LES SAINT-SIMONIENS
Publié le 30/03/2012
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"L'entreprise immense, mais sans base, des saint-simoniens." BALZAC, Illusions perdues.
Jusqu'à sa mort, en 1825, un homme presque seul en d'innombrables brochures et opuscules tente de mettre sur pied une doctrine qui répondît aux questions posées par la société post-révolutionnaire. A la fois lucide analyste et prophète illuminé, il entend apporter à ses contemporains à la fois une méthode et une croyance. En 1819, sa fameuse parabole (la France perdrait moins à la disparition de la famille royale, des nobles, des évêques, des maréchaux, des magistrats, etc., qu'à celle des "industriels" de toute sorte), lui vaut un procès retentissant. Son rayonnement, toutefois, reste limité. Des disciples de choix dont Augustin Thierry et Auguste Comte, quelques polytechniciens se nourrissent de sa pensée. Au lendemain de sa mort, ils fondent Le Producteur, et entreprennent d'exposer et de développer fa doctrine du maître.
«
complot contre les industriels En juillet 1829, les
anciens du Producteur créent L'Organisateur 1
, véri
table journal de militants, qui tient jusqu'en 1831.
Parallèlement, au Globe, quelques jeunes gens tou
chés
par la grâce, s'emparent silencieusement des
leviers
de commande : Pierre Leroux, Sainte-Beuve,
et
en décembre 1831, le vieux journal libéral devient
officiellement
l'organe de la doctrine de Saint-Simon.
Il
n'est pas d'écrivain, de penseur qui, avant et après
la révolution de Juillet, n'ait accordé au saint-simo
nisme une importance qui nous semble
aujourd'hui
disproportionnée avec son influence et son efficacité
réelles, mais qui est très significative du besoin
auquel il répondait.
Toute une élite intellectuelle a
« passé , alors par le saint-simonisme, des hommes
comme
Balzac en sont restés pénétrés, et Lamartine
en septembre 1831, dans une
Politique rationnelle lui
réserve une place de choix dans son tableau de la
réalité politique contemporaine.
Depuis quelque temps déjà,
la doctrine avait évolué.
De la philosophie de l'histoire et de l'économie politique, elle avait peu à peu viré au mysticisme et au prophé
tisme, entendant proposer au monde moderne non seule
ment une méthode et une pensée, mais une foi et une religion nouvelles.
Ce fut, très vite, l'effondrement ; les saint-simoniens se perdaient ; et les.
»
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