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Les femmes

Publié le 04/11/2015

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Nouveaux programmes de 1ère Objet d’étude : La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation du XVIème siècle à nos jours Images de la femme dans la littérature du XVIIème siècle à nos jours. Entre clichés littéraires et réalité sociale. Ces séquences ont été réalisées par Mireille Reynaud et Christèle Dufour, pour leurs élèves de 1ère L, 1ère ECO et 1ère STLB du lycée René Char à Avignon Présentation générale de la séquence Cette séquence est la première de l’année. Elle a été proposée, sous des formes différentes en première à 3 classes différentes : 1L, 1ECO, 1STLB. Elle permet de réviser en début d’année les exercices de l’écrit de l’EAF : • La question sur le corpus • Le commentaire • Le sujet d’invention • La dissertation Thématique : L’image de la femme dans la littérature du XVIIème au XXème siècle I. Première séquence : Groupement de textes, Lectures analytiques Séries générales • • • • • LA FONTAINE, Fables (16681693), livre VIII, fable 6, "Les Femmes et le Secret". MOLIERE, Les Femmes savantes (1672), I, 1, débat entre Armande et Henriette, "Mon Dieu, que votre esprit... qui sont de la matière." MONTESQUIEU, Lettres persanes, lettres 161 (1721) CONDORCET, Cinq Mémoires sur l'Instruction publique (1791), I, 4, "Il est nécessaire... crainte est fondée." SIMONE DE BEAUVOIR, extrait de Le Deuxième sexe (1949) Séries technologiques* • • • • • LA FONTAINE, Fables (16681693), livre VIII, fable 6, "Les Femmes et le Secret". MOLIERE, Les Femmes savantes (1672), I, 1, débat entre Armande et Henriette, "Mon Dieu, que votre esprit... qui sont de la matière." MONTESQUIEU, Lettres persanes, lettres 161 (1721) HUGO, Les Misérables, première partie « Fantine » 1862 SIMONE DE BEAUVOIR, extrait de Le Deuxième sexe (1949) * Il est possible aussi de supprimer une lecture analytique. 1 II. Deuxième séquence : Lecture cursive de VOLTAIRE, Candide, 1759, avec quelques lectures analytiques et des études transversales centrées sur les personnages féminins et leurs mésaventures (elle n’est pas développée dans ce travail) Thématique : La condition de la femme dans le conte philosophique : Cunégonde, Paquette, La vieille : une seule femme à travers ses différents âges et conditions ? III. Etude d’un corpus : Corpus EAF de découverte des épreuves autour de l’éducation des femmes : Lettres d’une Péruvienne, XXXIV, Françoise de Graffigny (1747), L’Education des filles, Voltaire (1761), Emile, V, Jean-Jacques Rousseau (1762). IV. Travail sur : 1) 2) 3) 4) Les formes de l’argumentation : la fable, le dialogue théâtral, l’essai, le roman épistolaire. Le vocabulaire de l’argumentation. Le vocabulaire de l’analyse littéraire. L’évolution de la condition de la femme du XVIIème siècle à nos jours. V. Lecture d’image : Persépolis, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (2007) (bande dessinée et film) VI. sujets donnés à l’écrit : 1) Réponse à une question sur le corpus de textes. 2) Sujet d’invention portant sur une femme célèbre. 3) Commentaire de la lettre 161 des Lettres persanes. VII. Pratique de l’oral 1) Revue de presse sur la condition de la femme du XXIème siècle. 2) Méthode de la lecture analytique. ? Bibliographie/ sitographie/ émission Bibliographie : 1) Histoire des femmes en Occident, Georges Duby , Michelle Perrot 2) Des Femmes, anthologie, présentation par C. Erard et G. Kutukdjian, étonnants classiques, GF. 3) Littérature, textes et documents XIXème siècle, Dominique Rincé et Bernard Lecherbonnier, édition Nathan 4) Manuel utilisé : L’Ecume des lettres, Français première, Hachette, 2011 Sites utiles : 1) http://www.thucydide.com/realisations/comprendre/femmes/intro.htm (la république au féminin de la révolution à 1944) 2) http://www.histgeo.ac-aix-marseille.fr/pedago/femmes/rouq_003.htm#toc10 3) http://www.crdp-nice.net/editions/supplements/2-86629-441-0/index.php? rub_id=2&ssr_id=11&cat_id=664 Émissions : 1) Simone de Beauvoir, « On ne naît pas femme… », émission réalisée par Virginie Linhart (2007) 2) « Au bonheur des dames, L’invention des grands magasins, docu-fiction de Christine Le Goff et Sally Aitken (2011), tableau de la condition de la femme au XIXème siècle à Paris 2 Corpus de lectures analytiques Texte 1 : La Fontaine, Fables, Livre VIII, fable 6. Les Femmes et le Secret Rien ne pèse tant qu'un secret Le porter loin est difficile aux Dames : Et je sais même sur ce fait Bon nombre d'hommes qui sont femmes. Pour éprouver la sienne un mari s'écria La nuit étant près d'elle : « O dieux ! Qu'est-ce cela ? Je n'en puis plus ; on me déchire ; Quoi j'accouche d'un œuf ! - D'un œuf ? - Oui, le voilà Frais et nouveau pondu. Gardez bien1 de le dire : On m'appellerait poule. Enfin n'en parlez pas. » La femme neuve sur ce cas, Ainsi que sur mainte autre affaire, Crut la chose, et promit ses grands dieux de se taire. Mais ce serment s'évanouit Avec les ombres de la nuit. L'épouse indiscrète2 et peu fine, Sort du lit quand le jour fut à peine levé : Et de courir chez sa voisine. « Ma commère, dit-elle, un cas3 est arrivé : N'en dites rien surtout, car vous me feriez battre. Mon mari vient de pondre un oeuf gros comme quatre. Au nom de Dieu gardez-vous bien D'aller publier4 ce mystère. - Vous moquez-vous ? dit l'autre : Ah ! Vous ne savez guère Quelle je suis. Allez, ne craignez rien. » La femme du pondeur s'en retourne chez elle. L'autre grille déjà de conter la nouvelle : Elle va la répandre en plus de dix endroits. Au lieu d'un œuf elle en dit trois. Ce n'est pas encore tout, car une autre commère En dit quatre, et raconte à l'oreille le fait, Précaution peu nécessaire, Car ce n'était plus un secret. Comme le nombre d'œufs, grâce à la renommée, De bouche en bouche allait croissant, Avant la fin de la journée Ils se montaient à plus d'un cent. Gardez-vous bien. Qui ne sait pas garder un secret. 3 Un grand évènement. 4 Rendre public. 1 2 3 Texte 2 : Molière, Les Femmes savantes (1672) - Extrait : Acte I, scène première (v. 26 à 72) Dans la comédie Les Femmes savantes, Molière s’intéresse à l’éducation des femmes. Le passage oppose Armande, jeune femme qui se veut savante, à sa sœur Henriette. ARMANDE. Mon Dieu, que votre esprit est d’un étage1 bas ! Que vous jouez au monde un petit personnage De vous claquemurer2 aux choses du ménage, Et de n’entrevoir point de plaisirs plus touchants Qu’une idole3 d’époux et des marmots d’enfants ! Laissez aux gens grossiers, aux personnes vulgaires, Les bas amusements de ces sortes d’affaires. A de plus hauts objets élevez vos désirs, Songez à prendre un goût des plus nobles plaisirs, Et, traitant de mépris les sens et la matière, A l’esprit, comme nous, donnez-vous tout entière : Vous avez notre mère en exemple à vos yeux, Que du nom de savante on honore en tous lieux, Tâchez, ainsi que moi, de vous montrer sa fille, Aspirez aux clartés4 qui sont dans la famille, Et vous rendez sensible aux charmantes douceurs Que l’amour de l’étude épanche dans les cœurs. Loin d’être aux lois d’un homme en esclave asservie, Mariez-vous, ma sœur, à la philosophie, Qui nous monte au-dessus de tout le genre humain, Et donne à la raison l’empire souverain, Soumettant à ses lois la partie animale5, Dont l’appétit grossier aux bêtes nous ravale. Ce sont là les beaux feux, les doux attachements, Qui doivent de la vie occuper les moments ; Et les soins où je vois tant de femmes sensibles Me paraissent aux yeux des pauvretés horribles. HENRIETTE. Vocabulaire : 1. « Etage se dit figurément en choses spirituelles. IL y a des esprits de tous étages. Celui-là est du plus bas étage. » Furetière, dictionnaire universel, 1690. 2. Claquemurer : « Terme populaire… enfermer dans une prison étroite, dans un cloître. » Furetière. 3. Terme employé dans les deux genres. 4. Terme à la mode. 5. Cette « partie animale » est à la fois l’âme végétative, commune aux plantes, aux bêtes, aux hommes, et l’âme sensitive, commune aux bêtes et aux hommes. L’âme raisonnable appartient aux hommes seulement. – « En morale on oppose la partie animale, qui est la partie sensuelle et charnelle, à la partie raisonnable, qui est l’intelligence » Furetière. 6. Quoique contraire. ? Notes proposées par Georges Couton chez Folio classique. Le ciel, dont nous voyons que l’ordre est tout –puissant, Pour différents emplois nous fabrique en naissant ; Et tout esprit n’est pas composé d’une étoffe Qui se trouve taillée à faire un philosophe. Si le vôtre est né propre aux élévations Où montent des savants en spéculations, Le mien est fait, ma sœur, pour aller terre à terre, Et dans les petits soins son faible se resserre. Ne troublons point du ciel les justes règlements Et de nos deux instincts suivons les mouvements. Habitez, par l’essor d’un grand et beau génie, Les hautes régions de la philosophie, Tandis que mon esprit, se tenant ici-bas, Goûtera de l’hymen les terrestres appas. Ainsi, dans nos desseins l’une à l’autre contraire6, Nous saurons toutes deux imiter notre mère : Vous, du côté de l’âme et des nobles désirs, Moi, du côté des sens et des grossiers plaisirs ; Vous, aux productions d’esprit et de lumière, Moi, dans celles, ma sœur, qui sont de la matière. 4 Texte 3 : Montesquieu, Lettres persanes, (1721) Roxane à Usbek, A Paris Oui, je t’ai trompé ; j’ai séduit tes eunuques ; je me suis jouée de ta jalousie ; et j’ai su, de ton affreux sérail, faire un lieu de délices et de plaisirs. Je vais mourir ; le poison va couler dans mes veines : car que ferais-je ici, puisque le seul homme qui me retenait à la vie n’est plus ? Je meurs ; mais mon ombre s’envole bien accompagnée : je viens d’envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges, qui ont répandu le plus beau sang du monde. Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m’imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ? Que, pendant que tu te permets tout, tu eusses le droit d’affliger tous mes désirs ? Non : j’ai pu vivre dans la servitude ; mais j’ai toujours été libre : j’ai réformé tes lois sur celles de la nature ; et mon esprit s’est toujours tenu dans l’indépendance. Tu devrais me rendre grâce encore du sacrifice que je t’ai fait ; de ce que je me suis abaissée jusqu’à te paraître fidèle ; de ce que j’ai lâchement gardé dans mon cœur ce que j’aurais dû faire paraître à toute la terre ; enfin, de ce que j’ai profané la vertu, en souffrant qu’on appelât de ce nom ma soumission à tes fantaisies. Tu étais étonné de ne point trouver en moi les transports de l’amour : si tu m’avais bien connue, tu y aurais trouvé toute la violence de la haine. Mais tu as eu longtemps l’avantage de croire qu’un cœur comme le mien t’était soumis : nous étions tous deux heureux ; tu me croyais trompée, et je te trompais. Ce langage, sans doute, te paraît nouveau. Serait-il possible qu’après t’avoir accablé de douleurs, je te forçasse encore d’admirer mon courage ? Mais, c’en est fait, le poison me consume, ma force m’abandonne ; la plume me tombe des mains ; je sens affaiblir jusqu’à ma haine : je me meurs. Du sérail d’Ispahan, le 8 de la lune de Rebiab, 1, 1720 [mai] 5 Texte 4 : Condorcet, Cinq Mémoires sur l’Instruction publique (1791) Mathématicien ayant collaboré à L’Encyclopédie, penseur des Lumières, Condorcet participa aux travaux du Comité d’Instruction publique de l’Assemblée législative et composé Cinq Mémoires sur l’Instruction publique. Dans le premier, il évoque l’éducation des femmes. Il est nécessaire que les femmes partagent l’instruction donnée aux hommes. 1. Pour qu’elles puissent surveiller celle de leurs enfants. L’instruction publique, pour être digne de ce nom, doit s’étendre à la généralité des citoyens, et il est impossible que les enfants en profitent si, bornés aux leçons qu’ils reçoivent d’un maître commun, ils n’ont pas un instituteur domestique qui puisse veiller sur leurs études dans l’intervalle des leçons, les préparer à les recevoir, leur en faciliter l’intelligence, suppléer enfin à ce qu’un moment d’absence ou de distraction a pu leur faire perdre. Or, de qui les enfants des citoyens pauvres pourraient-ils recevoir ces secours, si ce n’est de leurs mères qui, vouées aux soins de leur famille, ou livrées à des travaux sédentaires, semblent appelées à remplir ce devoir ; tandis que les travaux des hommes, qui presque toujours les occupent au-dehors, ne leur permettraient pas de s’y consacrer ? Il serait donc impossible d’établir dans l’instruction cette égalité nécessaire au maintien des droits des hommes et sans laquelle on ne pourrait même y employer légitimement ni les revenus des propriétés nationales, ni une partie du produit des contributions publiques, si, en faisant parcourir aux femmes au moins les premiers degrés de l’instruction commune, on ne les mettait en état de surveiller celle de leurs enfants. 2. Parce que le défaut d’instruction des femmes introduirait dans les familles une inégalité contraire à leur bonheur. D’ailleurs on ne pourrait l’établir pour les hommes seuls sans introduire une inégalité marquée, non seulement entre le mari et la femme mais entre le frère et la sœur et même entre le fils et la mère ; or, rien ne serait plus contraire à la pureté et au bonheur des mœurs domestiques. L’égalité est partout, mais surtout dans les familles, le premier élément de la félicité, de la paix et des vertus. Quelle autorité pourrait avoir la tendresse maternelle, si l’ignorance dévouait les mères à devenir pour leurs enfants un objet ridicule ou de mépris ? On dira peut-être que j’exagère ce danger ; que l’on donne actuellement aux jeunes gens des connaissances que non seulement leurs mères, mais leurs pères même ne partagent point, sans que cependant on puisse être frappé des inconvénients qui en résultent. Mais il faut observer d’abord que la plupart de ces connaissances, regardées comme inutiles par les parents et souvent par les enfants eux-mêmes, ne donnent à ceux-ci aucune supériorité à leurs propres yeux ; et ce sont des connaissances réellement utiles qu’il est aujourd’hui question de leur

« II.

Deuxième séquence : Lecture cursive de VOLTAIRE, Candide , 1759, avec quelques lectures analytiques et des études transversales centrées sur les personnages féminins et leurs mésaventures (elle n’est pas développée dans ce travail) Thématique : La condition de la femme dans le conte philosophique : Cunégonde, Paquette, La vieille : une seule femme à travers ses différents âges et conditions ? III.

Etude d’un corpus : Corpus EAF de découverte des épreuves autour de l’éducation des femmes : Lettres d’une Péruvienne , XXXIV, Françoise de Graffigny (1747), L’Education des filles , Voltaire (1761), Emile , V, Jean-Jacques Rousseau (1762). IV.

Travail sur : 1) Les formes de l’argumentation : la fable, le dialogue théâtral, l’essai, le roman épistolaire. 2) Le vocabulaire de l’argumentation. 3) Le vocabulaire de l’analyse littéraire. 4) L’évolution de la condition de la femme du XVIIème siècle à nos jours. V.

Lecture d’image : Persépolis , Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (2007) (bande dessinée et film) VI.

sujets donnés à l’écrit : 1) Réponse à une question sur le corpus de textes.

2) Sujet d’invention portant sur une femme célèbre. 3) Commentaire de la lettre 161 des Lettres persanes. VII.

Pratique de l’oral 1) Revue de presse sur la condition de la femme du XXIème siècle. 2) Méthode de la lecture analytique.  Bibliographie/ sitographie/ émission Bibliographie : 1) Histoire des femmes en Occident , Georges Duby , Michelle Perrot 2) Des Femmes , anthologie, présentation par C.

Erard et G.

Kutukdjian, étonnants classiques, GF. 3) Littérature, textes et documents XIXème siècle, Dominique Rincé et Bernard Lecherbonnier, édition Nathan 4) Manuel utilisé : L’Ecume des lettres , Français première, Hachette, 2011 Sites utiles : 1) http://www.thucydide.com/realisations/comprendre/femmes/intro.htm (la république au féminin de la révolution à 1944) 2) http://www.histgeo.ac-aix-marseille.fr/pedago/femmes/rouq_003.htm#toc10 3) http://www.crdp-nice.net/editions/supplements/2-86629-441-0/index.php? rub_id=2&ssr_id=11&cat_id=664 Émissions : 1) Simone de Beauvoir, « On ne naît pas femme … », émission réalisée par Virginie Linhart (2007) 2) « Au bonheur des dames, L’invention des grands magasins , docu-fiction de Christine Le Goff et Sally Aitken (2011), tableau de la condition de la femme au XIXème siècle à Paris 2. »

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