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LE QUINZIÈME SIÈCLE (1420 - 1515) - LITTÉRATURE

Publié le 31/05/2012

Extrait du document

Il était impossible que l'influence de l'Italie ne se liât pas à celle de l'antiquité : c'était à vrai dire, on l'a vu, par l'Italie que s'était éveillée chez nous une intelligence nouvelle des anciens, et que de nos scolastiques se dégageaient péniblement encore des humanistes. De toutes parts, depuis le xive siècle, l'Italie pénètre chez nous. Christine de Pisan est toute Italienne de sang: une Italienne vient épouser Louis d'Orléans, et pous donne un poète. Dans ce va-et-vient de Français qui vont au delà des monts, d'Italiens qui viennent par deçà, il se produit une incessante infi!tl'ation des moeurs.

« un des plus authentiques bas-bleus qu'il y ait dans notre littérature, la première de cette insupportable lignée de femmes aùteurs, à qui nul ouvrage sur aucun sujet ne coùte, et qui pendant toute la vie que Dieu leur prête, n'ont affaire que de multiplier les preuves de leur infatigable facilité, égale à leur universelle médiocrité.

Il faut l'estimer, étant Italienne, d'avoir eu le cœur français, et d'avoir rendu un dévouement sincère ct désintéressé aux rois et au pays dont longtemps les bienfaits l'avaient nourrie; Je cas n'est pas si fréquent.

Elle y a gagné du reste d'avoir écrit dans de beaux élans d'affection émue cinq ou six strophes ou pages qui mériteqt de vivre t.

Cette Italienne qui sait le latin a quelque souci de la phrase, et quelque sentiment des beaux développements largement étoffés.

L'effort est plus marqué et parfois plus heureux dans les Œl!vres d'Alain Chartier 2 dont le nom surnageant_presque seul au xvi" siècle dans le naufrage de tout le passé, a usurpé longtemps une estime trop glorieuse: il n'est pas si au-dessus de son temps qu'on l'Lna­ ginait jadis.

Rien 3 ne subsiste de ses vers sans âme, prosaïque pro­ duit de la frivolité chevaleresque, où Je fond est vain sous la forme fausse.

Mais sa prose française est d'un homme qui a vécu avec les anciens :dansees cadres "qu'il emprunte encore un pen trop volon­ tiers au goût rlu moyen âge, dans ces visions pédantesquement allégoriques oü ratiocinent interminablement de sèches abstrac­ tions, le détail dl! style, le moule de la phrase viennent de Cicéron et de Suétone : surtout Chartier imite Sénèque, et s'es~aie, parfois avec bonheur, à en retrouvev la brièveté nerveuse et le trait 5 • Ce choix de Sénèque comme modèle de style est un des signes avant­ coureurs de la Renaissance où l'on peut le moins se tromper.

de Petitot; idem, coll.

Michnud et Poujonlnt; le Dittir! de Jeanne d'Arc, poème inséré par Quieherat dans le Procès de Jeanne d' A>·c, 1841-49, 5 vol.

in-8; le Livre du chemin de lonq étude, Berlin, in-8, 1881; Œuv.

poétiq.

(Soc.

Iles Anc.

textes), t.

I et Il, 1886-91.

-A consulter : lt.

Thom assy, Essai sur les écrits politiques de Chris­ tine de Pisan, Paris, 1838, in-8.

1.

Notamment dans le Dittié de Jeanne d'Arc et dans le Livre de la Vision.

2.

Biographie: Né vers 1394, fils d'un bour~eois de Bayeux, frère rade de Guil­ laume qui devint évêque de Paris, il servit Charles VI et Charles VII.

Il fut chargé d'une mission en Bohême, auprès de l'empereur Sigismond, 'en 1423 et 1424.

Il mou­ rut après 1439.

Édition: André Duchesne, in-4, Paris, 161'7.

(L'Histoire de Charles VT et de Char­ les YI!, pla~ée en tète d13 cette édition, n'est pas de Chartier, mais du héraut Berry, Gilles le Bouvier.) - A consulter : Delaunay, Étude sur Alain Chartier, Paris, 18i6, in-8.

3.

Ou presque rien :.

notez quelques beaux: vers oratoires, dans le Livre des quatre d. »

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