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« Selon toute apparence, non seulement le romancier ne croit plus guère à ses personnages, mais le lecteur, de son côté, n'arrive plus à y croire. »Vous discuterez cette opinion de l'écrivain Nathalie Sarraute sur l'évolution du roman en vous appuyant sur des exemples tirés des textes du corpus, sur les oeuvres étudiées en classe, ainsi que sur vos attentes de lecteur.

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

sarraute
Introduction :
Alors que le XIXème siècle consacre le genre romanesque avec des écrivains comme Balzac, Flaubert ou Hugo, le XXème siècle
le remet violemment en cause, en ébranlant certains de ses fondements comme celui, fondamental, du personnage. C’est dans ce
contexte que Nathalie Sarraute, écrivain phare du Nouveau roman, écrit dans son célèbre manifeste L’Ere du soupçon paru en 1964 :
« Selon toute apparence, non seulement le romancier ne croit plus guère à ses personnages, mais le lecteur, de son côté, n’arrive plus
à y croire «. Ainsi, le personnage romanesque serait confronté à une crise de confiance et aurait, au fil du temps, perdu tout crédit
vis-à-vis des deux instances essentielles que sont le lectorat et le romancier. Or, si tel est le cas, cela reviendrait à dire que le
personnage est en voie de disparition voire qu’il a disparu. Selon Sarraute, les lecteurs et les romanciers ont perdu toute confiance en
le personnage, pourtant, ils n’en continuent pas moins à lui porter un réel intérêt : c’est donc qu’il n’est pas mort, mais que certains
paramètres ont donné lieu à une évolution.
I/On ne croit plus au personnage romanesque : un personnage peu fiable
1) Les personnages : repères essentiels dans la littérature traditionnelle.
En regard des personnages de la littérature dite traditionnelle ou classique, le personnage moderne semble peu bien de choses.
Personnages principaux ou secondaires : Des Grieux ou Tiberge dans Manon Lescaut dotés d’une réelle psychologie, animés de
passions, parfois de vertus (Tiberge= l’ami idéal) ou qui sont solidement ancrés dans une histoire comme le père Grandet, dont le
romancier Balzac dresse un portrait très documenté qui s’appuie sur un lieu, une époque, qui a un passé, un avenir, une descendance,
une généalogie.
sarraute

« 3) Donc évolution et renouvellement de la notion de personnage qui s’\ est désacralisé, mais n’a pas pour autant cessé d’exister\ puisque le personnage est parfois devenu hyper réaliste : Michel Houellebecque, La Possibilité d’\ une île.

Il peut aussi réellement exister comme le personnage principal de L’Adversaire, de J.

C.

Carri\ ère qui incarne un tueur en série (journalisme d’investigation\ . Il semble donc à la fois excessif et réducteur de dire que le personnage romanesque a perdu toute cré\ dibilité vis-à-vis du lecteur et du romancier.

S’il a été largement remis en cause depuis la fin\ du XIXeme et surtout au milieu du XXème siècle avec le Nouveau roman, c’est surtout parce qu’une certaine image de l’homme et \ du monde a été ébranlée et que des certitudes se sont écr\ oulées.

De fait, le personnage romanesque continue à susciter l’intérêt\ des lecteurs et des romanciers et il reste l’élément central d\ u roman : si on ne se rappelle plus les détails d’une intrigue, on garde toutef\ ois en mémoire des personnages mythiques, le couple formé par Chlo\ é et Colin dans L’Ecume des Jours, la belle Eléa, dans La Nuit des t\ emps, ou plus loin de nous, l’héroïsme très simple mais lumineux de Jean Valjean, dans Les Misérables.. »

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