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La pastorale et fa tragi-comédie au XVIIe

Publié le 18/10/2011

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Avons-nous attendu les Italiens et les Espagnols pour inaugurer en France la pastorale dramatique ? C'est là justement l'erreur qu'il ne faut pas commettre. En réalité la première pastorale dramatique est en France la pièce de Nicolas Filleul intitulée Les Ombres, représentée à Gaillon le 29 septembre 1566. L'influence italienne y est surtout scénique ; ce qui domine ce sont les éléments antiques. Pourtant ce n'est pas Filleul qui va donner le branle à la pastorale dramatique. Ce sont les oeuvres italiennes et espagnoles précitées d'abord, ce sera ensuite l'Astrée.

« plaintes élégiaques, ce sera l'occasion en France de conflits dramatiques.

Il s'est altéré encore dans la Ga· latée de Cervantès de 1584.

Avons-nous attendu les Italiens et les Espagnols pour inaugurer en France la pastorale dramatique ? C'est là justement l'erreur qu'il ne faut pas commettre.

En réalité la première pastorale dramatique est en France la pièce de Nicolas Filleul intitulée Les Om· bres, représentée à Gaillon le 29 septembre 1566.

L'in· fluence italienne y est surtout scénique ; ce qui domine ce sont les éléments antiques.

Pourtant ce n'est pas Filleul qui va donner le branle à la pastorale dramat~­ que.

Ce sont les œuvres italiennes et espagnoles préct· tées d'abord, ce sera ensuite I'Astrée.

En effet, la Diane de Montemayor est traduite en 1578, I'Aminta en 1584 , et le Pastor Fido en 1595.

L'essor de la pasto· raie n'est pas encore exceptionnel.

Il ne le sera pas avant 1600.

Et dès 1610 l'influence de I'Astrée sera dé· cisive.

Honoré d'Urfé né en 1568, a passé sa jeunesse sur les bords du Lignon, la charmante rivière de la plaine du Forez.

Compromis dans les troubles de la Ligue, il connut la prison et l'exil.

Et c'est ainsi qu'à Chambéry il se mit à écrire son roman pastoral de I'Astrée.

Il en fit paraître la première partie, la deu· xième partie en 1610 , en 1619 la troisième .

Il mourut en 1627 et la quatrième parut cette même année par les soins de son secrétaire Baro, qui ajouta une cin­ quième partie contenant le dénouement d'après les no· tes que laissait d'Urfé.

Nous ne connaissons encore cette pastorale dramati­ que que par la pièce de Filleul ; que va-t-elle devenir après toutes ces œuvres pastorales? Le premier exem· pie qui se présente est celui de Hardy.

On sait en effet qu'il a composé des pastorales, remplaçant sans doute par elles les comédies rendues inutiles à l'Hôtel de Bourgogne par la farce.

Il paraît peu influencé par I'Astrée.

D'ailleurs, il a dO commencer à composer des pastorales avant 1607.

Il en a publié cinq : Alcée qui est sans doute d'avant 1614, Corinne qui est de 1614 au plus tard, Alphée qui semble de 1624.

Il a essayé de conserver la distinction des genres, de séparer pas· torale et tragi-comédie.

Nous ne revoyons pas de che· valerie, ni de récits historiques , ni des princes, ni des rois.

Mais comme chez le Tasse et Guarini, la scène se passe en Arcadie et les ressorts dramatiques sont les mêmes c'est-à-dire les lois d'Arcadie, les oracles, Pan , Cupidon, la magie, les satyres.

Pourtant il sait mal profiter des occasions permet!ant de dév~lopper les éléments poétiques et psychologtques du sujet pas· tora) : Cupidon s'emploie dans Corinne; d~ns 1:Amo~r victorieux, à changer les cœurs.

Pour 1 action, tl varte.

Elle reste une dans Corinne, mais en revanche dans l'Alphée elle se complique, par cette ~haine_ des sept amants, par trois métamorphoses et trots manages .

Ce qui est intéressant à noter, c'est sa tendance à tourner la pastorale à la comédie .

Molière n'aura qu'à exploiter cette tendance dans ses ~~édies pas~otales comme la Pastorale comique, le Stctlten, la Pnncesse d'Elide.

Il est vrai que l'exemple qu'on peut cite~ est Alcée et que cette pièce se trouve être, se~ble-t-tl, l_a plus ancienne.

En tout cas, la pastoral~ devtent parfo~s chez lui une comédie d'amour sentimentale et pt· quante , et l'on trouve un élément proprement comique tant burlesque que risible dans le rôle des satyres, tour à tour rossés et trompés.

Il cherche par ailleurs un dia­ logue vif, un ton léger et c'est ainsi que dans les alter­ cations des bergers et des bergères ·se retrouvent l'ac­ cent et le mouvement du vers comique.

Autant que la tragédie irrégulière , la pastorale de Hard y tend donc à mélanger les genres .

Elle eut par eela une influence certaine .

Mais en même temps la pastorale s'immisce dans la tragédie.

Le meilleur exemple en est le Pyrame et Thisbé de Théophile de Viau, pièce qu'il a sans doute composée et fait jouer entre 1621 et 1623.

Elle fut imprimée en 1623 .

Elle représente par la structure la tragédie d'Alexandre Hardy.

Mais elle confond les genres .

Libéré des anciens, Théophile mêle dans son Pyrame la pastorale, la tragi-comédie et la tragédie.

Le sujet en est fort pathétique : c'est la fatalité qui pour­ suit deux amants , fatalité secondée par des volontés humaines hostiles.

L'élément pastoral est dans la ten· dresse passionnée, et le lyrisme précieux, plus que dans le naturel, le ton humain et la couleur contemporaine du dialogue car les deux éléments ne coexistent pas.

La tentative de Théophile échoua.

Les poètes délicats de 1620 à 1628 vont à la pastorale.

On connaît le suc­ cès des Bergeries ou Arthénice de Racan jouées entre 1623-1625 et imprimées en 1625 .

C'est avec la Sylvie de Mairet l'apogée du genre en France.

L'afféterie, le ton précieux sont rendus supportables par le goOt très vif de la nature, la psychologie tendre et charmante des personnages .

Parfois nous avons vraiment l'impres· sion en entendant Silène d'être en présence d'un bon fermier tourangeau .

Mais la pastorale est condamnée par la lassitude du public ..

Elle se manifeste à l'égard du Berger extravagant, roman de Charles Sorel de 1627-1628 .

La Silvanire tombe au théâtre en 1629.

Elle annonce la chute prochaine de la pastorale qui va dis­ paraître après 1632 sous sa forme sérieuse .

Le roman héroïque succède au roman pastoral.

La pastorale chargée par Mairet d'éléments de la tragi-comédie et de comédie sera absorbée par l'une et par l'autre.

Pourtant elle laissera son empreinte et sa trace dans la tragédie classique : l'analyse psychologique , l'amour tendre et galant d'un Quinault et même d'un Racine lui sont redevables de leur naissance .

Les origines de la tragi -comédie sont italiennes.

Reli­ sons la préface écrite par François Ogier pour l'édition de 1628 de Tyr et Sidon, lisons la préface de la Géné· reuse allemande de Mareschal de 1631 et nous en se· rons convaincus .

Que faut-il entendre cependant par tragi-comédie ? De fait on n'a pas été d'a~cord ~~r la signification du mot et la forme que dott revetlr le poè.me dramatique qui le porte.

Ainsi, d'aprè~ le prolo· gue de l'Amphitryon de Plaute, le nom convtent à une pièce où des dieux et des rois sont les acteurs d'un sujet comique.

D'après l'œuvre latine de. »

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