L'essai et la critique littéraires
Publié le 05/09/2013
Extrait du document
À partir du XIXe siècle, les essais littéraires s'intéressent davantage
à la littérature elle-même. C'est la naissance de la critique littéraire.
Jusqu'alors, les écrits hésitaient entre les commentaires éparpillés
(Malherbe) ou les traités normatifs (l'abbé d' Aubignac), reposant tous
sur le postulat classique très contestable d'un Beau universel. Or, avec
la querelle des Anciens et des Modernes, l'idée d'une évolution
nécessaire des formes, bien sûr, mais aussi des goûts, se fait progressivement
jour.
«
La critique positiviste.
qui s'oppose à Saintc-Beu\'c.
prolonge
en fait son entreprise.
Mais clic se veut moins intuitive.
et plus
méthodique.
Hippolyte Taine prétend ainsi analyser avec objectivité
la
« faculté maîtresse » d'un auteur.
puis examiner les conditions
particulières (la race,
le milieu.
le moment) qui président à la
composition de ses œuvres.
Ferdinand Brunetière tente même de
mettre
au point une « science critique »,en proposant, à la lumière
de Darwin, une classification des genres littéraires.
qui n'évite pas
toujours le dogmatisme moral.
Loin des doctrines et des systèmes, Émile Faguet et Gustave
Lanson mettent au point
une critique d'érudition, qui se fonde sur
une analyse rigoureuse et précise des textes, mais où le jugement de
goût trouve cependant sa place.
Sous cette influence nouvelle,
l'enseignement des lettres, abandonnant la rhétorique*, passe
désormais par l'histoire littéraire.
3.
La critique littéraire au XX" siècle
Contre les prétentions scientifiques ou philologiques* des uns
et des autres, se développe une critique de sympathie, plus
impressionniste, qui, retrouvant les leçons de Baudelaire, s'attache
essentiellement
à restituer le plaisir des œuvres.
À ce mouvement
appartiennent Anatole France, et dans une certaine mesure, Albert
Thibaudet, et Marcel
Proust, qui écrit même un essai Contre Sainte
Beuve,
où il distingue le moi social de l'auteur de son moi poétique.
La tendance la plus remarquable
du siècle, cependant, réside dans
l'application des méthodes des sciences humaines à la critique
littéraire.
Ainsi, reprenant la psychanalyse freudienne, Charles
Mauron fonde la psychocritique, Lucien Goldmann, utilisant les
méthodes de la sociologie, pratique la sociocritique, tandis que
Roland Barthes, recueillant l'appareil théorique de la sémiologie,
science des signes, et de la linguistique, science
du langage, engage
toute cette
« nouvelle critique » dans une virulente polémique, où
elles' oppose aux tenants de la critique traditionnelle et philologique*.
Aujourd'hui,
il semble que la critique hésite entre trois tentations,
sans doute complémentaires.
La critique thématique, de Georges
Poulet, Jean-Pierre Richard ou Jean Starobinski, la critique
philosophique, illustrée par Maurice Blanchot, Tel Quel ou Julia
Kristeva ou la
critique formaliste de Gérard Genette ou Tzvétan
Todorov..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- pas d'oeuvres littéraires a dit un critique contemporain qui ne vieillissent aussi vite que les comédies
- « Pas d'oeuvres littéraires, a dit un critique contemporain, qui vieillissent aussi vite que les comédies ». D'où vient ce déclin rapide ? D'où vient aussi que certaines comédies y échappent et gardent, malgré les siècles, une étonnante jeunesse ?
- « Pas d'oeuvres littéraires », a dit un critique contemporain, « qui vieillissent aussi vite que les comédies ». D'où vient ce déclin rapide ! D'où vient aussi que certaines comédies y échappent et gardent, malgré les siècles, une étonnante jeunesse.
- « Il ne s'agit là que d'un récit de fiction, sans importance, une « bagatelle littéraire échappée comme à son insu » à la plume de l'auteur, comme le dit fort bien More. Il ne faut cependant point faire preuve de trop de naïveté face à ces déclarations […]. Sous l'apparente légèreté se cache en fait une critique sociale sans concession, car les sociétés imaginaires mettent bien en valeur les sociétés réellement existantes et se présentent comme de possibles alternatives. » (T. Receveu
- « Qu'est-ce qu'un personnage de roman ? Si intense que soit sa figure, il n'existe tout de même pas comme une personne, avec une âme et un corps, hors du livre : c'est un état de la conscience de l'auteur, qui se prolonge, par un miracle de poésie, dans la sympathie d'innombrables lecteurs. Mais il serait puéril de penser qu'il a une autre vie que celle que nous lui donnons... En somme la parfaite autonomie des créatures est illusoire : elles naissent d'un dialogue ou d'un déchirement