique pour revendiquer le caractère spécifique de la culture négre.

C’est dans ce contexte que va naître le mouvement de la Négritude qui polarisera, jusqu’à la veille des indépendances, toutes les aspirations et toutes les énergies des intellectuels Noirs de tous les horizons. I-HISTORIQUE DU MOUVEMENT La Négritude en tant que mouvement a pris naissance aux Etats Unis avant de se développer en Europe au quartier latin de la Sorbonne. A-La négro-renaissance à Harlem (1903-1929) Le premier a avoir pensé la Négritude dans sa totalité et sa spécificité fut certainement William E B Dubois dont le livre « Ames noires », paru en 1903, dénonçait la situation scandaleuse faite aux Noirs des Etats Unis. Penseur et homme d’action, Du Bois montrait la nécessité d’éffacer de l’esprit des Blancs et des Noirs, l’image stéréotypée du Négre soushomme, inconscient et taré, et en fondant l’Association nationale des Gens de couleur (dont il rédigea la revue The crisis) il jetait les fondements d’une action politique susceptible d’infléchir les options du gouvernement américain.

C’est dans « Ames noires » que Du Bois annonce le point de départ de la prise de conscience lorsqu’il dit : « Je suis négre et je me glorifie de ce nom, je suis fier du sang noir qui coule dans mes veines ».

A noter que l’expression du génie des Noirs Américains à travers le jazz, la poésie contribuera beaucoup à leur originalité à travers leur personnalité. Au début des années 1900, le jazz triomphe dans le monde musical.

Au théâtre, la grande comédienne Joséphine Baker s’impose.

En art l’influence africaine rendra célèbre les tableaux de Pablo Picasso.

Cette suite de faits est comme pour justifier le fait que l’Afrique apporte quelque chose de nouveau.

Un mouvement simulaire à celui de Du Bois prend -3 - naissance à Haïti, son instigateur Jean Price Mars.

Ce n’est pas au hasard que les Etats Unis furent le berceau de la Renaissance Négre.

Les négres qui y avaient été implantés pendant l’esclavage finissent par se rendre compte qu’ils avaient perdu les souvenirs de la culture de la mère patrie : l’Afrique.

Déracinés, ils vont tout d’abord tenter de s’assimiler à l’autre. Devant le rejet qui a été opposé ils s’imposaient à eux de prendre le chemin inverse pour retrouver l’éclat des sociétés africaines.

Formés à l’école de leur maître, ils vont tant bien que mal exiger leur riche trésor culturel africain enfoui dans leur conscience collective.

Ainsi le mouvement de Du Bois et autre devient de plus en plus célèbre et crédible pour s’appeler désormais à partir de 1920 « The New Negro » ou la «Renaissance Négre ».

Parmi ces leaders on peut citer Jean Toomer, Langston Hughes, Claude Mac Kay, Countee Cullen.

Mais ce mouvement rencontrera le racisme meurtrier des américains blancs surtout avec le Ku Klux Klan en 1915.

Le mouvement va alors s’exiler en Europe où la lutte va continuer.

C’est en 1923 que Claude Mac Kay appelle à la résistance à la culture européenne et tache de montrer que le nègre instruit a le même destin que son frère de sang analphabète. Paris des années 1930 sera le carrefour où, toute condition réunie va prendre forme petit à petit le mouvement de la Négritude. B-La Négritude : Paris, le quartier latin de la Sorbonne C’est donc à Paris, ville d’accueil, de la liberté pour les intellectuels et les artistes du monde entier que se rencontrent les écrivains Noirs Américains comme Claude Mc Kay, Langston Hughes etc et les étudiants antillais et africains comme Léon Gontran Damas, Aimé Césaire, Léopold Sèdar Senghor, Ousmane Socè.

Dans cette Paris des années 30 l’Afrique est à l’ordre du jour.

La curiosité pour l’Afrique de la part des colons n’était qu’une littérature de vulgarisation géographique qui se souciait peu de la situation du colonisé.

Nous avons des romans d’aventuriers comme le roman d’un spahi de Pierre Loti.

Cette littérature à préoccupation colonialiste présente souvent le Noir comme un primitif, un sauvage.

Et cela a suscité une vive réaction chez les intellectuels Noirs qui s’assignent la mission de défendre la dignité de la race noire par l’affirmation d’une identité culturelle.

Pour la première fois germera alors l’idée qu’il fallait restaurer la culture négro-africaine dans sa dignité, la rendre son prestige d’antend.

A Paris une poignée d’intellectuels et d’étudiants Noirs, locataires du quartier latin vont se révolter d’abord par la plume à travers des revues qui sont un cadre d’expression libre.

La Négritude apparait -3 - dans un premier temps comme une réponse au défi de l’Occident qui veut assimiler le monde noir en niant ses valeurs de culture et en y faisant une table rase.

Senghor remarque « nous n’avions, estimaient-ils, rien inventer, rien créer, ni sculpter, ni peint, ni chanté… ».

La Négritude prend la forme d’un texte poétique, d’un manifeste. -« La Revue du monde noir » : La Revue du monde noir fut la première tribune où les Noirs du monde entier eurent enfin l’occasion de s’exprimer pour débattre de leurs problèmes spécifiques.

La revue bilingue (français-anglais) qui parut du 20 Novembre 1931 au 20 Avril 1932 avait été fondée par le docteur Sajous, ressortissant du Liberia, assisté des sœurs Andrée et Paulette Nardal.

Le salon littéraire de fortune ouvert par les deux sœurs antillaises permit également aux intellectuels noirs parisiens, Aimé Césaire, Léopold Sèdar Senghor, Léon Gontran Damas, Etienne Lèro, René Ménil, de rencontrer les poètes et romanciers de la Renaissance Négre ainsi que d’éminentes personnalités du monde noir telles que René Maran, Félix Eboué ou le docteur Price Mars sénateur d’Haïti. D’un ton relativement modéré, la Revue du monde noir fut un lieu de rencontres fructueuses pour l’intelligentsia (noire et européenne, puisque l’ethnologue Léon Frobenius y collabora) en même temps qu’un incontestable instrument d’éveil culturel.

Les six livraisons de la revue permirent l’établissement d’un véritable programme qui affirmait l’originalité de la personnalité noire face à l’ethnocentrisme prosélyte des Européens, récusait la vision manichéiste d’un monde primitif livré à la nécessaire mission civilisatrice de l’Occident et réclamait une littérature authentique qui parlât enfin du Nègre sans fard ni exotisme.

Mais en dépit d’une certaine prudence, peut-être due à la subvention du ministère des colonies dont elle bénéficiait, la Revue du monde noir céda trop souvent à la polémique, et la définition de la Négritude avant la lettre à laquelle elle aboutit ne tenait pas suffisamment compte des disparités réelles entre américanité, antillanité et africanité. -La bombe de « Légitime Défense » : La Revue du monde noir avait réclamé une littérature nègre : il revint à Légitime Défense de la définir et d’en proposer le modèle.

Rédigée par une équipe dissidente de la Revue du monde noir , jugée trop conciliante, Légitime Défense dont le titre délibérément provocant était emprunté à André Breton fit l’effet d’un brulot dans les milieux lettrés de Fort de France .Ses auteurs , Etienne Lero , René Ménil et Jules- Marcel Monnerot -3 - , y dressaient en effet un sévère réquisitoire contre leurs compatriotes et dans un manifeste programme agressif paru le 1er Juin 1932 ils esquissaient une théorie de la nouvelle littérature antillaise.

Mais se sont tous les étudiants du quartier latin qui vont en bénéficier pour défendre la culture noire et pour consolider leur militantisme.

On y défend pour la première fois la personnalité de l’homme Noir bafoué par trois siècles d’esclavage et de colonisation.

Légitime Défense prêche la libération du style, la liberté d’imagination des Noirs.

L’écrivain doit donc prendre en charge son histoire, sa race, la couleur de sa peau.

Le poète Noir doit être selon Césaire le porte parole de tout un peuple : « ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix la liberté de celle qui s’affaisse au cachot du désespoir ».

Cette revue interdite par les autorités françaises et ce mouvement qualifié de premier cri de révolte contre l’impérialisme blanc ne connaitra malheureusement qu’un seul numéro publié en 1932. -«La Revue de l’étudiant noir » : A la suite de Légitime Défense qui avait déjà semé le grain de la révolte et de la contestation va naitre la Revue de l’étudiant noir qui se veut le carrefour de tous les intellectuels africains et antillais .Le journal va revendiquer la liberté créatrice du Négre en dehors de toute imitation.... »

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