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LA PEINE DE MORT

Publié le 19/01/2020

Extrait du document

Commentaire

On vous demande de commenter le poème de Hugo, tiré des Châtiments. Le titre du recueil doit vous guider. En effet, si les poèmes sont des « châtiments », c'est qu'ils condamnent violemment quelqu'un : ici. Napoléon III. Votre commentaire doit donc travailler sur le registre polémique à l'œuvre dans l'extrait et sur l'objet de la condamnation. Pourquoi l'empire est-il violemment pris à parti ? La question posée vous aide aussi. Elle vous faisait réfléchir aux « stratégies argumentatives ». Il faut que votre commentaire prenne en compte le fait que la dénonciation se construit par le biais du récit. Enfin, souvenez-vous que le texte à commenter est un poème : votre analyse doit par conséquent intégrer des remarques sur la versification.

Plan de commentaire

I - Un récit à visée argumentative

II - La critique de l'Empire

III - Une parole violente

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Dissertation
La dissertation invite à une réflexion sur la littérature engagée et son pouvoir.
- Mots dés : « rôle » (fonction, à quoi sert la littérature ?) ; « la littérature » (le champ d’application du sujet est vaste, vous pouvez vous appuyer sur tous les genres littéraires) ; « débats d'idées » (littérature engagée, défendre son point de vue, littérature polémique).
- Type de sujet : le sujet est une question ouverte (type 4) : on ne vous demande pas si la littérature doit être engagée, c'est-à-dire politique, mais on vous demande quel « rôle » elle peut jouer dans le débat d'idées et en quoi elle peut y contribuer (ou en quoi elle échoue à y contribuer).
- Formulation de la problématique : quelles fonctions remplit la littérature engagée ? à quoi sert-elle ?

> CORPUS

1. V. HUGO, Le Dernier Jourdun condamné, XXVI, 1829.

2. V. HUGO, Les Châtiments, VII, 5, 1853.

3. A. CAMUS, Réjlexions sur la guillotine, 1958.

 

> TRAVAIL D'ÉCRITURE [16pts]

I - Commentaire

Vous commenterez le texte extrait des Châtiments de Victor Hugo (texte 2).

II - Dissertation

En vous appuyant sur le corpus proposé, sur les œuvres que vous avez étudiées au cours de l’année, ainsi que sur vos lectures et votre culture personnelles, vous vous demanderez quel rôle la littérature peut avoir dans les débats d’idées.

III - Écrit d'invention

À l’âge adulte, Marie, la fille du condamné (texte 1), écrit une lettre au président du tribunal qui a prononcé la sentence cotre son père. En variant les arguments et les registres, elle dénonce la peine capitale.

Vous rédigerez cette lettre ; vous la signerez du seul nom de Marie.

Cette lettre comportera au minimum deux pages.

Réquisitoire : les procédés rhétoriques

Un réquisitoire est un texte qui attaque et condamne quelqu un ou quelque chose. Les procédés d’écriture du réquisitoire sont :

un vocabulaire dépréciatif pour qualifier la personne ou l’idée condamnée ;

des images (métaphores, comparaisons) dévalorisantes ;

des apostrophes et l’emploi de la deuxième personne pour interpeller son adversaire ;

une ponctuation expressive, qui souligne l'indignation du locuteur.

Le corpus est très hétérogène : il réunit des textes d'époques et de genres différents. Deux textes sont signés Victor Hugo. L'un (texte 1) est un extrait du roman le Dernier Jour d'un condamné ; l'autre (texte 2) est un poème en alexandrins, tiré des Châtiments, œuvre polémique écrite pour fustiger le régime impérial. Le troisième texte est un essai : c'est en effet un texte théorique de Camus, extrait des Réflexions sur la guillotine.

QUESTION

La question posée est assez vaste et demande de réfléchir aux différentes « stratégies argumentatives » mises en place dans les textes. La stratégie argumentative est une notion assez vaste : elle recoupe la forme choisie (essai, poème, récit, apologue, fable, dialogue argumentatif...) mais aussi le ou les registre(s) choisi(s). Vous pouvez aussi vous demander si l'auteur privilégie l'art de convaincre ou l'art de persuader. Attention ! il va falloir être concis (30 lignes maximum) afin de ne pas perdre trop de temps sur la question. Le plan à adopter peut être- analytique ou synthétique. À vous de choisir ; cependant, un plan analytique paraît plus simple à mettre en œuvre. Pensez bien à justifier votre réponse en insérant judicieusement vos citations.

« Sujets lf!Olli corrigés I CONVAINCRE, PERSUADER, DÉLIBÉRER joujoux, des bonbons et des baisers ? Comment te déshabitueras-tu, 20 malheureuse orpheline, de boire et de manger ? Oh! si ces jurés l'avaient vue, au moins, ma jolie petite Marie! Ils auraient compris qu'il ne faut pas tuer le père d'un enfant de trois ans.

Et quand elle sera grande, si elle va jusque là, que deviendra-t-elle ? Son père sera un des souvenirs du peuple de Paris.

Elle rougira de moi et de 25 mon nom ; elle sera méprisée, repoussée, vile à cause de moi, de moi qui l'aime de toutes les tendresses de mon cœur.

Ô ma petite Marie bien­ aimée! Est-il vrai que tu auras honte et horreur de moi? Misérable ! quel crime j'ai commis, et quel crime je fais commettre à la société! 1.

Cercueil.

2.

Clamart : allusion au cimetière de Clamart, ville de la proche banlieue parisienne.

Texte 2 : Victor HUGO (1802-1885), Les Châtiments, VII, 1853 Après le coup d'État du 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte devient empereur le 2 décembre 1852 sous le nom de Napoléon Ill Victor Hugo, en exil à Bruxelles, a appris l'exécution publique de trois prisonniers politiques, Charlet, Cirasse et Cuisinier, guillotinés sur l'ordre de l'empereur Napoléon Ill Il s'en prend violemment à ce dernier.

C'était en juin, j'étais à Bruxelle 1; on me dit: Savez-vous ce que fait maintenant ce bandit ? Et l'on me raconta le meurtre juridique, Charlet assassiné sur la place publique, 5 Cirasse, Cuisinier, tous ces infortunés Que cet homme au supplice a lui-même traînés Et qu'il a de ses mains liés sur la bascule2.

Ô sauveur, ô héros, vainqueur de crépuscule, César3 ! Dieu fait sortir de terre les moissons, 10 La vigne, l'eau courante abreuvant les buissons, Les fruits vermeils, la rose où l'abeille butine, Les chênes, les lauriers ; et toi la guillotine.

Prince qu'aucun de ceux qui lui donnent leur voix 4 Ne voudrait recontrer le soir au coin d'un bois! 15 J'avais le front brûlant; je sortis par la ville.

Tout m'y parut plein d'ombre et de guerre civile ; Les passants me semblaient des spectres effarés, Je m'enfuis dans les champs paisibles et dorés; Ô contre-coups du crime au fond de l'âme humaine l 150. »

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