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L'Assommoir de Zola: UN ART NOUVEAU

Publié le 22/01/2020

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zola

en s’appuyant sur tel détail, créant à nouveau ». Il ne faut pas oublier cette affirmation fondamentale lorsqu’on étudie Zola. L’œuvre qui se voulait scientifique et impassible, sera, en définitive, celle d’un poète visionnaire où triomphent la passion, le grossissement, la révolte.

L’assommoir, le premier grand roman naturaliste, va-t-il être l’illustration de ces idées? Est-ce un document complet et véridique sur les mœurs ouvrières de l’époque? Est-ce une œuvre impassible ou une œuvre engagée? Celle d’un écrivain qui recherche la gloire à tout prix, même par le scandale, comme on le lui a reproché, ou celle d’un grand artiste qui a innové et ouvert des voies au roman moderne ? Ce sont quelques-unes des questions que l’on peut se poser à la lecture de l’œuvre.

POURQUOI CE ROMAN?

Dans la première liste que Zola envoya à l’éditeur Lacroix, au début de 1869, figure, en septième position, un projet de roman ouvrier. « Un roman qui aura pour cadre le monde ouvrier et pour héros Louis Duval, marié à Laure, fille de Bergasse 1. Peinture d’un ménage d’ouvriers à notre époque. Drame intime et profond de la déchéance du travailleur parisien sous la déplorable influence du milieu des barrières 1 2 et des cabarets ».

• Un sujet d’actualité

Le problème ouvrier se posait alors de façon aiguë 3. Le droit de coalition rétabli en 1864, de très nombreuses grèves éclatèrent dans toute la France et, en particulier, à Paris.

Malgré cela, l’ouvrier n’était guère entré dans la littérature. Balzac n’en avait parlé qu’incidemment. George

zola

« r Le 27 avril 1866, il affirme catégoriquement dans L'évé­ nement : « J'ai peu de sympathie, je l'avoue, pour les his­ toires de convention, pour ces contes romanesques qui nous charment pendant une heure; j'aime les récits âpres et vrais qui fouillent hardiment en pleine nature humaine, j'aime les audaces de la pensée et les audaces de la forme.

" Pourquoi cette affirmation? D'abord parce que pour lui l'artiste doit vivre passionnément la vie de son temps et s'en faire le ·chantre.

Il faut se rappeler que Zola a été l'ami intime de Cézanne et de tous les peintres impression­ nistes dont il a partagé l'existence et les luttes.

Ensuite parce que " les niaiseries indécentes tuent parfois une société, les vérités jamais », formule percutante qu'il écrivit dans La tribune du 29 novembre 1868.

Les mensonges romanesques sont donc, à son avis, nocifs et immoraux.

Car, très tôt, il a eu conscience que le romancier peut jouer un rôle actif pour aider à la formation d'une société nouvelle à laquelle il aspire : « Quand une société.

se putréfie, ajoute-t-il, quand la machine sociale se détraque, le rôle de l'observateur et du penseur est de noter chaque plaie nouvelle, chaque secousse inattendue ( ...

).

Nous vivons sur les ruines d'un monde.

Notre devoir est d'étudier ces ruines, de les étudier avec franchise, sans peur ni mensonge, pour en tirer les éléments du monde futur.

La science nous guide.

» Car« c'est de la connaissance seule de la vérité que pourra naître un état social meilleur ».

(Notes· générales sur la marche de l'œuvre.) D'où ce vaste projet qu'il conçoit, avec la volonté de se différencier de Balzac 1 : étudier non plus " un cas curieux de physiologie " comme il l'avait fait avec Thérèse Raquin, mais les " questions de sang et de milieux " dans une famille qui s'irradie dans toutes les classes de la société du second Empire : Les Rougon-Macquart, Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire.

• " Mon œuvre sera moins sociale que scientifique » Il e5t tout pénétré de la pensée de Taine qu'il a personnel­ lement connu alors qu'il travaillait à la Librairie Hachette et qui lui a révélé Stendhal et Balzac.

Il lui a consacré plu­ sieurs anicles de journaux et il admire, en particulier, une 1.

Une partie de ses réflexions ont pour titre ~ « Différences entre Balzac et moi.

» - 15. »

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