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Les Provinciales de PASCAL (Résumé)

Publié le 17/01/2022

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Pascal, en 1656, fut prié par ses amis jansénistes d'intervenir dans le conflit qui les opposait aux jésuites : c'est l'origine des Provinciales. LE PROBLÈME THÉOLOGIQUE DE LA GRÂCE Selon le dogme chrétien, le péché d'Adam vouait l'humanité tout entière à la damnation éternelle; Dieu cependant prit ses créatures en pitié, et le Christ mourut sur la croix pour permettre leur rachat. Mais ce rachat dépend-il de l'homme seul? Le moine hérétique Pélage le soutint au début du Ve siècle; saint Augustin formula contre lui la doctrine orthodoxe : nul ne peut être sauvé sans la Grâce, que Dieu accorde ou refuse par un décret de sa volonté souveraine. Saint Thomas, au XIIIe siècle, assouplit quelque peu la rigueur de cette doctrine.

« Pascal élargit maintenant le débat et reproche aux jésuites une indulgence excessive en matière de mœurs.

Ilcondamne l'abus que font certains pères de la casuistique, c'est-à-dire de la science qui permet de juger desactions en tenant compte des circonstances.

Aucune considération particulière ne saurait justifier que l'on trahisseles principes éternels de la morale évangélique ni que l'on compromette les véritables intérêts de la religion enl'accommodant aux exigences et aux vices du siècle.

La doctrine de la probabilité (V-VI).

Pour les jésuites, toute opinion soutenue en matière de mœurs par un docteurmoderne, réputé sérieux, est dite « probable », et nous pouvons nous autoriser d'elle.

Mais, note Pascal, plusieursopinions sur un même point peuvent être probables ; et une action impie peut toujours trouver sa justification aumoins dans l'opinion d'un père : il en est de si indulgents I La méthode de la direction d'intention (VII-VIII).

Pour les jésuites, une conduite en principe répréhensible peuttrouver une excuse dans l'honnêteté de l'intention.

Voilà, souligne Pascal, de quoi justifier les plus grands crimes :un meurtrier, par exemple, pourra se prévaloir d'une intention pure.Les pratiques de la dévotion aisée (IX).

Un père jésuite prétend ouvrir le paradis « par cent dévotions à la mère de Dieu aisées à pratiquer ».

Pour Pascal, desemblables pratiques énervent la religion.

Est-il légitime de prétendre gagner le cœur de Marie sans lui donner lenôtre en échange? Le système des restrictions mentales (X).

Les jésuites enseignent l'art de corriger intérieurement les paroles qu'on prononce par des réserves qui en modifient laportée.

Ce système, réplique Pascal, tend à autoriser d'odieuses impostures.

Jurer qu'on n'a pas commis une fauteet ajouter pour soi-même : « aujourd'hui », si on l'a commise la veille, n'est-ce pas dire « la vérité tout bas et unmensonge tout haut »? LETTRES XI-XVIII : LES RÉPLIQUES AUX JÉSUITES Pascal désormais fait front contre les attaques de ses adversaires : l'ironie fait place à l'indignation.

Les lettressuivantes, à l'exception des deux dernières, sont commandées par les exigences de la polémique.Les controverses (XI-XVI).

Pascal revendique le droit qui lui a été contesté de réfuter par la raillerie les erreurs deses adversaires (XI-XII).

Il se défend avec vigueur d'avoir falsifié des textes (XIII).

Il revient sur le problème del'homicide (XIII-XIV).

Il se plaint des calomnies dont il a été victime (XV-XVI).Le retour au problème théologique (XVII-XVIII).

Dans les deux dernières lettres, adressées au R.P.

Annat, jésuiteconfesseur du roi, Pascal revient sur la doctrine de la Grâce, précise sa position personnelle et, concluantvigoureusement sur l'ensemble du débat, il affirme qu' « il n'y a pas d'hérésie dans l'Église». L'INTÉRÊT HUMAIN DES PROVINCIALES Dans cette œuvre passionnée, on ne saurait chercher la froide impartialité d'un témoignage historique.

Pascal fausseparfois le sens de certaines citations en les tronquant pour les besoins de la polémique; plus souvent, il se méprend,exagère, tire des textes des conséquences abusives.

Mais par-delà le débat de Sorbonne, il pose des problèmeséternels : celui de la destinée, celui de la vie morale; et il les traite, non en pur théologien, mais en philosophe,préoccupé des intérêts de l'homme.

On discerne dans le polémiste des Provinciales, qui attaque les jésuites, le futurapologiste des Pensées, qui va s'adresser aux incrédules.. »

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