L'héautontimorouménos Les fleurs du Mal de Charles baudelaire
Publié le 16/06/2011
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L'héautontimorouménos ( Poème LXXXIII )
Charles Baudelaire – Les Fleurs du Mal
Remarque :
La section Spleen et Idéal est composée de 3 parties. La première est consacrée à l'art ( 1 à 21 ) . La deuxième est consacré à l'Eros ( 22 à 65 ) . Le troisième est consacré au Spleen ( 66 à 85 ).
- des poèmes 66 à 69, il s'agit d'un niveau idéal du Spleen où le corps est abstrait. Le Spleen ici correspond à un repos contemplatif.
- des poèmes 74 à 78 apparaît la malédiction du corps qui souffre ( la Cloche Fêlée )
- des poèmes 79 à 84 le poète choisit le mal.
Le mot est emprunté au grec '' celui qui se châtie lui-même '' → le poète. Ce poème est tiré de l'épilogue inachevé que Baudelaire avait prévu pour les Fleurs du Mal, et dans une lettre de 1855, Baudelaire indique la tonalité de cet épilogue : '' laissez-moi me reposer dans l'amour – mais non ! - l'amour ne me repose pas – la candeur et la bonté sont dégoutantes – si vous voulez me plaire – si vous voulez me plaire et rajeunir les désirs, soyez cruelle, menteuse, libertine, crapuleuse et voleuse.

«
Au vers 3, on a une référence Biblique au livre des Nombres évoque l'épisode au cours duquel Moïse frappe à deuxreprise un rocher avec un bâton.
Aussitôt de grandes quantités d'eau jaillirent du rocher et désaltéra le peuple juif.Il utilise une référence biblique pour parler de Mal, cette image est frappante et peut paraître provocante, elle faitdu poète un bourreau qui tire du mal qu'il fait à autrui une jouissance extrême.
La référence au '' Saharah '' (v.5 ) età l'image du désert qu'elle véhicule se situe sur un plan métaphysique.
Le Saharah c'est à dire le Spleen, laminéralisation de l'être.
Cette idée de putréfaction, il va essayer de la combler en cherchant la volupté dans ladouleur infligée à l'autre.
'' Paupière '' (v.4), '' désir (v.7°, '' abreuver '' (v.5) font penser à la volupét.
Les vers 1 à 7 expriment la volonté de s'abandonner au gouffre.Ces vers prolongent l'idée précédent en y ajoutant l'idée d'évasion par la possession de l'autre ( v.8 à 12).
Assujettirl'autre, le soumettre est peut-être une possibilité de sortir de l'enfer où il s'est englué.
L'emploi du futur exprime unecertitude ou au moins une espérance.
Dans Fusées, Baudelaire dit la chose suivante : '' Moi je dis la volupté uniqueet suprême de l'amour gît dans la certitude de faire le mal ''.
Cependant la satisfaction qu'il pourrait tirer de lasouffrance est amère : '' salés '' ( v.8).
L'artiste apparaît torturé et à partir des vers 10,11, 12 les pleurs de l'autreauxquels il était jusque-là insensible, l'envahissent.
Il faut s'étonner de l'adjectif '' cher '' (v.11 ), s'agit-il d'ironie ?Aux vers 11 et 12 , la mauvaise conscience du poète prend sa revanche avec la comparaison militaire '' comme untambour qui bat la charge ''.
A cette étape du poème, la conscience du mal poursuit le poète et la souffrance qu'il ainfligé à autrui sonne en lui.
2.
La strophe de transition Elle est une transition.
Le poète suggère que la distance qu'il prend par rapport à lui-même crée une distance inouïedans la réalité.
Il y a une composition musicale de l'être, du vivant.
La '' divine symphonie '' est une périphrase suele vivant.
Cette strophe est l'expression douloureuse d'une interrogation sur soi.
Grâce à cette question qu'il se posesur lui-même, le poète devient un peu plus humain que dans les strophes précédentes.
L'Ironie pour Baudelaire estl'une des qualités littéraires fondamentales car elle est la conscience, lucide, qui empêche l'homme d'oublier qu'il estle résultat d'une chute originale.
Baudelaire présente l'Ironie sous les traits d'un vampire (v.15/16 ) '' vorace '', ''mordre ''.
Dans un premier bourreau, le poète apparaît en fait écartelé entre le Mal et l'Idéal, il est à la fois le jugeet l'accusé.
3.
Le poète bourreau de lui-même Dans ces trois dernières strophes, la présence de l'autre est effacée.
Au vers 17, il y a une exclamation à la fois dedépit et de révolte et le rejet en fin de vers du mot '' criarde '', souligne le mépris et la colère du poète à l'égard decette Ironie dont il ne peut se débarrasser.
Le mot '' criarde '' apporte un son désagréable, ''un faux accord '' ( v.13).
'' Ce poison noir '' est une périphrase pour l'Ironie, c'est encore plus violent et plus fort ( démonstratif '' c'est ''v.18 ).
Ce vers dit combien l'Ironie est une propriété essentielle au poète.
L'Ironie est associée a des couleurslugubres '' noir '', '' sinistre '' (v.19 ), quant à cette mégère qui termine cette strophe, elles est l'image de laconscience de soi, de la conscience du Mal.La sixième strophe est constituée d'une anaphore et de trois parallélismes.
On repère 4 antithèses, une à chaquevers.
Chacun de ses vers exprime la dualité de ce ''je '' qui s'exprime .
La conjonction de coordination est '' et '' etnon '' ou '' cela exprime donc la dualité du poète.
Il est toujours à la fois celui qui fait le mal et celui qui souffre.
End'autre termes, chez le poète, le mal et la conscience du mal sont simultanées.
Il y a 3 exclamations quiressemblent à une incantation, une prière, comme si le poète voulait exorciser son mal.
Il s'agit ici de cri de révolted'un homme qui comprend le tragique de sa situation et qui l'exprime à travers une série de métaphore.Le vers 25 est à nouveau une métaphore et reprend l'image du vampire suggérée dans la strophe 4.
Dans cettedernière strophe, l'exclamation est filée et développé sur 4 vers.
Le vers 25 a la même structure que les versprécédent et offre l'image d'un être qui s'auto-détruit.
Le terme organique '' cœur '' qui est un organe vital, le siègede l'inspiration.
Les vers 26 à 28 sont mis en valeur par le tiret au début du vers 26 qui donne une insistance sur lachute du poème.
Le poète se présente comme un poète maudit au vers 26.
Le poète maudit est celui qui, par l'Ironie , est désormais incapable de sourire c'est à dire d'adhérer à la réalité.
'' J'ai reçu la vie comme une blessure ''disait Laubréamont.
Ce rire dont il est question n'est pas un rire de joie, c'est un rire lié à l'Ironie, un riresarcastique, un rire noir.
Le vers final avec la négation '' ne...plus '' est tragique car leur volonté est anéantie.
Ils nepeuvent plus sourire car eux seuls ont conscience de la damnation de l'homme.
Le rire est l'expression d'une blessureintérieure.
Conclusion Ce poème est une illustration du poète maudit.
Le poète maudit a un don, celui de prendre de la distance mais cetteIronie est aussi source de souffrance pour lui.
L'écriture poétique permettra à l'Héautontimorouménos de surmontercette dualité, l'écriture est une thérapie, c'est une catharsis..
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