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Le nouveau roman (corpus): En quoi ces débuts de roman peuvent-ils surprendre le lecteur ?

Publié le 07/06/2012

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Ce corpus est composé de cinq incipits de romans, Les Gommes de Robbe-Grillet (1953), La Salle de bain de Toussaint (1985), Les Grandes blondes (1995) d’Echenoz, L’Incident de Gailly (1996) et Dino Egger de Chevillard (2011). Ces auteurs appartiennent aux Editions de Minuit qui sont une maison d'édition française, fondée par Jean Bruller et Pierre de Lescure en 1941, qui accompagnent dès les années 1950 les auteurs modernes de la littérature française contemporaine. Depuis 1980, les Editions de Minuit publient des romanciers d’aujourd’hui aux œuvres novatrices. En quoi ces débuts de roman peuvent-ils surprendre le lecteur ?

« De même, il y a chez Christian Gailly cette notion de coupure dans son roman L’Incident .

En effet, on est face à des phrases bizarres (retrouvées chez Toussaint) qui jouent sur l’absurde.

La linéarité du texte n’implique pas forcément un retour à la fonctionnalité de l’intrigue ni à une chronologie réaliste.

De plus, l’incipit de L ’Incident est bien particuli er ; En effet, celui- ci repose sur une description méticuleuse, non pas du personnage principal « Elle » (l.1) elle- même mais de ses pieds (« Elle avait des pieds pas ordinaires » l.1) .

La description détaillée des pieds est for t inhabituelle et ne permet pas vraiment de présenter le personnage.

Cette décision inattendue de la part de l’auteur a pour but de dérouter le lecteur.

Cet incipit est d’autant plus intéressant par la mise en place d’une dramatisation, d’un dialogue entre narrateur et lecteur, qui crée un rapport d’intimité et qui en même temps introduit l’ambiguïté, et éloigne toute certitude.

(« Quel incident ? Oh rien de très impo rtant… l.

12-13-14) Quant au roman Les Grandes blondes de Jean Echenoz, celui-ci est une parodie dans laquelle l’auteur n’hésite pas à se jouer du lecteur.

D’ailleurs, ce dernier est pris à témoins par Echenoz dès le début de l’œuvre (« vous êtes » l.1).

Le premier paragraphe à lui seul cumule deux noms (« Paul Salvador » l.1, « Jouve » l.3), une saison (« l’hiver » l.1), un but (« vous cherchez quelqu’un » l.1), un trait de caractère (« vous n’aimez pas chercher seul » l.2) et pour finir un « donc » (l.2) énigmatique.

Ainsi, en trois lignes, l’auteur réussit à introduire avec modernité plusieurs éléments nécessaires à la compréhension du texte et, surtout, il parvient à « posséder » le lecteur et en fait ce qu’il veut.

Pour conclure, ces incipits modernes peuvent surprendre le lecteur qui s’attend à ce que l’ouverture d’un roman soit la partie la plus explicative du texte , donnant des informations qui permettent de situer l’époque et le lieu de l’action, les personnages et l’intrigue.

Cela n’est pas le cas des écrivains de ce corpus, appartenant notamment au mouvement du Nouveau Roman qui rejette le narrateur omniscient et défait la construction de l’intrigue en brouillant la chronologie.. »

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