Les mythes sont-ils toujours d'actualité ?
Publié le 30/08/2014
                             
                        
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                                «
                                                                                                                            longues lignées, 	de 	grandes  dynasties,  comme celles d'Atrides 	ou 	des 
Œuménides,  règnent et refusent, 	
au 	fil  des  siècles, 	de 	céder  les rennes 	du 	pou
voir.
                                                            
                                                                                
                                                                     Parfois  même, les mythes  mettent 	
en 	scène des espaces  imaginaires,  qui 
relèvent 	
de 	l'irrationnel.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ainsi, dans Les Géorgiques 	de 	Virgile,  Orphée  a obtenu 
l'autorisation 	
d'aller 	chercher  son aimée,  Eurydice,  aux Enfers.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	voilà  donc 	tra	
versant 	les« 	gorges[...] 	du 	Ténare».
                                                            
                                                                                
                                                                    	Plus qu'une  géographie  réaliste, c'est alors 
une  géographie  magique qui s'installe  dans 	
le mythe.
                                                            
                                                                                
                                                                    Par conséquent,  le cadre 	du 	
mythe  apparaît  nécessairement  à un  lecteur  contemporain  comme historique, 
voire  exotique.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
c· est à titre 	de 	document, 	de 	témoignage 	qu'il 	lira 	ces 	histoires 
antiques,  afin 	
de 	s'instruire 	sur 	des enjeux  politiques  passés.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	mythe est donc 	
un 	objet  documentaire,  qu'on tient à distance.
                                                            
                                                                                
                                                                    
De 	plus,  les histoires  relatées dans les mythes  relèvent  souvent 	de 	l'invrai
semblable.
                                                            
                                                                                
                                                                     Enfers, îles enchantées,  interventions  divines, le mythe  n'hésite  pas à 
recourir 	
au 	merveilleux  païen.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, Racine,  quand il décide  d'adapter  l'histoire 	
d'Iphigénie 	qu'il 	emprunte  à Sophocle, 	se 	trouve  confronté  à 	ce 	problème 	de 	vrai
semblance.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dans 	
le 	mythe antique, 	Iphigénie, 	sur 	le point  d'être  sacrifiée  par son 
père  Agamemnon, 	
le 	«roi 	des 	rois», 	est miraculeusement  enlevée 	sur 	l'autel 	du 	
sacrifice par la déesse  Diane, apparue  aux 	mortels 	sous les traits  d'une  biche.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Pour 	
un 	public 	du 	XVIIe 	siècle, 	un 	tel  dénouement 	ne 	peut  être accepté.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Régi 	par 	la 	
règle 	de 	la vraisemblance, 	le théâtre 	se 	doit 	de 	ne 	présenter  aux spectateurs  qu'un 
spectacle  auquel il peut  croire  et donc  communier.
                                                            
                                                                                
                                                                     Racine 	
se 	voit donc  contraint 	
de 	réécrire,  sans 	en 	changer l'esprit, 	le dénouement 	de 	l'intrigue.
                                                            
                                                                        
                                                                     Dans 	sa 	tragé
die,  nulle  intervention  surnaturelle,  mais une révélation  identitaire  in extremis.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Une 	
Iphigénie 	malfaisante,  nommée Ériphile, vit 	sur 	les rives 	de 	la 	Grèce  et c'est 	
en 	réalité  elle que les Dieux  veulent  voir sacrifiée.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	rationnel  peut donc 	triom	
pher  à 	la 	fin 	de 	la 	pièce,  mais, pour 	ce 	faire, Racine  a 	dû 	changer  le mythe, 	le 	
moderniser.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	merveilleux  païen lui était  apparu  démodé.
                                                            
                                                                                
                                                                     Nulle identification 
possible 	
de 	la  part  d'un 	lecteur: 	c'est 	de 	nouveau  avec 	un 	œil distancié  et amusé 	
qu'il 	regardera  s'enchaîner  des actes  et des  actions  auxquels  il 	ne 	peut donner 
crédit.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Ce 	qui  le séduit  ici, c'est  l'exotisme  mythique.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Enfin,  le mythe  peut paraître  démodé  car 	
la 	langue 	ou 	la 	forme dans laquelle 
les  textes  mythiques  ont été rédigés  sont datées.
                                                            
                                                                                
                                                                     Les références 	
ou 	allusions 
mythologiques 	
ou 	le 	lexique  sont parfois  difficiles  à décrypter.
                                                            
                                                                                
                                                                     Lorsqu'il évoque 	la 	
descente  aux Enfers  d'Orphée,  Virgile fait  référence 	au 	Cocyte, 	au 	Styx, 	au 	Tartare, 
à  Bacchus  à 	
la 	«roue 	d'Ixion» 	...
                                                            
                                                                                
                                                                    	Pour 	un 	lecteur moderne,  non-spécialiste 	du 	
monde antique, 	ces 	allusions  peuvent rester cryptées.
                                                            
                                                                                
                                                                     il sera  obligé 	de 	se 	munir 	
d'un dictionnaire 	de 	mythologie  afin d'éclairer 	le texte 	qu'il 	lit.
                                                            
                                                                                
                                                                    	De 	même,  les pièces 	
de 	théâtre  antique  proposent  une forme  inactuelle.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ainsi, dans ses tragédies, 
Sophocle  fait apparaître 	
le Chœur.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Ce 	groupe  d'hommes  et 	de 	femmes était, dans 	
la 	tragédie  antique, 	sur 	scène pour commenter 	et 	juger 	les actions  des person
nages.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dans Œdipe-Roi,  il annonce 	
la catastrophe  finale et pleure 	le pitoyable  sort 	
de 	la cité 	de 	Thèbes 	et 	de 	son  roi Œdipe.
                                                            
                                                                                
                                                                     Pour 	un 	lecteur contemporain,  cette écri
ture 	
du 	mythe  peut être jugée  peu efficace  et contraire  à l'efficacité 	dramatur-.
                                                                                                                    »
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