Devoir de Philosophie

LA PRINCESSE DE CLÈVES (analyse du personnage)

Publié le 07/10/2018

Extrait du document

Madame de La Fayette n'est pas ridicule. C'est une femme de goût et de savoir, qui reçoit dans son hôtel de la rue de Vaugirard des hommes et des femmes de lettres comme madame de Sévigné (1626 - 1696), Ménage et surtout La Rochefoucauld (1613 - 1680) auquel la lie une grande amitié.

 

En 1662, elle publie un premier ouvrage, La Princesse de Montpensier, qu'elle signe du nom d'un de ses amis, l'écrivain Segrais. Quelques années plus tard ce sera Zaïde, toujours sous le même nom, puis en 1678 La Princesse de Clèves.

 

Ce livre est une véritable révolution. Jusqu'à présent, ce qu'on appelle «romans», ce sont des histoires mettant en scène des personnages de convention, souvent des bergers et des bergères de fantaisie, se situant dans un passé idéalisé et passant leur temps à conter des histoires galantes et à écrire des vers.

 

Le prototype de ce type d'ouvrage est L’Astrée, publié à partir de 1607, en plusieurs parties, par Honoré d'Urfé (1567 - 1625) et qui exerça une influence durable. C'est ce qu'on a appelé le roman << précieux », dans lequel la description des sentiments et en particulier du sentiment amoureux tient une place importante et doit suivre des règles très précises, conformes à la fameuse «carte du Tendre».

 

Du roman précieux, l'œuvre de madame de La Fayette garde le goût des digressions et des intrigues secondaires, ainsi que la tendance à tomber parfois dans l'excès de subtilités. Mais elle rompt avec la tradition précieuse par deux points essentiels.

 

D'une part, La Princesse de Clèves est situé précisément dans le temps, avec un arrière-plan de personnages historiques. Sans doute les comportements et les usages que l'auteur prête aux familiers du roi Henri II sont en fait ceux de la cour de Louis XIV; il n'empêche que ce parti pris de réalisme marque une rupture par rapport aux bergers imaginaires décrits jusqu'alors.

 

D'autre part, et c'est le plus important, l'analyse psychologique y atteint pour la première fois un grand degré de vérité. Les personnages ne suivent pas de chemins tout tracés et donc prévisibles; ils évoluent réellement sous nos yeux et l'histoire se fait ainsi à mesure que nous la lisons. Plus que le réalisme historique, c'est réalisme des sentiments et des

« 360 • La princesse de Clèves il se chuchote même qu'il pourrait épouser bientôt la reine d'An gleterre.

Dès le premier regard, les jeunes gens tombent amoureux l'un de l'autre.

Mais si Nemours se laisse guider par sa passion, au point d'en oublier toutes ses conquêtes passées, la princesse de Clèves refuse de reconnaître la nature du senti­ ment qu'elle éprouve .

Elle repousse donc la cour discrète et pressante que le duc lui fait.

Pourtan t, différents incidents vont modifier son attitude.

La jalousie qu'elle éprouve-à l'ég ard de Nemours, lorsqu'elle le croit épris de la Dauphine Marie Stuart, la force à admet­ tre son amour pour lui.

Elle décide alors simplement de n'en rien montrer.

Mais son silence complice lorsqu'elle voit Ne­ mours dérober un portrait la représ entant, son émotion lors­ qu'il est blessé au cours d'un tournoi, sa jalousie réitérée lor squ'elle croit lire une lettre de lui adressée à une autre sont autant de signes qui font deviner la vérité au duc.

Avant de mourir, sa mère, qui a elle aussi compris la situa­ tion, avertit la princesse de se méfier de ses sentiments.

Eff rayée de sa propre faiblesse, la jeune femme avoue alors la vérité à son mari, sans toutefois lui donner le nom de son rival , et lui demande de la protéger contre elle-même.

Or cet aveu a eu pour témoin le duc de Nemours, installé par hasard dans un cabinet voisin de la pièce où le prince et la princesse de Clèves se sont parlé.

Le duc est donc à présent fixé sur les sentiments de celle qu'il aime.

Fuyant la cour, la princesse de Clèves se réfugie dans un pavillon à Coulommiers.

Elle laisse un mari rongé par la jalousie et la tristesse, n'ayant comme seule idée que de découvrir le nom de celui qu'aime sa femme.

Il devine qu'il s'agit de Nemours et le fait surveiller.

Un rapport erroné, suite à un voyage du duc à Coulommiers, laisse croire au prince que sa femme lui a finalement été infidèle.

Abattu par la tristesse et la décept ion, il tombe malade et meurt bientôt, reprochant amèrement à sa femme de l'avoir trahi et même de lui avoir avoué son amour pour un autre.

La mort de son mari plonge la pri ncesse dans une terrible aff liction, à laquelle s'ajoute le sentiment de sa culpabi lité.

Lorsque Nemours vient la voir, elle lui avoue enfin son amour, mais lui annonce en même temps que jamais elle ne. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles